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Que deviendront-ils ? Des Français, des Citoyens français ? ou Resteront-ils des Ă©trangers ?1re partie 1789 - 1793 Cejourd’hui, trente Messidor septiĂšme annĂ©e de la RĂ©publique française, par devant nous, Jean Louis Latois, PrĂ©sident de l’Administration municipale du Canton d’Hauteville, sont comparus dans le local destinĂ© Ă  la rĂ©union des Citoyens du chef-lieu dudit canton pour contracter mariage d’une part Joseph France, se disant hongrois et dĂ©serteur Ă©tranger, rĂ©sidant dans le canton d’Hauteville depuis 3 ans et actuellement demeurant Ă  Landricourt, mĂȘme canton, dĂ©partement de la Marne, ĂągĂ© de 23 ans, fils de Joseph France, chapelier, demeurant Ă  Tourne en Hongrie et de Marie Anne Anius ; d’autre part Marie Marguerite Loisy... » Extrait de l’acte de mariage de Joseph France du 18 juillet 1799 Ă  Sainte-LiviĂšre Marne [1]. Ce type d’acte Ă©tabli durant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire provoque chez celui qui entreprend des recherches plus de questions que de rĂ©ponses et ce d’autant plus que toutes les informations ne reposent que sur de simples dĂ©clarations, donc peu fiables. Ainsi, son Ăąge lors de son mariage, 23 ans, semble pour le moins incertain, car, si lors de la naissance de ses premiers enfants il correspond, Ă  partir de 1813 et Ă  son dĂ©cĂšs en 1848, il est dĂ©clarĂ© avoir une dizaine d’annĂ©es en plus. Joseph France, nom sans aucun doute francisĂ©, Ă©tait-il, lorsqu’il Ă©pouse une Française, encore Hongrois ou dĂ©jĂ  Français, comme sa qualitĂ© de dĂ©serteur Ă©tranger pourrait le laisser supposer ? Son Ă©tat de dĂ©serteur Ă©tranger, quand on considĂšre la date tardive du mariage, Ă©tait-il rĂ©el ou seulement mis en avant pour faciliter sa situation en France et par lĂ , son mariage ? Et s’il n’était qu’un de ses nombreux prisonniers de guerre qui, Ă  l’inverse de l’énorme majoritĂ© voulant retourner au pays par quelque moyen que ce soit, dĂ©sirait sincĂšrement rester en France pour s’y installer dĂ©finitivement ? Quelle serait alors sa vĂ©ritable situation administrative ? Quand et comment aurait-il acquis la nationalitĂ© française, s’il l’avait obtenue ? Quels Ă©taient ses droits et ses devoirs vis-Ă -vis de sa terre d’accueil ? Et puis son statut d’ Ă©tranger » fut l’objet, au cours de la RĂ©volution française, de tellement de lois et dĂ©crets divers et variĂ©s que, lui-mĂȘme, ne savait probablement plus au juste quelle Ă©tait sa vĂ©ritable situation. Le but de cet article est de tenter d’apporter une rĂ©ponse Ă  ces questions en dĂ©crivant l’évolution des concepts de citoyennetĂ© et de nationalitĂ© au cours des annĂ©es 1789 – 1803, concepts soumis aux convulsions provoquĂ©es tout Ă  la fois par les Ă©vĂ©nements extĂ©rieurs, la politique intĂ©rieure, la volontĂ© des dirigeants nationaux contrecarrĂ©e parfois par les dĂ©bordements des rĂ©volutionnaires locaux, alĂ©as qui font qu’à la mĂȘme pĂ©riode, pouvaient ĂȘtre prises des dĂ©cisions contradictoires dans la mesure oĂč, entre la lĂ©gislation nationale et l’interprĂ©tation qui en Ă©tait faite au niveau local, chacun avait sa propre conception de ce qu’aujourd’hui on qualifierait de naturalisation » et voulait, au nom de la LibertĂ©, l’imposer aux autres. Pour ce qui nous intĂ©resse, nous prendrons essentiellement en compte les Ă©trangers nĂ©s hors de France de parents Ă©trangers, c’est-Ă -dire aussi bien ceux dĂ©jĂ  installĂ©s avant la RĂ©volution, que ceux contraints et forcĂ©s par les combats d’y vivre durant la pĂ©riode considĂ©rĂ©e c’est-Ă -dire les dĂ©serteurs Ă©trangers et les prisonniers de guerre, pour qui la naturalisation est le seul moyen d’acquĂ©rir la citoyennetĂ© française, mais partiellement aussi ceux qui, par extension, seront dĂ©clarĂ©s Ă©trangers » par le pouvoir du fait de leur attitude face Ă  la RĂ©volution et qui, en consĂ©quence, perdront la citoyennetĂ© et se trouveront alors exclus du corps social. Petit rappel historique AssemblĂ©e Nationale Constituante juillet 1789 – octobre 179114 juillet 1789 Prise de la Bastille4 aoĂ»t 1789 Abolition des droits fĂ©odaux26 aoĂ»t 1789 DĂ©claration des Droits de l’Homme3 septembre 1791 Constitution de 1791 AssemblĂ©e LĂ©gislative octobre 1791 – septembre 179222 avril 1792 dĂ©claration de guerre Ă  l’Empire austro-hongrois20 septembre 1792 Bataille de Valmy La Convention Nationale septembre 1792 – octobre 179522 septembre Proclamation de la RĂ©publique21 janvier 1793 ExĂ©cution de Louis XVIAvril 1793 CrĂ©ation du ComitĂ© de Salut Public24 juin 1793 Constitution de 17935 septembre 1793 Instauration de la Terreur22 aoĂ»t 1795 Constitution du 5 Fructidor An 3 Le Directoire octobre 1795 – 9 novembre 1799Deux chambres lĂ©gislatives le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens Le Consulat 10 novembre 1799 – 18 mai 18049 novembre 1799 Coup d’État du 18 Brumaire An 813 dĂ©cembre 1799 Constitution du 22 Frimaire An 818 mars 1803 Code civil du 27 VentĂŽse An 11 Étranger sous l’Ancien RĂ©gime Avant 1789, sous l’Ancien RĂ©gime, seul le roi pouvait accorder aux Ă©trangers vivant sur le territoire les aubains » des lettres de naturalitĂ© » faisant d’eux des sujets. Cette naturalisation dĂ©pendait exclusivement de la volontĂ© du souverain qui Ă©tait libre de l’accorder ou de la refuser. Mais, dans la vie quotidienne, est-ce que les Ă©trangers installĂ©s alors dans le royaume, Ă©prouvaient le dĂ©sir de solliciter cette naturalisation ? Comment Ă©taient-ils perçus par la population avec qui ils vivaient ? Cette lettre de naturalitĂ© leur aurait-elle permis de mieux s’insĂ©rer dans la sociĂ©tĂ© et leur aurait-elle procurĂ© quelque avantage qu’ils n’avaient pas en gardant leur statut d’étranger ? Trois mariages d’étrangers avec une Française contractĂ©s Ă  Nogent-sur-Seine dans l’Aube avant la RĂ©volution donnent un aperçu de la situation sur le terrain. D’abord, en 1775, celui de Dominique Nardi avec Marie Anne AugĂ© Le 6 juin 1775. AprĂšs la publication des bans faite aux prĂŽnes des messes de paroisse les 7, 14 et 21 may, sans qu’il se soit trouvĂ© un empĂȘchement ou opposition quelconque, les fiançailles cĂ©lĂ©brĂ©es la veille, Dominique Nardi, fils majeur de LĂ©onard Nardi, vigneron Ă  Jouviane de la RĂ©publique de Lucques, et de Marie Nicole Brachini, ses pĂšre et mĂšre, d’une part, et Marie Anne AugĂ©, fille mineure de feu Pierre AugĂ©, vivant compagnon de riviĂšre et de Marie Moinat, ses pĂšre et mĂšre, tous deux de fait et de droit de cette paroisse, ont reçu la bĂ©nĂ©diction nuptiale de nous, vicaire soussignĂ©, vu le consentement du pĂšre du contractant, comme il appart par une missive de frĂšre BarthĂ©lĂ©mi de Lucques, gardien des Capucins, en datte du 29 mars, trouvĂ©e d’ailleurs suffisante par Monseigneur l’évĂȘque de Troyes, certains aussi de sa libertĂ© par acte authentique signĂ© Jean Ignace Lippi, vicaire gĂ©nĂ©ral de l’archevĂȘchĂ© de Lucques, contresignĂ© Jean Baptiste Christe Fani, chancelier dudit archevĂȘchĂ© en datte de 25 mars annĂ©e susdite en prĂ©sence de Jean Eloy Berger, menuisier, de Laurent Beau, boucher, de la mĂšre de la contractante, de Jean Moinat, pĂȘcheur et de Antoine Millet, cordonnier qui ont signĂ©. Les contractants n’ont pas signĂ©. » Puis, en 1782, celui de Bernard Barsanti avec Marie Anne Françoise Bussot Le 5 fĂ©vrier 1782, aprĂšs la publication des bans faite aux prĂŽnes des messes paroissiales de cette Ă©glise les 8, 20 et 24 janvier prĂ©sent, sans opposition ny empĂȘchement parvenus Ă  notre connaissance, les fiançailles cĂ©lĂ©brĂ©es, Bernard Barsanti, manouvrier, fils majeur du deffunt Michel Barsanti, laboureur Ă  Julianne en Italie et de Marie Mathieu Braccini, ses pĂšre et mĂšre, d’une part, et Marie Anne Françoise Bussot, fille mineure de Nicolas Bussot, marinier et de la deffunte Margueritte Oudard, ses pĂšre et mĂšre, d’autre part, tous deux de fait et de droit de cette paroisse, ont reçu de nous, vicaire soussignĂ©, de leur plein et mutuel consentement la bĂ©nĂ©diction nuptiale en prĂ©sence du pĂšre de la consentante, de Pierre JĂ©rĂŽme Banot, oncle de la contractante, de Martin Antoine Paulantru, fabriquant de souliers, de Louis Martin, maçon, de Nicolas François Champenois, boulanger, tous trois amys du contractant qui ont signĂ© avec nous, les contractants ont dĂ©clarĂ© ne savoir signer. » Et enfin, en 1792, celui de Dominique Lucariny avec Victoire Gabrelle 21 aoĂ»t 1792, aprĂšs la publication de promesse de mariage faite aux prĂŽnes des messes paroissiales de cette Ă©glise le 12, 15 et 19 du prĂ©sent mois et an, sans aucun empĂȘchement parvenu Ă  notre connaissance, les fiançailles ce jour Ă©tant prĂ©alablement cĂ©lĂ©brĂ©es, Dominique Lucariny, figuriste en plĂątre, fils majeur de Regle Lucariny, laboureur Ă  Tereille et de feu Catherine Fontaine, ses pĂšre et mĂšre de la RĂ©publique de Lucque en Toscane, d’une part, et Victoire Gabrelle, fille mineure d’Antoine Gabrelle, manouvrier et de GeneviĂšve Vincent, ses pĂšre et mĂšre en cette paroisse de Nogent-sur-Seine, d’autre part, tous deux de droit de cette mĂȘme paroisse, ont de nous vicaire de ladite paroisse de Nogent, de leur plein et mutuel consentement reçu la bĂ©nĂ©diction nuptiale , du consentement du pĂšre du contractant selon qu’il nous appart par l’acte authentique passĂ© Ă  l’ArchevĂȘchĂ© de Lucques Toscane et en prĂ©sence du pĂšre de la contractante avec nous soussignĂ©, de sa mĂšre qui a dĂ©clarĂ© ne savoir signer, de Jacques Vincent, bourrelier, son oncle, Jean Pierre Herluison, tourneur avec nous de soussignĂ©s et de Bernard Barsautz, manouvrier qui a dĂ©clarĂ© ne savoir signer ainsi que la contractante. Le contractant a signĂ© en italien Domenico Lucarini. » Ces trois actes de mariage peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme de la mĂȘme Ă©poque, car celui datĂ© de 1792, bien que pendant la RĂ©volution, est encore Ă©tabli par le curĂ© de la paroisse de Nogent-sur-Seine, le nouveau calendrier et l’état civil n’entrant en application que l’annĂ©e suivante et les bouleversements politiques et lĂ©gislatifs Ă  Paris ne semblant pas avoir encore eu d’effet Ă  l’échelon local. De plus, ils sont identiques dans leur dĂ©roulement. Dans deux cas, le mariage est soumis exactement aux mĂȘmes conditions que pour un mariage entre Français issus de paroisses diffĂ©rentes. Le contractant, nĂ© hors de Nogent, est obligĂ© d’obtenir de sa paroisse d’origine, outre le consentement de son pĂšre, celui des autoritĂ©s ecclĂ©siastiques, ici de Toscane. A aucun moment, il n’est fait allusion Ă  sa nationalitĂ© italienne, comme si la nationalitĂ© des deux contractants n’avait aucune influence sur cette union, ainsi que sur leur vie future au sein de la commune. Alors que, comme nous le verrons par la suite, lors de leur mariage, le premier habitait Nogent depuis dĂ©jĂ  7 ans, donc peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme intĂ©grĂ©, le troisiĂšme, au contraire, n’y Ă©tait installĂ© que depuis 2 ans, donc encore partiellement Ă©tranger, comme sa signature en italien semble le confirmer. Le cas de Bernard Barsanti est encore plus explicite quant Ă  l’indiffĂ©rence concernant son origine Ă©trangĂšre. Bien que nĂ© en Italie, comme les deux autres, le prĂȘtre qui le marie, le considĂšre de fait et de droit de Nogent, c’est-Ă -dire comme nĂ© Ă  Nogent, n’exigeant mĂȘme pas l’acte de baptĂȘme de son lieu de naissance. Deux raisons probables, la difficultĂ© pour obtenir cet acte, mais certainement prĂ©pondĂ©rant, le fait que lui aussi, rĂ©side Ă  Nogent depuis 14 ans, donc y est totalement intĂ©grĂ©. Il semblerait que sous l’Ancien RĂ©gime, la notion d’étranger ne soit nullement prise en compte dans les actes administratifs, seuls sont considĂ©rĂ©s les sujets soumis Ă  l’autoritĂ© du roi, sujets ne participant d’aucune maniĂšre Ă  l’exercice du pouvoir, d’oĂč l’indiffĂ©rence quant Ă  la nationalitĂ©. Étranger il est, Ă©tranger il restera, et son Ă©pouse ? Elle restera Française puisque, nĂ©e de parents français, elle vit et rĂ©side en France et le nouveau couple continuera Ă  vivre comme auparavant, sans guĂšre se soucier de la nationalitĂ© du mari. Et leurs enfants nĂ©s sur le sol français ? Ils seront Français Ă  condition de rester dans le royaume, cette derniĂšre condition est et restera obligatoire, respectant en cela l’arrĂȘt du 23 fĂ©vrier 1515 qui introduit le jus soli », = droit du sol. En pratique, personne ne cherche guĂšre Ă  connaĂźtre le vĂ©ritable statut juridique des sujets concernĂ©s dans la mesure oĂč la distinction entre naturalitĂ© = Français et extranĂ©itĂ© = Ă©tranger sur le sol français n’a d’importance que pour des questions de succession. Cette indiffĂ©rence de la part des Ă©trangers mais aussi de l’administration et des habitants au niveau local envers les dĂ©cisions du pouvoir central les concernant se perpĂ©tuera au dĂ©but de la RĂ©volution, ce qui ne tardera pas Ă  poser des problĂšmes. Comment, en quelques annĂ©es, changer des habitudes vieilles de plusieurs siĂšcles ? Pour tenter de contrecarrer ce comportement et afin de garantir que lois et dĂ©crets soient connus de tous, la Convention dĂ©cidera, le 22 novembre 1792, de la formule qui sera employĂ©e Ă  l’avenir lors de la promulgation des lois Le conseil exĂ©cutif provisoire mande et ordonne Ă  tous les corps administratifs et tribunaux que la prĂ©sente loi, ils fassent consigner dans leurs registres, lire, publier, afficher 
 » [2], ce dont les diffĂ©rents agents s’exĂ©cuteront consciencieusement en inscrivant en marge de chacune d’elles Lu Ă  l’audience du, 
 » avec leur signature. Archives de l’Aube. Étranger sous la RĂ©volution Principes gĂ©nĂ©raux La RĂ©volution Française, avec ses idĂ©aux, son Ă©galitarisme et un romantisme quasi sans limite, marque trĂšs rapidement dans ses rapports avec les Ă©trangers une rupture avec l’Ancien RĂ©gime. Le pouvoir discrĂ©tionnaire du souverain d’octroyer la nationalitĂ© ou plutĂŽt la naturalitĂ© » française est aboli pour laisser place Ă  un droit de la nationalitĂ© en tant que droit de l’individu, ancrĂ© dans les constitutions jusqu’à ce que le Code civil rĂ©tablisse les compĂ©tences de l’État dans ce domaine. DĂšs le dĂ©but, l’aspiration Ă  une paix universelle fait accueillir les Ă©trangers de façon trĂšs libĂ©rale. La naturalisation sera mĂȘme attribuĂ©e de plein droit » [3], assujettie certes Ă  certaines conditions, mais indĂ©pendamment de toute dĂ©claration et de tout contrĂŽle qu’il soit lĂ©gislatif ou exĂ©cutif. Autre Ă©lĂ©ment fondamental le principe du jus soli » valable jusqu’à la promulgation du Code civil qui veut que tous les individus nĂ©s en France tenaient du seul lieu de leur naissance la qualitĂ© de Français ; pour ĂȘtre Ă©tranger, il fallait tout Ă  la fois 
 ĂȘtre nĂ© en pays Ă©tranger et de parents Ă©trangers ». [4]. Les lois qui se succĂšdent Ă  un rythme soutenu durant ses premiĂšres annĂ©es, sont le reflet de la soif d’une nouvelle sociĂ©tĂ© symbolisĂ©e par la devise LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ© » qui imprĂšgne, dans un premier temps, toutes les dĂ©cisions concernant l’attribution de la nationalitĂ© française ou plutĂŽt de la citoyennetĂ© française », car inspirĂ©e par la volontĂ© d’intĂ©grer les Ă©trangers au sein mĂȘme de la sociĂ©tĂ© en devenir, elle veut leur faire prendre une part active Ă  la vie politique. DualitĂ© entre les deux expressions que Sophie Wahnich explique dans un entretien La notion de nationalitĂ© n’existait pas au cƓur de la RĂ©volution française. Ni le mot nationalitĂ©, ni le mot citoyennetĂ© n’étaient employĂ©s Ă  l’époque. On utilisait une sĂ©rie d’expressions telles que le droit du citoyen », parfois les droits du citoyen français », la qualitĂ© » ou encore le titre de citoyen ». Or ce mot de citoyen effaça de fait les distinctions entre l’appartenance lĂ©gale Ă  la nation, l’engagement patriotique et l’exercice des droits politiques ». [5] Et ainsi, entre 1789 et 1799, les deux concepts deviennent au fil du temps si intimement liĂ©s que celui de citoyennetĂ© finit par devenir prĂ©dominant et supplante celui de nationalitĂ© ou de naturalitĂ©. Cette notion de citoyennetĂ© matĂ©rialisĂ©e par la possession de droits et devoirs au sein de la communautĂ© politique permet de participer activement Ă  son fonctionnement l’individu est Citoyen d’abord », c’est-Ă -dire que c’est la reconnaissance de droits politiques qui domine, qui dĂ©termine la qualitĂ© de Français » ainsi se crĂ©e une stricte hiĂ©rarchisation entre citoyennetĂ© et nationalitĂ© qui s’inversera avec le Code civil oĂč c’est la nationalitĂ© qui fait d’un individu un Français et qui, subsidiairement et Ă©ventuellement en fait un citoyen » [6]. De façon gĂ©nĂ©rale, entre 1789 et 1799, la qualitĂ© de citoyen français sera accordĂ©e Ă  tous ceux, Français de souche ou naturalisĂ©s de quelque maniĂšre que ce soit, qui adhĂšrent aux idĂ©aux du nouveau systĂšme politique Ă  la condition qu’ils Ă©lisent domicile en France et qu’ils prĂȘtent le serment civique. Reconnus citoyens français, ils deviennent de fait Français. Il y a ainsi affirmation du droit du sol, du jus soli », soit en Ă©tant nĂ©, soit en rĂ©sidant sur le sol français. Toutes les constitutions et les lois successives accordent, certes, selon ces principes la citoyennetĂ© française aux Ă©trangers domiciliĂ©s sur le sol français, mais avec des modalitĂ©s fluctuantes selon la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, car deux tendances opposĂ©es ne tarderont pas Ă  influer sur la lĂ©gislation. Ainsi, Ă  un accueil bienveillant et une intĂ©gration trĂšs facile durant les annĂ©es 1789 - 1792, succĂšdent, dĂšs 1792 - 1793, avec l’entrĂ©e en guerre contre les diffĂ©rentes nations europĂ©ennes, mĂ©fiance et suspicion Ă  l’égard d’étrangers devenus ennemis de la nation française, origine d’une lĂ©gislation de plus en plus restrictive. Cette Ă©volution poussĂ©e Ă  son paroxysme introduira une discrimination entre le citoyen », c’est-Ă -dire l’individu qui Ɠuvre en faveur de la rĂ©volution et l’ Ă©tranger », c’est-Ă -dire celui qui lui tourne le dos et la combat. Est alors Ă©tranger, certes, toujours celui qui, juridiquement, n’est pas français d’origine ou naturalisĂ©, mais rapidement aussi celui qui est hostile aux idĂ©aux rĂ©volutionnaires, et qui est considĂ©rĂ© comme traĂźtre Ă  la nation. Et finalement, se retrouvent par extension sous ce vocable aussi bien les Ă©trangers de l’extĂ©rieur que les Ă©trangers de l’intĂ©rieur, comme les ecclĂ©siastiques rĂ©fractaires, les Ă©migrĂ©s, leurs familles et mĂȘme leurs domestiques. Juridiquement, ils sont considĂ©rĂ©s, du fait de leur hostilitĂ© Ă  la RĂ©volution, comme s’étant d’eux-mĂȘmes exclus de la communautĂ© française et ayant perdu leurs droits Ă  la citoyennetĂ©. PremiĂšre tendance accueil libĂ©ral de tous les Ă©trangers 1789 – 1792 Durant ces premiĂšres annĂ©es, l’euphorie rĂ©volutionnaire imprĂšgne toutes les dĂ©cisions qu’elles soient politiques ou sociĂ©tales La RĂ©volution se veut ĂȘtre la base d’une nouvelle sociĂ©tĂ© oĂč l’Homme en est l’élĂ©ment central grĂące Ă  une libertĂ© individuelle et politique quasi illimitĂ©e. Son dĂ©sir d’universalisme lui fait accueillir tous les Ă©trangers pour les faire participer Ă  cette grande aventure qui doit servir de modĂšle aux autres peuples, afin de propager Ă  partir de la France les idĂ©es rĂ©volutionnaires et de montrer comment se dĂ©barrasser de l’ancienne distinction en libres et esclaves, la plus barbare et la plus humiliante pour l’espĂšce humaine, diamĂ©tralement contradictoire Ă  la signification du mot français, incompatible avec l’éclat de la libertĂ© que les lois attribuent dans le royaume Ă  tous ceux qui y habitent, nĂ©s, naturalisĂ©s ou Ă©trangers ». [7] AssemblĂ©e Nationale Constituante La DĂ©claration des Droits de l’Homme et du Citoyen, base de toute lĂ©gislation Lors de la prĂ©sentation du projet, le rapporteur dĂ©clare que l’homme, nĂ© pour ĂȘtre libre, ne s’est soumis au rĂ©gime d’une sociĂ©tĂ© politique, que pour mettre ses droits naturels sous la protection d’une force commune » [8]. D’oĂč le 26 aoĂ»t 1789, la DĂ©claration des Droits de l’Homme et du Citoyen, proclamĂ©e par les ReprĂ©sentants du Peuple Français, constituĂ©s en AssemblĂ©e Nationale » Article 1 Les hommes naissent et demeurent libres et Ă©gaux en droits. » Article 2 Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la libertĂ©, la propriĂ©tĂ©, la sĂ»retĂ© et la rĂ©sistance Ă  l’oppression ». Article 3 Le principe de toute SouverainetĂ© rĂ©side essentiellement dans la Nation. » L’AssemblĂ©e Nationale Constituante associe, ainsi, nation et citoyennetĂ© la nation française y apparaĂźt comme l’espace oĂč s’appliquent Ă  tous les individus indĂ©pendamment de leurs origines, les droits et libertĂ©s dĂ©finis dans les articles 2 & 3, en particulier les droits politiques Ă  travers la reprĂ©sentation des citoyens. Ainsi, tout homme, nĂ© en France ou hors de France mais y rĂ©sidant depuis le 14 juillet 1789, dĂ©but de l’ùre nouvelle, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme adepte de l’idĂ©ologie rĂ©volutionnaire et devenir citoyen français. L’enthousiasme et l’élan patriotique provoquĂ©s par cette DĂ©claration ne tardent pas Ă  inspirer poĂštes et chansonniers faisant l’apologie de droits jusque-lĂ  inconnus Oui, tous les hommes sont Ă©gaux, Et leurs droits sont les mĂȘmes ; On ne distingue les hĂ©ros Qu’à leurs vertus suprĂȘmes Mais la loi qui vous pĂšse tous Dans sa juste balance, Mortels, ne doit mettre entre nous Aucune diffĂ©rence. » [9] Cependant, dĂšs le 21 juillet 1789, lors de la prĂ©sentation du projet, est dĂ©jĂ  prĂ©vue une diffĂ©renciation entre Citoyens passifs. Citoyens actifs Tous les habitants d’un pays doivent jouir des droits de citoyen passif 
, mais tous n’ont pas droit Ă  prendre une part active dans la formation des pouvoirs publics ; tous ne sont pas citoyens actifs. Les femmes, du moins dans l’état actuel, les enfants, les Ă©trangers 
 ne doivent point influer activement sur la chose publique » [10]. DĂ©cret du 29 septembre 1789 Cette conception de la sĂ©paration entre citoyens actifs et citoyens passifs ne sera pas sans provoquer au sein de la Constituante de violents dĂ©bats. Alors que certains dĂ©putĂ©s, fidĂšles Ă  l’esprit de l’Art. 1 de la DĂ©claration des droits de l’homme Les hommes naissent 
 Ă©gaux en droit », souhaitent accorder le droit de vote Ă  tous les citoyens sans exception, la majoritĂ© de la Constituante imposent le 29 septembre 1789, le dĂ©cret sur le marc d’argent », le terme franc Ă©tant aboli au profit de marc qui instaure le systĂšme Ă©lectoral censitaire avec comme corollaire le citoyen actif opposĂ© au citoyen passif et oĂč la citoyennetĂ© est subordonnĂ©e Ă  la nationalitĂ© Art. 4, Tous les citoyens actifs, c’est-Ă -dire tous ceux qui rĂ©uniront les qualitĂ©s suivantes 1° d’ĂȘtre nĂ© Français, ou devenu Français, 2° d’ĂȘtre majeur ; 3° d’ĂȘtre domiciliĂ© dans le canton au moins depuis un an ; 4° de payer une contribution directe de la valeur locale de trois journĂ©es de travail ; 5° de n’ĂȘtre pas alors dans une condition servile, auront droit de se rĂ©unir pour former dans les cantons les assemblĂ©es primaires ». C’est la naissance de l’association entre nationalitĂ© et citoyennetĂ© la nationalitĂ© apparaĂźt comme une condition nĂ©cessaire Ă  la citoyennetĂ© » [11], cette derniĂšre Ă©tant dĂ©limitĂ©e par un territoire, la France. En consĂ©quence seul le citoyen actif, c’est-Ă -dire le Français, d’origine ou naturalisĂ©, domiciliĂ© dans son lieu de vote depuis au moins un an, payant une contribution directe et n’exerçant pas une profession de servitude telle que domestique, peut ĂȘtre Ă©lecteur et jouir des droits politiques que la RĂ©volution avait, Ă  l’origine, prĂ©vu pour tout homme. Cette conception se justifie, selon certains dĂ©putĂ©s, parce que les serviteurs Ă  gages n’ont pas une volontĂ© propre, libre et indĂ©pendante, telle qu’elle est nĂ©cessaire pour l’exercice du droit de citĂ© » [12]. Face Ă  eux, les opposants Ă  ce mode d’élection censitaire instaurant deux catĂ©gories de Français tentent de faire valoir leur point de vue Tout citoyen est actif dans l’État, quand il s’agit de s’occuper des droits de tous les citoyens », et sur la question de contribution directe la pauvretĂ© est un titre, et qu’elle que soit l’imposition, elle doit ĂȘtre suffisante pour exercer les droits du citoyen », d’oĂč leur conclusion Le dĂ©cret sur les qualitĂ©s nĂ©cessaires pour ĂȘtre citoyen actif, Ă©taient trop contraires aux vĂ©ritables principes de la justice et de la reprĂ©sentation, en exigeant un marc d’argent » [13] Mais, finalement, le dĂ©cret du marc d’argent sera votĂ©, et SieyĂšs justifiera cette dĂ©cision en considĂ©rant le vote comme une fonction plus que comme un droit, et que la capacitĂ© Ă©conomique des citoyens justifiait leur capacitĂ© politique. Ainsi, seuls ceux imposables seront appelĂ©s aux urnes, comme les plus aptes Ă  remplir leur fonction politique, ceux en situation de dĂ©pendance ne mĂ©ritant pas d’avoir les mĂȘmes droits. Sont directement concernĂ©s les femmes, les enfants, les domestiques et tous les pauvres qui se trouvent ainsi exclus de toute action politique. Loi des 30 avril - 2 mai 1790, premiĂšre loi traitant de la nationalitĂ©. Le premier texte lĂ©gislatif concernant directement les Ă©trangers est la loi des 30 avril – 2 mai 1790 relative aux conditions exigĂ©es des Ă©trangers pour devenir citoyens français ». Le pragmatisme est Ă  l’origine de cette loi, car, comme l’expose le dĂ©putĂ© Target lors du dĂ©bat Ă  la Constituante, beaucoup de villes ont pour habitants des hommes nĂ©s en pays Ă©tranger, mariĂ©s, propriĂ©taires depuis longtemps, ou possesseurs d’établissements de commerce ; ils ont occupĂ© des fonctions civiles, 
 tous ont prĂȘtĂ© le serment civique », en consĂ©quence la Constituante dĂ©cide Tous ceux qui, nĂ©s hors du royaume de parents Ă©trangers, sont Ă©tablis en France, seront rĂ©putĂ©s Français, et admis, en prĂȘtant le serment civique, Ă  l’exercice des droits de citoyens actifs aprĂšs 5 ans de domicile continu dans le royaume, s’ils ont, en outre, ou acquis des immeubles, ou Ă©pousĂ© une Française, ou formĂ© un Ă©tablissement de commerce, ou reçu, dans quelque ville, des lettres de bourgeoisie = lettres de naturalitĂ© ». Il justifie sa proposition en dĂ©clarant ce sont des amis de plus que vous acquerrez Ă  une constitution qui voudrait que rendre tous les hommes heureux » [14]. En les intĂ©grant comme Français, s’ils respectent les trois conditions exigĂ©es, la Constituante prend en compte les rĂ©alitĂ©s du terrain et fait d’eux des citoyens Ă  part entiĂšre, avec les mĂȘmes droits que les citoyens d’origine française, en particulier les droits politiques dans la mesure oĂč le serment civique devient une condition Ă  la naturalisation. Ainsi, le titre de Français et la qualitĂ© de citoyen se trouvent intimement mĂȘlĂ©s, car cette loi va mĂȘme jusqu’à faire d’eux des citoyens actifs lorsqu’ils ont prĂȘtĂ© le serment civique. On leur reconnait le droit de jouer un rĂŽle rĂ©el dans la vie politique Ils peuvent devenir Ă©lecteurs et dĂ©signer les dĂ©putĂ©s s’ils paient une contribution directe au moins Ă©gale Ă  la valeur de 3 journĂ©es de travail », toujours selon le principe que seule une personne subvenant Ă  ses besoins doit pouvoir influencer les dĂ©cisions qui la concernent. Ces dispositions seront reprises dans le titre 1er de la Constitution du 3 septembre 1791. Cette possibilitĂ© de participation active Ă  la vie politique sera, Ă  maintes reprises, l’objet d’un long dĂ©bat quant Ă  savoir si l’étranger qui obtenait la qualitĂ© de Français Ă©tait tenu ou pas Ă  la prestation du serment civique certains arguant qu’avec ou sans prestation de serment, il n’en demeurait pas moins Français par adoption » [15]. L’acquisition de la citoyennetĂ© française grĂące Ă  cette loi ne demande pas le consentement de l’étranger concernĂ©. Il devient Français de plein droit », c’est-Ă -dire automatiquement, s’il remplit les conditions fixĂ©es, en particulier les 5 annĂ©es de rĂ©sidence. Il est difficile de savoir comment cette loi fut appliquĂ©e, car aucun document de cette Ă©poque ne fait Ă©tat de l’acquisition de la citoyennetĂ© par un Ă©tranger de cette maniĂšre. Et si elle le fut, il semblerait que nombre de ceux qui en furent les bĂ©nĂ©ficiaires n’en fussent nullement informĂ©s ainsi que les autoritĂ©s de leur lieu de rĂ©sidence, Ă  moins qu’ils aient, eux-mĂȘmes, nĂ©gligĂ© de faire valoir leur droit Ă  la citoyennetĂ© comme, probablement, ces deux Ă©trangers vus lors de leur mariage sous l’Ancien RĂ©gime rĂ©sidant Ă  Nogent-sur-Seine depuis de nombreuses annĂ©es et rĂ©pondant aux critĂšres demandĂ©s. DĂ©cret du 6 aoĂ»t 1790 Dans son dĂ©sir d’égalitĂ© entre tous les citoyens français, indiffĂ©remment de leur origine, la Constituante dĂ©cide logiquement l’abolition des droits d’aubaine qui faisait du roi l’hĂ©ritier des biens des Ă©trangers. Au nom de cette grande maxime que la libertĂ© procure Les hommes forment une mĂȘme famille rĂ©pandue sur la surface de la terre », elle propose sous l’impulsion du dĂ©putĂ© BarrĂšre Que tout Ă©tranger vienne chercher en France une patrie ; qu’il puisse y sĂ©journer, sans crainte de voir ses hĂ©ritiers lĂ©gitimes, frustrĂ©s d’un bien qui doit naturellement leur appartenir ; qu’il y jouisse de la libertĂ© pendant sa vie, et ses enfants de sa bienfaisance aprĂšs sa mort. » Et ainsi, ultime rupture avec l’Ancien rĂ©gime, l’AssemblĂ©e nationale abolit, le 6 aoĂ»t 1790, le droit d’aubaine et de dĂ©traction » un dixiĂšme de l’hĂ©ritage retenu mettant en avant que ce droit, Ă©tabli dans les temps barbares, doit ĂȘtre proscrit chez un peuple, qui a fondĂ© sa constitution sur les droits de l’homme et du citoyen, et que la France libre doit ouvrir son sein Ă  tous les peuples de la terre, en les invitant Ă  jouir, sous un gouvernement libre, des droits sacrĂ©s et inviolables de l’humanitĂ© », cette mesure accordant aux Ă©trangers la libertĂ© la plus complĂšte » [16]. Les Ă©trangers installĂ©s en France et ayant prĂȘtĂ© le serment civique disposent maintenant de droits identiques Ă  ceux des Français d’origine. Loi des 9 – 15 dĂ©cembre 1790 Nouvelle Ă©tape vers plus d’universalitĂ© Voulant appliquer Ă  chacun sans aucune distinction –hormis envers les Ă©migrĂ©s et autres renĂ©gats- les droits accordĂ©s par la RĂ©volution, la Constituante va Ă©tendre par la loi des 9 – 15 dĂ©cembre 1790 article 22 la possibilitĂ© d’intĂ©gration des Ă©trangers aux naturels français » [17], descendants des religionnaires expatriĂ©s, c’est-Ă -dire les descendants de Français qui ont dĂ» quitter le royaume pour des questions religieuses, en particulier les protestants aprĂšs la rĂ©vocation de l’Édit de Nantes. Pour recouvrer la nationalitĂ© de leurs ancĂȘtres, ils seront cependant soumis aux mĂȘmes obligations que celles imposĂ©es aux autres Ă©trangers fixation du domicile en France et prestation du serment civique. C’est dans cette ambiance de gĂ©nĂ©rositĂ© et de fraternitĂ© envers tous les individus, mais surtout pour marquer la volontĂ© de rupture avec l’Ancien RĂ©gime, qu’est discutĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e la Constitution de 1791. Constitution du 3 septembre 1791 La Constitution du 3 septembre 1791 reprend en grande partie dans son titre II les dispositifs des lois prĂ©cĂ©dentes et les complĂšte. Sont citoyens français Art. 2- Ceux qui sont nĂ©s en France d’un pĂšre français. Ceux qui, nĂ©s en France d’un pĂšre Ă©tranger, ont fixĂ© leur rĂ©sidence dans le Royaume. Ceux qui, nĂ©s en pays Ă©tranger d’un pĂšre français, sont venus s’établir en France et ont prĂȘtĂ© le serment civique. Enfin ceux qui, nĂ©s en pays Ă©tranger, et descendant, Ă  quelque degrĂ© que ce soit, d’un Français expatriĂ© pour cause de religion, viennent demeurer en France et prĂȘtent le serment civique. Art. 3 - Ceux, qui, nĂ©s hors du royaume, de parents Ă©trangers, rĂ©sident en France, deviennent citoyens français aprĂšs cinq annĂ©es de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont, en outre, acquis des immeubles ou Ă©pousĂ© une Française, ou formĂ© un Ă©tablissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prĂȘtĂ© le serment civique. Art. 4- Le pouvoir lĂ©gislatif pourra, pour des considĂ©rations importantes, donner Ă  un Ă©tranger un acte de naturalisation, sans autres conditions que de fixer son domicile en France, et d’y prĂȘter serment civique. Art. 5- Je jure d’ĂȘtre fidĂšle Ă  la Nation, Ă  la loi et au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution du Royaume, dĂ©crĂ©tĂ©e par l’AssemblĂ©e nationale constituante aux annĂ©es 1789, 1790 et 1791. Art. 6-La qualitĂ© de citoyen français se perd entre autre 1. Par la naturalisation en pays Ă©tranger. 2. Par la condamnation aux peines qui emportent la dĂ©gradation civique, tant que le condamnĂ© n’est pas rĂ©habilitĂ©. 
 Concernant la citoyennetĂ© française, l’AssemblĂ©e constituante adopte une position plus libĂ©rale encore que dans la loi de 1790 et offre aux Ă©trangers relativement facilement la possibilitĂ© de devenir citoyen et par contrecoup Français. Elle donne la primautĂ© au droit du sol, jus soli », avec cependant une exception ceux nĂ©s en pays Ă©tranger d’un Français expatriĂ©, il y a pour eux, la reconnaissance du droit du sang, jus sanguinis ». La citoyennetĂ© reste toujours de plein droit, sans que le pouvoir exĂ©cutif ou lĂ©gislatif n’ait Ă  intervenir, sous rĂ©serve toutefois de prĂȘter le serment civique. Cette derniĂšre obligation a une double valeur elle suppose par ce serment la dĂ©marche volontaire de l’étranger de manifester son intention de devenir citoyen français, mais surtout elle est la preuve de son engagement en faveur de la RĂ©volution. Par cette obligation, l’acquisition de la citoyennetĂ© française n’est plus automatique comme auparavant. A noter que dans l’Art. 4, le pouvoir lĂ©gislatif se rĂ©serve le droit d’accorder la naturalisation Ă  un Ă©tranger pour des considĂ©rations importantes » s’il fixe son domicile en France et prĂȘte le serment civique. Ici, la naturalisation est liĂ©e, de maniĂšre indubitable, Ă  la rĂ©sidence, mais surtout au serment civique ! Les considĂ©rations importantes ne sont pas dĂ©finies, mais laissent supposer des manifestations d’approbation et d’adhĂ©sion Ă  la RĂ©volution. Cet article trouvera sa concrĂ©tisation avec la loi du 25 aoĂ»t 1792 qui, comme nous le verrons, permettra d’accorder la citoyennetĂ© française Ă  des intellectuels Ă©trangers. L’application de l’article 5 concernant le serment civique fut l’objet d’objections de la part de dĂ©putĂ©s quant Ă  l’étendue de son interprĂ©tation Le serment civique est la base du dĂ©cret qui en fait, en quelque sorte, la pierre de touche Ă  laquelle on doit reconnaĂźtre 
 les citoyens sincĂšrement attachĂ©s Ă  la Constitution, mais cette mĂȘme Constitution, qui assure protection Ă  tous les citoyens, ne le prescrit nulle part impĂ©rieusement, si ce n’est aux Ă©trangers qui veulent devenir Français ; son dĂ©faut n’est point au nombre des conditions qui, art. 6 titre 1er, font perdre la qualitĂ© de citoyen français. Il est seulement exigĂ© pour exercer les droits de citoyen actif » [18], nouvelle preuve que, pour les Ă©trangers, citoyennetĂ© et nationalitĂ© se trouvent liĂ©es, avec comme consĂ©quence que l’étranger, astreint au serment civique, devient automatiquement citoyen français dĂ©tenteur de droits politiques. MalgrĂ© tout, une nouvelle divergence d’interprĂ©tation voit le jour. C’est, par exemple, Daniel de Folleville qui, dans son traitĂ© sur la naturalisation, dĂ©clare La naturalisation rĂ©sultait ipso facto du concours des conditions exigĂ©es indĂ©pendamment de toute manifestation de volontĂ© de la part des intĂ©ressĂ©s », [19] donc du serment civique, mais, dans ce cas, toujours selon lui, l’étranger naturalisĂ© ne serait pas reconnu comme citoyen français, mais comme Français par adoption » sans droits politiques. A l’inverse, tous les Français qui se sont coupĂ©s de la nation, c’est-Ă -dire en particulier les Ă©migrĂ©s, les ecclĂ©siastiques rĂ©fractaires, perdent leur qualitĂ© de citoyens français, mais comme les dĂ©putĂ©s Moreau et Roederer le rĂ©pĂštent Ă  plusieurs reprises lors de la discussion de l’article 6 Une personne peut encourir les peines de dĂ©gradation civique, et pour cela, ne pas cesser d’ĂȘtre citoyen français. Il sic perd bien le droit de citoyen, mais il est toujours Français. 
 On peut interdire la condition de citoyen français actif, mais on ne peut pas rayer de la liste des citoyens non actifs », Il est toujours Français ! » [20]. En consĂ©quence, sont citoyens français dotĂ©s de droits politiques tous ceux qui, nonobstant leur origine, manifestent par le serment civique leur attachement aux idĂ©aux rĂ©volutionnaires, les autres Ă©tant considĂ©rĂ©s comme des Français non actifs », sans droits politiques, car Ă©trangers Ă  la RĂ©volution. Devenir Citoyen français en 1791 Seconde tendance suspicion et mĂ©fiance 1792 - 1793, annĂ©es charniĂšres L’annĂ©e 1792 marqua le dĂ©but de la campagne militaire contre les troupes austro-prussiennes avec comme fait marquant la Bataille de Valmy le 21 septembre 1791. A l’inverse, l’annĂ©e 1793 fut une annĂ©e terrible. La France semblait perdue elle n’avait plus d’armĂ©es, elle n’avait plus ni fusils ni canons, elle n’avait plus de poudre. Les armĂ©es ennemies avaient franchi toutes les frontiĂšres et envahissaient le pays. En politique intĂ©rieure, l’AssemblĂ©e Nationale Constituante fit place le 1 octobre 1791 Ă  l’AssemblĂ©e LĂ©gislative qui, elle-mĂȘme, sera remplacĂ©e de 20 septembre 1792 par la Convention, assemblĂ©e dans laquelle les deux groupes politiques principaux, les Montagnards et les Girondins, tenteront d’imposer leur propre conception des destinĂ©es de la Nation, d’oĂč des affrontements de plus en plus violents qui aboutiront, sous l’influence de Saint-Just et de Robespierre, Ă  l’instauration de la Terreur le 5 septembre 1793. Les premiers concernĂ©s par tous ces bouleversements seront les Ă©trangers. DĂšs 1793 apparaitront deux courants opposĂ©s quant Ă  l’accueil qui leur sera fait. Si, au dĂ©but, ils sont toujours accueillis sur le sol français de maniĂšre trĂšs bienveillante, voire mĂȘme avec enthousiasme, en particulier ceux qui ont dĂ©sertĂ© des troupes ennemis et qui vont devenir les dĂ©serteurs Ă©trangers Ă  Valmy », avec les revers militaires, la volontĂ© d’universalisme fera progressivement place Ă  une hostilitĂ© envers eux qui va trouver son expression dans une lĂ©gislation de plus en plus restrictive. L’AssemblĂ©e lĂ©gislative Au dĂ©but de cette annĂ©e 1792, l’AssemblĂ©e lĂ©gislative continuant la politique de la Constituante, manifeste toujours autant de gĂ©nĂ©rositĂ© et de bienveillance envers les Ă©trangers arrivant sur le territoire alors que, parallĂšlement, va progressivement s’installer un systĂšme inquisitoire avec la crĂ©ation du certificat de civisme, indispensable sĂ©same prĂ©alable Ă  toute activitĂ©. Le but de ce certificat est d’exercer un contrĂŽle sur chacun, Ă©tranger ou citoyen et avant tout de surveiller son patriotisme. Car, ce document sera Ă  l’origine d’une vĂ©ritable mise en fiche de toute la population avec des consĂ©quences d’une importance vitale pour celui qui se le verra refuser ou ĂŽter. Chacun essaiera d’obtenir le plus rapidement possible ce document. A titre d’exemple, le 2 dĂ©cembre 1792, Louis François Clopin, notaire Ă  Chesley dans l’Aube, sollicite auprĂšs de la municipalitĂ© ce fameux certificat Nous, maire, officiers municipaux, notables et procureur de la commune de Chesley, chef-lieu de ce canton, certifions que le citoyen Louis François Clopin, notaire demeurant Ă  Chesley, a toujours et dans tous les temps et dĂšs le commencement de la RĂ©volution française prouvĂ© et dĂ©montrĂ© publiquement partout oĂč il s’est trouvĂ© un civisme, un patriotisme incontestable, en foy de quoy nous luy avons donnĂ© le prĂ©sent certificat aprĂšs avoir entendu le rĂ©quisitoire du procureur de la commune ». Muni de ce certificat, il pourra continuer Ă  vaquer Ă  ses activitĂ©s habituelles. Pour les Ă©trangers, essentiellement ceux qui dĂ©sertent les troupes ennemies pour rejoindre les combattants français, la situation est encore pleine de promesses. Tout est fait pour qu’ils trouvent sur leur nouvelle terre d’accueil des conditions de vie opposĂ©es Ă  celles qu’ils avaient connues jusque-lĂ  [21]. D’oĂč toute une sĂ©rie de lois en leur faveur. Loi du 3 aoĂ»t 1792 La loi relative aux Sous-officiers et Soldats des armĂ©es ennemies qui abandonneraient leurs drapeaux pour venir se ranger sous ceux des François » concerne tous ceux qui, par la suite, seront dĂ©signĂ©s par l’expression DĂ©serteurs Ă©trangers », et le 27 aoĂ»t 1792, cette loi est Ă©tendue aux officiers 
 qui embrassent la cause de la libertĂ© ». Ainsi, tous les combattants ennemis dĂ©serteurs, quel que soit leur grade, bĂ©nĂ©ficient d’avantages rĂ©compensant leur acte. Ces lois sont un vĂ©ritable manifeste en faveur de la dĂ©sertion. Elles ont en premier lieu un but militaire faire tout ce qui tend au succĂšs des armes de la nation Françoise et au triomphe de la cause de la libertĂ© » et ne nĂ©gliger aucun moyen de terminer une guerre que la nation Françoise n’a entreprise que pour dĂ©fendre la Constitution et son indĂ©pendance », ce qui impliquait que l’AssemblĂ©e Nationale considĂ©rant que les hommes libres ont seuls une patrie ; que celui qui abandonne une terre asservie pour se rĂ©fugier sur celle de la libertĂ©, ne fait qu’user d’un droit lĂ©gitime » et qu’en consĂ©quence la nation Française n’en doit pas moins, ne fĂ»t-ce qu’à titre d’indemnitĂ©, des marques de reconnaissances et de son intĂ©rĂȘt aux guerriers Ă©trangers qui viennent se ranger sous les drapeaux, ou qui abandonnent ceux de ses ennemis pour n’ĂȘtre pas forcĂ©s Ă  tourner leurs armes contre un peuple dont tous les vƓux et tous les principes appellent la paix universelle et le bonheur de tous les hommes ». A ce prĂ©ambule plein d’enthousiasme et de pathos dans lequel la dĂ©sertion est uniquement considĂ©rĂ©e comme un acte volontaire, suivent des mesures concrĂštes explicitant la maniĂšre dont ces Ă©trangers doivent ĂȘtre accueillis Si l’Article premier est politique Les sous-officiers et soldats des armĂ©es ennemies qui, jaloux de vivre sur la terre de la libertĂ© & de l’égalitĂ©, abandonneront les drapeaux d’une puissance en guerre avec la France, & se prĂ©senteront soit Ă  un poste militaire, soit Ă  une des autoritĂ©s constituĂ©es, soit Ă  un citoyen François, seront accueillis avec amitiĂ©s & fraternitĂ©, & recevront d’abord comme signe d’adoption une cocarde aux trois couleurs », les articles suivant sont par contre trĂšs concrets 
 aprĂšs avoir fait la dĂ©claration de vouloir embrasser la cause de la libertĂ©, ils recevront Ă  titre d’indemnitĂ© des sacrifices qu’ils auront pu faire, un brevet de pension viagĂšre 
. ; ils seront en outre admis Ă  prĂȘter le serment civique, & il leur sera dĂ©livrĂ© une expĂ©dition du procĂšs-verbal de la prestation de leur serment ». Ces combattants dĂ©serteurs qui abandonnent les armĂ©es ennemies et qui font la dĂ©claration d’embrasser la cause de la libertĂ© », donc supposĂ©s adhĂ©rer aux idĂ©aux rĂ©volutionnaires, reçoivent la cocarde aux trois couleurs » et sont admis Ă  prĂȘter le serment civique ». Selon ce processus, ils deviennent de fait citoyens, mais sont-ils Français ? Je crois qu’à cette question, nous pouvons rĂ©pondre par l’affirmative bien que nous ne disposions d’aucun document qui indiquent de maniĂšre indubitable leur nationalitĂ©. La naturalisation reste certes toujours subordonnĂ©e Ă  5 ans de rĂ©sidence continue sur le territoire, mais dĂšs le 25 aoĂ»t, ils bĂ©nĂ©ficieront des mesures de la nouvelle loi servir la cause de la libertĂ© ». De plus, comme nous le verrons par la suite, l’attitude des autoritĂ©s Ă  leur Ă©gard indique qu’ils sont reconnus comme tels une premiĂšre fois, lorsque les ComitĂ©s de salut public convoquent tous les Ă©trangers, eux restent Ă  l’écart et une seconde fois, lorsque les SociĂ©tĂ©s Populaires tentent vainement de leur interdire le port de la cocarde pour ne plus voir en eux que des Ă©trangers prisonniers de guerre. Français certes, mais Français jouissant d’un statut particulier, car, lorsqu’ils seront chassĂ©s des armĂ©es pour ĂȘtre rĂ©partis dans les communes le 12 Frimaire An 2 2 dĂ©cembre 1793, ils seront contraints bien que toujours coiffĂ©s de la cocarde tricolore, de porter comme signe distinctif la lettre E » façonnĂ©e en drap d’une couleur tranchante avec celle de l’habit, et cousue sur les deux bras » de leur veste afin de pouvoir ĂȘtre surveillĂ©s avec plus de sĂ©vĂ©ritĂ© ». Les actes administratifs mentionneront certes comme origine dĂ©serteur Ă©tranger » mais feront frĂ©quemment abstraction de leur nationalitĂ© au moment de leur dĂ©sertion. Si pour les dĂ©serteurs-citoyens, l’attribution de la cocarde aux trois couleurs » a valeur de laisser-passer qui leur donne la libertĂ© de circulation, elle a, pour les autoritĂ©s, une importance prĂ©pondĂ©rante. Elle est le symbole d’un engagement politique et constitue le signe extĂ©rieur de ralliement Ă  la RĂ©volution française. Ainsi, la cocarde permet de diffĂ©rencier le citoyen français, indiffĂ©remment de son origine, favorable aux idĂ©aux rĂ©volutionnaires, le bon citoyen aux yeux des autoritĂ©s, de l’étranger Ă  la RĂ©volution, voire de son ennemi, qui, lui, refuse le port la cocarde tricolore. A l’inverse, interdire le port de la cocarde Ă  un individu, lui ĂŽte du mĂȘme coup la qualitĂ© de citoyen. ConsĂ©quence logique de cette volontĂ© de diffĂ©renciation le 8 juillet 1792, son port est rendu obligatoire pour les hommes, et le 21 septembre 1793, pour les femmes. Le refus de la porter rend suspect, chaque commune prouvant son ardeur rĂ©volutionnaire en appliquant ces mesures avec beaucoup de zĂšle, comme par exemple, le ComitĂ© de Salut Public de Nogent-sur-Seine qui, le 14 NivĂŽse An 2 3 janvier 1794 dĂ©cide Le ComitĂ© rĂ©volutionnaire de Nogent-sur-Seine prĂ©vient que les femmes qui seront trouvĂ©es dans les rues sans ĂȘtre dĂ©corĂ©es de la cocarde tricolore seront punies de huit jours d’emprisonnement conformĂ©ment Ă  la Loi du 21 septembre dernier dont l’exĂ©cution est recommandĂ©e aux portes de la maison commune » [22]. Loi du 25 aoĂ»t 1792 L’esprit qui inspire cette loi, explicite en fait l’acquisition de la citoyennetĂ© prĂ©vue par la Constitution de 1791. Toujours empreinte du mĂȘme dĂ©sir d’accueillir tous ceux qui sont supposĂ©s favorables aux idĂ©aux rĂ©volutionnaires, la pĂ©tition lue la veille par Marie-Joseph ChĂ©nier devant la Convention en rĂ©sume l’objectif Tous ceux qui, dans les diverses contrĂ©es du monde, ont mĂ»ri la raison humaine et prĂ©parĂ© les voies de la libertĂ©, doivent ĂȘtre regardĂ©s comme les alliĂ©s du peuple français » [23]. Le 25 AoĂ»t 1792, la Loi qui confĂšre le titre de Citoyen Français Ă  plusieurs Ă©trangers » concrĂ©tise l’article 4 du titre II de la Constitution du 3 septembre 1791 concernant l’attribution de la qualitĂ© de citoyen français Ă  des Ă©trangers pour des considĂ©rations importantes » L’AssemblĂ©e Nationale, considĂ©rant que des hommes qui, par leurs Ă©crits & par leur courage, ont servi la cause de la libertĂ©, & prĂ©parĂ© l’affranchissement des peuples, ne peuvent ĂȘtre regardĂ©s comme Ă©trangers par une Nation que ses lumiĂšres & son courage ont rendue libre. ConsidĂ©rant que, si cinq ans de domicile en France, suffisent pour obtenir Ă  un Ă©tranger le titre de citoyen français, ce titre est bien plus justement dĂ» Ă  ceux qui, quel que soit le sol qu’ils habitent, ont consacrĂ© leurs bras & leurs veilles Ă  dĂ©fendre la cause des peuples contre le despotisme des rois, Ă  bannir les prĂ©jugĂ©s de la terre, & Ă  reculer les bornes des connaissances humaines. 
 ConsidĂ©rant enfin qu’au moment oĂč une convention nationale va fixer les destinĂ©es de la France & prĂ©parer peut ĂȘtre celle du genre humain, il appartient Ă  un peuple gĂ©nĂ©reux & libre, d’appeler toutes les lumiĂšres & de dĂ©fĂ©rer le droit de concourir Ă  ce grand acte de raison, Ă  des hommes qui par leurs sentiments, leurs Ă©crits & leur courage s’en sont montrĂ©s si Ă©minemment dignes ». Dans sa thĂšse GenĂšse du code de la nationalitĂ© française », Pierre BertĂ© considĂšre cette loi comme l’ouverture de la nationalitĂ© française et de la citoyennetĂ© française aux personnes prĂ©sumĂ©es favorables Ă  la RĂ©volution » [24]. Mais, cette mesure ne sera pas sans provoquer des oppositions au sein de la Convention Je ne m’oppose point, a dit M. Lasource, dĂ©putĂ© Ă  ce que le titre de citoyen soit accordĂ© aux Ă©trangers qui ont dĂ©fendu par leurs Ă©crits la cause de la libertĂ© mais je m’oppose Ă  ce qu’on le leur accorde avant qu’ils le demandent » [25]. Car, cette dĂ©cision de confĂ©rer solennellement la citoyennetĂ© française Ă  d’illustres personnages Ă©trangers s’adresse Ă  des individus qui pour certains ignorent tout de la langue et des mƓurs françaises et consĂ©quemment, effet imprĂ©vu par ses auteurs, cette loi permet selon Jean Bart la dualitĂ© ĂȘtre Ă  la fois Ă©tranger et citoyen » [26], car ce titre n’est assujetti Ă  aucune des obligations habituelles rĂ©sider en France et y prĂȘter le serment civique. Pour Patrick Weil, ce qui leur est attribuĂ©, c’est une citoyennetĂ© d’honneur » [27], l’acte de naturalisation ne prenant effet qu’avec leur installation en France et la prestation du serment civique. Pour lire la suite...
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LeRoyaume‑Uni, la Prusse, l’Autriche, la Russie se coalisent contre les ambitions internationales de la France. À la conquĂȘte de l’Europe. En 1805, les Britanniques anĂ©antissent la flotte française (bataille de Trafalgar). DĂšs lors, NapolĂ©on concentre tous ses efforts militaires sur le continent. L’Autriche puis la Prusse sont
Le drapeau français Bleu. Blanc. Rouge. Ces couleurs, tu les vois pendant les matchs de foot, dans ta mairie ou ton Ă©cole. Ce sont les couleurs du drapeau français. Sais-tu pourquoi ? Le blanc, c'Ă©tait la couleur du roi. Le bleu et le rouge Ă©taient les couleurs de la ville de Paris. ImaginĂ©e pendant la RĂ©volution française, en 1789, l'alliance des trois couleurs Ă©tait donc le symbole de l'alliance du roi et du peuple et reste le symbole d'une France unie. "LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ©" Ces trois mots sont la devise de la RĂ©publique française. Ensemble, ils reprĂ©sentent les valeurs qui nous unissent en tant que Français. En tant que Français on pense que chacun d'entre nous naĂźt libre et Ă  Ă©galitĂ© avec les autres. On pense aussi qu'on doit, pendant notre vie, faire preuve de fraternitĂ©, aider les autres. Ces valeurs font notre fiertĂ© et nous reprĂ©sentent partout dans le monde. La Marseillaise de Rouget de Lisle "Allons enfants de la patrie, Le jour de gloire est arrivĂ© !" Si tu connais ces paroles c'est parce que c'est ainsi que commence notre hymne national le chant qu'on entonne pour reprĂ©senter la France dans des cĂ©rĂ©monies ou des compĂ©titions sportives par exemple. Il a Ă©tĂ© composĂ© pendant la RĂ©volution française, quand les Français se dĂ©chiraient et alors qu'ils devaient s'unir pour faire face aux attaques de pays ennemis. Aujourd'hui encore quand on le chante on dĂ©passe ce qui nous divise et on se rappelle qu'on est tous Français. Marianne Tu la reconnais facilement car elle porte toujours un bonnet. Elle apparaĂźt sur les timbres poste et sa statue se trouve dans toutes les Mairies de France, . Mais qui est cette "Marianne" ? Marianne est le visage choisi pendant la RĂ©volution française pour reprĂ©senter la LibertĂ© et la RĂ©publique. Son bonnet est appelĂ© "bonnet phrygien". C'est le bonnet que portaient dans l'AntiquitĂ© les esclaves que leur maĂźtre avait dĂ©cidĂ© d’affranchir, c’est-Ă -dire de libĂ©rer. Certains partisans de la RĂ©volution française, les sans-culottes », portaient eux aussi ce bonnet. La fĂȘte nationale du 14 juillet Tu t'es dĂ©jĂ  demandĂ© pourquoi tous les ans, le 14 juillet, il y a des feux d'artifice partout en France ? C'est le jour de la fĂȘte nationale. On le fĂȘte en mĂ©moire du 14 juillet 1790 un an aprĂšs la prise de la Bastille qui a Ă©tĂ© le dĂ©but de la RĂ©volution française, a eu lieu la FĂȘte de la FĂ©dĂ©ration qui fĂȘtait l'unitĂ© de tous les Français. C'est en souvenir de cette union que chaque annĂ©e le 14 juillet est un jour fĂ©riĂ©. Les troupes militaires dĂ©filent sur les Champs-ElysĂ©es Ă  Paris pour montrer la force de la RĂ©publique. Le sceau Un sceau sert Ă  "sceller" c'est-Ă -dire fermer un document. Apposer un sceau sur un document c'est le rendre officiel, inviolable. Le sceau de la RĂ©publique reprĂ©sente ses attributs la femme qui reprĂ©sente la libertĂ©, le coq, l'agriculture... Aujourd'hui on utilise le sceau pour des occasions trĂšs officielles comme des modifications de la Constitution. Le coq L'animal utilisĂ© pour reprĂ©senter la France est un coq. Sais-tu pourquoi ? Cela remonte Ă  trĂšs longtemps. Pendant l'AntiquitĂ© on ne parlait pas de "Français". Ceux qui habitaient ici Ă©taient appelĂ©s les "Gaulois". Or en latin "gallus" veut dire Ă  la fois "coq" et Ă  la fois "gaulois". On comprend mieux pourquoi les Français sont fiers... comme des coqs ! Le faisceau du licteur Avec Marianne, c’est un autre symbole de la RĂ©publique. Tu le trouves sur ton passeport, par exemple. Il reprĂ©sente une hache entourĂ©e de branches. Il existait dĂ©jĂ  dans l’AntiquitĂ© romaine, oĂč un personnage appelĂ© le licteur le portait lors des procĂšs. Il a Ă©tĂ© repris pendant la RĂ©volution française il reprĂ©sentait l'union de tous les Français symbolisĂ©s par les branches autour d'une mĂȘme cause la LibertĂ©. On trouve aussi ce symbole sur les insignes des sĂ©nateurs et des dĂ©putĂ©s.
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Letemps paraissait donc venu pour qu’un regard plus pĂ©nĂ©trant fĂ»t jetĂ© sur les origines et les rĂ©volutions de la sociĂ©tĂ© française, pour que nos diverses traditions, rendues prĂ©cises par la science, fussent rapprochĂ©es, conciliĂ©es et fixĂ©es, d’une maniĂšre invariable, dans une thĂ©orie qui serait la vĂ©ritĂ© mĂȘme. Tout cela semblait infaillible, et pourtant il n’en arriva
Pour que le complotisme se hausse Ă  une vision globale de l’Histoire, il fallait que se produise un grand bouleversement qui paraisse inexplicable. Telle est la RĂ©volution française un Ă©vĂ©nement qui en moins de trois ans balaie la plus ancienne monarchie d’Europe, dont personne n’arrive Ă  freiner le cours ni Ă  stopper la radicalisation, qui voit la France, rĂ©duite Ă  ses seules forces, parvenir Ă  tenir tĂȘte aux coalitions europĂ©ennes, et bouleverse finalement presque toute l’Europe continentale. Comment rendre compte de cet Ă©vĂ©nement – de cette catastrophe, pensent les hommes qui lui sont hostiles ? Joseph de Maistre, dans ses ConsidĂ©rations sur la France 1796, estime que l’action de Dieu est derriĂšre tout cela la France Ă©tait selon lui le pays le plus influent de la chrĂ©tientĂ©, elle a dĂ©moralisĂ© » l’Europe en diffusant les LumiĂšres, elle est donc punie afin qu’elle retrouve le chemin du catholicisme. L’abbĂ© Barruel est un jĂ©suite. Il a connu en mars 1764 l’expulsion des jĂ©suites dĂ©cidĂ©e par Louis XV, et la suppression de l’ordre en 1773 par le pape ClĂ©ment XIV. À l’étĂ© 1774, il est devenu prĂ©cepteur des princes saxons. CultivĂ©, il aime la littĂ©rature, mais la RĂ©volution, dont il suit les dĂ©buts en France, lui permet de dĂ©velopper sa vĂ©ritable vocation de polĂ©miste. Comme une grande moitiĂ© des catholiques, il refuse la Constitution civile du clergĂ©, puis quitte la France lorsque la monarchie s’effondre, le 10 aoĂ»t 1792, et se rĂ©fugie en Angleterre. À partir de 1798, il fait paraĂźtre ses MĂ©moires pour servir Ă  l’histoire du jacobinisme 5 volumes et deux volumes abrĂ©gĂ©s, 1798-1799 prĂ©sentant la rĂ©volution comme le rĂ©sultat d’un complot maçonnique, idĂ©e qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par l’Écossais John Rodison en 1797. La conspiration », pour reprendre le terme qu’il utilise, a d’abord Ă©tĂ© celle de Voltaire, Diderot, d’Alembert et FrĂ©dĂ©ric II. Puis elle a gagnĂ© les milieux de la franc-maçonnerie qui s’est dĂ©veloppĂ©e au XVIIIe siĂšcle par le biais des Illuminati » de BaviĂšre. Elle vise Ă  supprimer le christianisme et la royautĂ©, pour aboutir au triomphe des idĂ©es cosmopolites des LumiĂšres. Mais qui sont les fameux Illuminati ? Il s’agit d’un ordre, d’une sociĂ©tĂ© secrĂšte diffusant les idĂ©es radicales des LumiĂšres d’oĂč son nom fondĂ©e par le professeur de droit Adam Weishaupt 1748-1830. En 1776, il ne s’agit encore que d’un regroupement de ses anciens Ă©lĂšves. Mais des relations maçonniques de Weishaupt le structurent en un vĂ©ritable ordre qui est reconnu en 1782 par la franc-maçonnerie. Il s’étend jusqu’à compter environ 300 membres. En 1785, l’ordre est interdit par les autoritĂ©s bavaroises, en mĂȘme temps que l’ensemble de la franc-maçonnerie est rĂ©primĂ© en BaviĂšre, et Wesphaupt doit passer en Saxe. Pour Barruel, l’histoire des Illuminati ne s’arrĂȘte pas en 1785. Ils subvertissent et dominent l’ensemble de la franc-maçonnerie, engendrant les Jacobins. Mirabeau et La Fayette, ne sont que leurs instruments
 L’Ɠuvre de Barruel nous permet de saisir quelques-uns des traits du complotisme le complotisme part souvent de faits rĂ©els, de constats de dĂ©tail. Mais il en grossit dĂ©mesurĂ©ment la portĂ©e. Il existe bien dans la sociĂ©tĂ© prĂ©-rĂ©volutionnaire, des rĂ©seaux, des sociĂ©tĂ©s parfois secrĂštes, des clubs, qui crĂ©ent des solidaritĂ©s et qui diffusent une idĂ©ologie. La franc-maçonnerie, comme les AcadĂ©mies de province, tout ce que l’on appelle depuis Augustin Cochin les sociĂ©tĂ©s de pensĂ©e », ont bien Ă©tĂ© des lieux de diffusion des idĂ©es des LumiĂšres. Depuis les travaux de Daniel Mornet dans l’entre-deux-guerres, l’histoire culturelle a Ă©tĂ© trĂšs attentive aux canaux de diffusion des idĂ©es nouvelles non seulement dans les Ă©lites, mais dans des secteurs plus larges de l’opinion Roger Chartier. Chaque fois que la pensĂ©e complotiste dĂ©couvre un lieu oĂč s’échange des idĂ©es, et oĂč des membres de l’élite politique, administrative ou culturelle se retrouvent, elle en dĂ©duit l’existence d’un complot. Quand l’abbĂ© Barruel lit une lettre de Voltaire Ă  d’Alembert 1761 dans laquelle le philosophe souhaite que FrĂ©dĂ©ric II protĂšge une petite colonie de philosophes qui s’installeraient Ă  ClĂšves pour y Ă©crire Ă  l’abri de toute censure, il y voit les dĂ©buts de la conspiration rĂ©volutionnaire. Chaque citation est interprĂ©tĂ©e comme un indice rĂ©vĂ©lant une rĂ©alitĂ© volontairement dissimulĂ©e. Et cela d’autant plus que les circonstances ne pĂšsent rien, car l’Histoire est toute entiĂšre dĂ©terminĂ©e par l’action de groupes organisĂ©s. On peut citer la prĂ©face du premier volume des MĂ©moires Dans cette RĂ©volution française, tout jusqu’à ses forfaits les plus Ă©pouvantables, tout a Ă©tĂ© prĂ©vu, mĂ©ditĂ©, combinĂ©, rĂ©solu, statuĂ© ; tout a Ă©tĂ© l’effet de la plus profonde scĂ©lĂ©ratesse, puisque tout a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©, amenĂ© par des hommes qui avaient seul le fil des conspirations longtemps ourdies dans des sociĂ©tĂ©s secrĂštes, et qui ont su choisir et hĂąter les moments propices au complot. » p. XIV. Certes, l’histoire de la franc-maçonnerie est bien celle d’une sociĂ©tĂ© qui a eu de l’influence, qui regroupait des opposants au rĂ©gime en place, puis, sous la TroisiĂšme RĂ©publique, d’une structure de concertation des rĂ©publicains surtout radicaux tant qu’il n’y a pas eu de partis politiques vraiment structurĂ©s ils apparaissent en France avec la loi de 1901 ; la maçonnerie fonctionne comme une sorte de lobby » laĂŻque parmi d’autres Ă  partir des annĂ©es 1870, constat que l’on peut aisĂ©ment documenter. La spĂ©cificitĂ© du complotisme consiste Ă  lui accorder une homogĂ©nĂ©itĂ© et une organisation parfaite autour d’un projet stratĂ©gique ultra-dĂ©terminĂ©, ainsi qu’une toute-puissance absolue. À sa place dans l’histoire de la sociabilitĂ© politique et d’une histoire de l’opinion, la franc-maçonnerie offre un piĂštre Deus ex machina de l’Histoire. Le dĂ©voilement d’une histoire secrĂšte fascine, et il est bien utile Ă  l’économie Interne du complotisme la disparition des Illuminati en 1785 en fait un acteur fantasmatique idĂ©al. Et dans ce fantasme, se mĂȘlent intimement rĂ©alitĂ© et fiction. Le romancier Dan Brown fait ainsi paraĂźtre en 2000 Anges et DĂ©mons, et contribue puissamment au retour » des Illuminati, qui cette fois veulent faire sauter le Vatican. ParallĂšlement, les Illuminati sont devenus sur Internet les acteurs non plus de la RĂ©volution, mais de la mondialisation, autre phĂ©nomĂšne bouleversant le monde que nous connaissons et dont l’explication est longue et complexe

LaRĂ©volution française survenant aprĂšs les rĂ©volutions prĂ©cĂ©dentes aux Etats-Unis (mĂȘme si l’évĂ©nement fondateur est appelĂ© guerre d’indĂ©pendance), en Irlande, aux Pays-Bas, en Belgique, mais aussi Ă  GenĂšve, ne constitue pas pour autant le point d’achĂšvement de la rĂ©volution atlantique, comme on le dit souvent, mais

CONSIDÉRATIONS SUR LES PRINCIPAUX ÉVÈNEMENTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE PAR MME DE STAËL 1818 Format 17,5 x 11 cm Environ 664 pages Plein veau, titre or Bon Ă©tat. RĂ©fĂ©rence 7740 Prochaine mise Ă  jour vendredi 26 juillet Ă  13H30 Next update on July 26th at 13h30 NĂ€chste Aktualisierung, den 26. July um POUR TOUT ACHAT, PAIEMENT EN PLUSIEURS CHÈQUES POSSIBLE 06 07 75 74 63 FRAIS DE PORT Les frais de port ne sont calculĂ©s qu'une seule fois par commande pour un ou plusieurs objets, les envois sont tous recommandĂ©s, car c'est le seul moyen d'avoir une preuve de l'envoi et de la rĂ©ception. Pour les colis dont la valeur ne peut ĂȘtre assurĂ©e par la Poste, les envois sont confiĂ©s Ă  la sociĂ©tĂ© DHL avec valeur rĂ©elle assurĂ©e, le service est de qualitĂ© mais le coĂ»t est plus Ă©levĂ©. DROIT DE RETOUR Les objets peuvent ĂȘtre retournĂ©s dans un dĂ©lai de 8 jours aprĂšs leur rĂ©ception. Il faut les retourner en recommandĂ© aux frais de l'expĂ©diteur, dans leur emballage d'origine, et dans leur Ă©tat d'origine, AUTHENTICITÉ La sĂ©lection des objets proposĂ©s sur ce site me permet de garantir l'authenticitĂ© de chacune des piĂšces qui y sont dĂ©crites, tous les objets proposĂ©s sont garantis d'Ă©poque et authentiques, sauf avis contraire ou restriction dans la description. Un certificat d'authenticitĂ© de l'objet reprenant la description publiĂ©e sur le site, l'Ă©poque, le prix de vente, accompagnĂ© d'une ou plusieurs photographies en couleurs est communiquĂ© automatiquement pour tout objet dont le prix est supĂ©rieur Ă  130 euros. En dessous de ce prix chaque certificat est facturĂ© 5 euros. Seuls les objets vendus par mes soins font l'objet d'un certificat d'authenticitĂ©, je ne fais aucun rapport d'expertise pour les objets vendus par des tiers confrĂšres ou collectionneurs. Votre produit a bien Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă  votre panier. Bertrand MALVAUX - 22 rue CrĂ©billon, 44000 Nantes - FRANCE - TĂ©l. 33 02 40 733 600 — BERTRAND MALVAUX - ÉDITIONS DU CANONNIER SARL au capital de EUROS RCS NANTES B 442 295 077 - N° INTRACOMMUNAUTAIRE CEE FR 30 442 295 077 Conditions de vente 2022-08-01T104811Z c1eb04a7d084155b819daf5138b71f7deec50289 Now 2022-08-23 030803

UE la prĂ©sidence française au dĂ©fi des Ă©vĂ©nements. Le 19 janvier, Emmanuel Macron est venu exposer devant le Parlement europĂ©en les objectifs que la France s’est fixĂ©s pour les six mois oĂč elle prĂ©sidera les rĂ©unions ministĂ©rielles de l’UE. L’Union est notoirement lente ; six mois permettent tout au plus d’achever des
La RĂ©volution Française, dĂ©signe une pĂ©riode de bouleversements sociaux et politiques en France de 1789 Ă  1799. Cette rĂ©volution fut marquĂ©e par diffĂ©rents Ă©pisodes de grandes violences. A travers cet article, dĂ©couvrez 18 lieux insolites de la RĂ©volution Française afin de redĂ©couvrir cette pĂ©riode qui a bouleversĂ© profondĂ©ment la France. La place de la Concorde La place de la Concorde a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e entre 1757 et 1779. A l’époque, cette derniĂšre Ă©tait nommĂ©e Place de Louis XV » car une statue du roi avait Ă©tĂ© dressĂ©e pour commĂ©morer son rĂ©tablissement d’une sĂ©rieuse maladie. Cependant, elle fut dĂ©truite en 1792 et la place pris le nom de Place de la RĂ©volution ». En effet, tout au long de la RĂ©volution Française, la place a Ă©tĂ© le lieu de passage des diffĂ©rents convois, un lieu de rassemblement ainsi qu’un lieu d’exĂ©cution avec la mise en place d’une guillotine. Au final, plus de 1 200 personnes y trouveront la mort dont Marie-Antoinette et Louis XVI. Avec la fin de cette rĂ©volution sanglante, la place a Ă©tĂ© dĂ©finitivement renommĂ©e sous le nom de Place de la Concorde » en 1795. Adresse Place de la Concorde, 75008 Paris Le cafĂ© Procope Le cafĂ© Procope est un trĂšs cĂ©lĂšbre cafĂ© parisien fondĂ© en 1686. L’établissement est donc le plus vieux cafĂ© de Paris. Ce lieu, Ă©tait sous la RĂ©volution Française, l’un des cafĂ©s littĂ©raires les plus en vue de la capitale. En effet, les plus grands auteurs et intellectuels du 18Ăšme siĂšcle tel que Diderot, Voltaire, Montesquieu ou encore d’Alembert, faisaient partie du club des cordeliers » qui se rĂ©unissait au sein de ce cafĂ©. Ce dernier, devient alors rapidement un important foyer rĂ©volutionnaire ou diffĂ©rentes idĂ©es sont Ă©changĂ©es. Adresse 13 rue de l'Ancienne-ComĂ©die, 75006 Paris Le Champ-de-Mars Le Champ-de-Mars est le jardin public situĂ© au pied de la Tour-Eiffel. Cet endroit a marquĂ© la RĂ©volution Française. En effet, au sein de ce jardin le plus gros massacre de la rĂ©volution a eu lieu le 17 juillet 1791. Les rĂ©publicains s’y rassemblĂšrent pour signer une pĂ©tition dĂ©pouillant le roi de ses pouvoirs. Face Ă  cela, la Garde Nationale ouvra le feu tuant une cinquantaine de personnes. Cet Ă©vĂ©nement sanglant creusa dĂ©finitivement un gros Ă©cart entre les rĂ©publicains et les monarchistes. Adresse 2 AllĂ©e Adrienne Lecouvreur, 75007 Paris Le Palais Royal Le Palais Royal, lieu trĂšs prisĂ© par les touristes, fut le lieu de plusieurs Ă©pisodes de la RĂ©volution Française. En effet, c’est l’endroit oĂč l’ensemble des parisiens ont Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  l’insurrection par Camille Desmoulins, aprĂšs avoir appris l’ajournement de Jacques Necker Ministre des Finances de Louis XVI. Le second Ă©vĂ©nement cĂ©lĂšbre, ayant eu lieu sur la place, date du 20 janvier 1793, quand Lepeletier de Saint-Fargeau est assassinĂ© par un royaliste aprĂšs avoir votĂ© la mort du roi. Le meurtre se dĂ©roule dans la galerie de Valois du Palais Royal. Adresse 8 Rue de Montpensier, 75001 Paris La place de la Bastille La place de la Bastille est le lieu symbolique de la RĂ©volution Française, oĂč se trouvait la prison de la Bastille, symbole du pouvoir absolu de l’Ancien RĂ©gime. Sur cette cĂ©lĂšbre place a eu lieu la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, qui fut la premiĂšre action du peuple parisien dans le contexte de la RĂ©volution française. GrĂące Ă  cette intervention populaire le peuple parisien parvient Ă  mettre provisoirement fin aux tentatives du roi Louis XVI de reprendre le pouvoir absolu. Adresse Place de la Bastille, 75011 Paris La Conciergerie La Conciergerie se trouve au cƓur de Paris, au bord de la Seine. L’actuel musĂ©e, Ă©galement ancienne demeure des rois de France, a servi de prison sous la RĂ©volution. En effet, la Conciergerie est l'un des hauts lieux de dĂ©tention pendant la RĂ©volution Française avec l’amĂ©nagement du tribunal rĂ©volutionnaire. Ce lieu possĂ©dait des cachots pour 1000 prisonniers. Sa prisonniĂšre la plus cĂ©lĂšbre fut Marie-Antoinette. Une chapelle commĂ©morative a Ă©tĂ© installĂ©e durant l’époque de la Restauration Ă  l’emplacement exact de sa cellule. Adresse 2 Boulevard du Palais, 75001 Paris Le palais du Luxembourg En 1799, le palais du Luxembourg devient le siĂšge du SĂ©nat français, un rĂŽle qu'il occupe encore aujourd'hui. Durant la RĂ©volution Française, en 1789, les bĂątiments sont rĂ©quisitionnĂ©s par l'État et convertis en prison. Certains prisonniers connus y sont enfermĂ©s, comme le cĂ©lĂšbre avocat et homme politique Danton figure majeure de la RĂ©volution Française. Adresse 15 Rue de Vaugirard, 75291 Paris Notre-Dame de Paris La cathĂ©drale est l'un des monuments les plus visitĂ©s de Paris. Cependant, elle connaĂźt sous la RĂ©volution Française une pĂ©riode trĂšs tourmentĂ©e. En effet, durant cette pĂ©riode elle est vue comme lieu symbolique du pouvoir, la cathĂ©drale sera prise pour cible par les rĂ©volutionnaires. Les statues des rois de JudĂ©e se trouvant sur la façade europĂ©enne sont dĂ©truites car ils y voient une reprĂ©sentation des rois de France. L’ensemble du mobilier ainsi que les diffĂ©rents tableaux sont dĂ©truits ou dispersĂ©s au sein de la capitale. Adresse 6 Parvis Notre-Dame - Pl. Jean-Paul II, 75004 Paris La cour du Palais des Tuileries Le Palais des Tuileries a Ă©tĂ© la derniĂšre demeure de Louis XVI avant son exĂ©cution lors de la RĂ©volution Française. Malheureusement, celui-ci a Ă©tĂ© brĂ»lĂ© en 1871 et ses restes ont Ă©tĂ© rasĂ©s en 1886. MalgrĂ© cela, nous pouvons toujours apprĂ©cier la beautĂ© du jardin. Adresse 113 rue de Rivoli, 75001 Paris Le cimetiĂšre de la Madeleine Le cimetiĂšre de La Madeleine, a servi de lieu d’inhumation des personnes guillotinĂ©es lors de la RĂ©volution. Au sein de ce cimetiĂšre s’y trouvait Louis XVI ainsi que son Ă©pouse Marie-Antoinette avant que leurs dĂ©pouilles ne soient emmenĂ©es Ă  la basilique de Saint-Denis lors de la Restauration pĂ©riode de rĂ©tablissement de la Monarchie de 1814 Ă  1830. Adresse 36 rue Pasquier, 75008 Paris Le couvent des cordeliers Ce couvent, autrefois connu pour ses importantes violences verbales, a Ă©tĂ© lors de la rĂ©volution comme un hĂŽpital pour les Marseillais rĂ©volutionnaires blessĂ©s durant l’assaut des Tuileries. Jean-Paul Marat, un mĂ©decin, physicien, journaliste et homme politique français y a Ă©tĂ© enterrĂ© sous un saule pleureur avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ© au PanthĂ©on. Adresse 15 rue de l’Ecole de MĂ©decine, 75006 Paris La Place du carrousel Pendant la RĂ©volution, cette place prend le nom de place de la FraternitĂ© ». C’est au milieu de cette place que le ministre Arnaud de Laporte et l’écrivain Jacques Cazotte ont Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©s en 1792 par une guillotine. Adresse 113 rue de Rivoli, 75001 Paris La Place de la Nation La place de la Nation a Ă©tĂ© construite en l’honneur du mariage de Louis XIV et de Marie-ThĂ©rĂšse d’Autriche. Sous la RĂ©volution Française, elle est devenue un place publique de dĂ©capitation Ă  la guillotine, plus de 1300 personnes pĂ©riront de la guillotine sur cette place. Elle est renommĂ©e place du TrĂŽne renversĂ© » car avant la RĂ©volution, elle montrait la toute puissance des rois. Adresse Place de la Nation, 75012 Paris La galerie de Montpensier Cette voie du Palais-Royal Ă©tait nommĂ©e galerie Montpensier » avant de s'appeler la galerie des Combats » en 1840 puis elle reprend son nom initial. C’est Ă  cet endroit que se retrouve le club de Cordeliers, un club avec des idĂ©aux rĂ©volutionnaires. Pendant la RĂ©volution, c'est dans cette galerie que de nombreux tableaux de personnalitĂ©s sont brulĂ©s comme ceux du Pape. Adresse Galerie de Montpensier, 75001 Paris L'hĂŽtel des Invalides Louis XIV a fait construire l’HĂŽtel des invalides en 1670 afin de loger les invalides de ses armĂ©es. Le procureur du Roi s'y rend le 14 juillet 1789 afin de demander les armes des invalides pour pouvoir les donner au peuple. Le gouverneur refuse en l'abscence d'ordre formel venant du roi. Ce sont les invalides qui ouvrent les portes permettant au peuple de rĂ©cupĂ©rer 32 000 fusils et 27 canons qui serviront Ă  la prise de la Bastille. Adresse 129 rue de Grenelle, 75007 Paris La place VendĂŽme Pendant la pĂ©riode allant de 1793 Ă  1799, la place VendĂŽme est appelĂ©e place des Piques » . Le 13 aoĂ»t 1789, la statue Ă©questre de Louis XIV y est dĂ©truite, cette destruction montre bien la fin du rĂšgne des rois. En 1810, la Colonne VendĂŽme y est consruite par NapolĂ©on Bonaparte pour cĂ©lĂ©brer la victoire de la bataille d’Austerlitz. Adresse 9-21 Place VendĂŽme, 75001 Paris
Henride Braekeleer, Le gĂ©ographe, 1871 II. La gĂ©ographie au carrefour des savoirs. Pour comprendre en quoi la RĂ©volution cartographique est liĂ©e Ă  l'Ă©mergence (mais aussi au dĂ©clin) de l'Humanisme, il faut repartir de l'idĂ©e que nous avions indiquĂ©e en introduction : au XVI° siĂšcle, la gĂ©ographie n'est pas une science autonome : elle est une composante des autres savoirs. Citations de Joseph de Maistre DĂ©couvrez une citation de Joseph de Maistre - un proverbe, une phrase, une parole, une pensĂ©e, une formule, un dicton ou une citation de Joseph de Maistre issus de romans, d'extraits courts de livres, essais, discours ou entretiens de l'auteur. Une sĂ©lection de 40 citations et phrases de Joseph de Maistre . CrĂ©dit photographie + 40 citations Page 1 sur un total de 2 pages > Citation de Joseph de Maistre n° 144066 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesIl n'y a que violence dans l'univers ; mais nous sommes gĂątĂ©s par la philosophie moderne, qui a dit que tout est bien, tandis que le mal a tout souillĂ©, et que, dans un sens trĂšs vrai, tout est mal, puisque rien n'est Ă  sa sur la France 1796, III de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 129895 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'homme peut tout modifier dans la sphĂšre de son activitĂ©, mais il ne crĂ©e rien telle est sa loi, au physique comme au sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 127014 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesL'histoire prouve malheureusement que la guerre est l'Ă©tat habituel du genre humain dans un certain sens, c'est Ă  dire que le sang humain doit couler sans interruption sur le globe, ici oĂč lĂ  ; et que la paix, pour chaque nation, n'est qu'un sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126558 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesIl y a dans la rĂ©volution française, un caractĂšre satanique qui la distingue de tout ce qu'on a vu, et peut-ĂȘtre de tout ce qu'on sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126375 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 469 votesLa France exerce sur l'Europe une vĂ©ritable magistrature qu'il serait inutile de contester, dont elle a abusĂ© de la maniĂšre la plus sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126374 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesChaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu'elle doit sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126373 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesDans les ouvrages de l'homme, tout est pauvre comme l'auteur ; les vues sont restreintes, les moyens roides, les ressorts inflexibles, les mouvements pĂ©nibles, et les rĂ©sultats sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126369 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLibrement esclaves, ils opĂšrent tout Ă  la fois volontairement et nĂ©cessairement ils font rĂ©ellement ce qu'il veulent, mais sans pouvoir dĂ©ranger les plans sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126368 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesCe qu'il y a de plus admirable dans l'ordre universel des choses, c'est l'action des ĂȘtres libres sous la main sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126367 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesTu sais, du reste, que tu es ma bien aimĂ©e ; ce n'est pas que tu le mĂ©rites, mais l'amour est aveugle, et jamais il n'ouvrira les Ă  mademoiselle AdĂšle de Maistre, 23 dĂ©cembre 1807. de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 120654 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesAucune souverainetĂ© n'est assez forte pour gouverner plusieurs millions d'hommes, Ă  moins qu'elle ne soit aidĂ©e par la religion ou par l'esclavage, ou par l'une et l' Pape 1819 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 104000 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 471 votesL'amour, lorsqu'il n'est pas apprivoisĂ© jusqu'Ă  un certain point par une extrĂȘme civilisation, est un animal fĂ©roce, capable des plus horribles excĂšs. Si l'on ne veut pas qu'il dĂ©vore tout, il faut qu'il soit Pape 1819 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 97520 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'amour, lorsqu'il n'est pas apprivoisĂ© jusqu'Ă  un certain point par une extrĂȘme civilisation est un animal fĂ©roce, capable des plus horribles excĂšs. Si l'on ne veut pas qu'il dĂ©vore tout, il faut qu'il soit Pape 1819, II de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 97341 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'essence de toute intelligence est de connaĂźtre et d' SoirĂ©es de Saint-PĂ©tersbourg 1821 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 94815 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesAinsi s'accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu'Ă  l'homme, la grande loi de la destruction des ĂȘtres SoirĂ©es de Saint-PĂ©tersbourg 1821 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 91306 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLe lĂ©gislateur ressemble au CrĂ©ateur; il ne travaille pas toujours; il enfante, et puis il se sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 86050 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesNous sommes tous attachĂ©s au trĂŽne de l'Etre SuprĂȘme par une chaĂźne souple, qui nous retient sans nous sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 86049 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'Ă©vangile hors de l'Eglise est un par Louis Pauwels dans Comment devient-on ce que l'on est? 1978. de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 53542 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLe bourreau est la pierre angulaire des sociĂ©tĂ©s. de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 52995 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< 2Citations cĂ©lĂšbres, courtes, longues et belles de Joseph de Maistre ➀ Quelle est la citation la plus cĂ©lĂšbre de Joseph de Maistre ? La plus cĂ©lĂšbre citation de Joseph de Maistre est Toute nation a le gouvernement qu'elle mĂ©rite. . ➀ Quelle est la citation la plus courte de Joseph de Maistre ? La plus courte citation de Joseph de Maistre est L'Ă©vangile hors de l'Eglise est un poison. . ➀ Quelle est la citation la plus longue de Joseph de Maistre ? La plus longue citation de Joseph de Maistre est Il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes; je sais mĂȘme, grĂące Ă  Montesquieu, qu'on peut ĂȘtre Persan; mais quant Ă  l'homme je dĂ©clare ne l'avoir rencontrĂ© de ma vie; s'il existe c'est bien Ă  mon insu. ➀ Quelle est la citation la plus belle de Joseph de Maistre ? La plus belle citation de Joseph de Maistre est Ce ne sont point les hommes qui mĂšnent la rĂ©volution, c'est la rĂ©volution qui emploie les hommes. Similaires Ă  Joseph de MaistreLaurent Mouchard, dit Laurent Joffrin Catherine Mavrikakis StĂ©phane Gsell Clement Richard, Ier comte Attlee Maurice BardĂšche Jean-François CopĂ© Elena Ceausescu Irmgard Keun Richard Zera Sylvia Plath Guy de Maupassant Connie Willis Antonio Tabucchi Jacques Grand'Maison Alain Gerbault Akiba ben Joseph Aline Patricia Nardone, dite Alina Reyes Jean-Louis Founier RenĂ© Aubert, abbĂ© de Vertot Hugo BuanVotre commentaire sur ces citations Autres citations, pensĂ©es et phrases de Joseph de Maistre+ Liste des auteurs populaires+ Germainede StaĂ«l-Holstein. CONSIDÉRATIONS SUR LES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇOISE (parties 4-6) Ouvrage posthume, publiĂ© par M. le Duc de Broglie et M. le Baron de StaĂ«l. 1818. bibliothĂšque numĂ©rique romande. ebooks-bnr.com

Fiche technique Format Broché Nb de pages 126 pages Poids 300 g Dimensions 16cm X 24cm Date de parution 01/01/1974 EAN 3600121143111

ConsidĂ©rations sur la RĂ©volution française » de Mme de StaĂ«l Michel Winock dans mensuel 338 datĂ© janvier 2009 - La fille de Necker se bat contre la monarchie sans bornes, le jacobinisme sans frein et le bonapartisme sans contre-pouvoir. L’auteur

Pour retrouver et savourer le goĂ»t de la France, rien de mieux que quelques rendez-vous allĂ©chants autour de la gastronomie. Au menu, au fil des saisons, des produits du terroir, des recettes de chefs, de la tradition, de l’innovation culinaire et toujours la promesse de beaux et bons moments partagĂ©s sur un marchĂ©, dans les allĂ©es d’un salon gourmand ou Ă  la table d’un grand restaurant Ă©toilĂ©. Aiguisez vos papilles
 On va dĂ©guster ! Le Grand Repas 20 octobre 2022 ConvivialitĂ©, partage, curiositĂ©, plaisir
 Voici quelques-unes des valeurs au menu du Grand Repas, un Ă©vĂ©nement initiĂ© en 2016 dans le Val de Loire puis Ă©tendu sur toute la France en 2019. Le concept est simple un menu rĂ©gional unique conçu par un chef local Ă  base de produits du terroir et de saison est proposĂ© dans chacun des territoires participants. En 2022, le parrain national de l’évĂ©nement est le chef Ă©toilĂ© Mory Sacko. Il est accompagnĂ© d’un chef parrain dans chacun des territoires participants. Le Grand Repas Lien externe Les MarchĂ©s aux truffes, en Provence et PĂ©rigord © Marina / Adobe Stock — Truffes sur un marchĂ© en Provence De mi-novembre 2022 Ă  fin mars 2023 On la surnomme le diamant noir et aucun champignon ne comble autant les amateurs avec son parfum puissant, son arĂŽme subtil. Botte secrĂšte de bien des plats raffinĂ©s, la truffe a les faveurs des plus grands chefs français. C’est en Provence, dans le Vaucluse, et dans la VallĂ©e de la Dordogne que ce joyau comestible se laisse le mieux admirer sur les Ă©tals. DĂšs la mi-novembre et jusqu’à fin mars, la saison de la truffe bat son plein et les marchĂ©s assurent le spectacle. A Carpentras, Richerenches, Lalbenque ou Cuzance comme Ă  Sarlat, pĂ©pite du PĂ©rigord, on sent, on soupĂšse, on nĂ©gocie entourĂ© de professionnels qui ont du nez. Conseils, dĂ©gustations, idĂ©es de recettes
 RĂ©gal en vue. Les MarchĂ©s aux truffes dans le PĂ©rigord Lien externe Les MarchĂ©s aux truffes en Provence Lien externe Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie 27 au 29 janvier 2023 Du soleil et de l’exotisme culinaire au cƓur de l’hiver, c’est que propose chaque annĂ©e depuis 2014 le Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie. Le temps d’un week-end, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Nouvelle CalĂ©donie, PolynĂ©sie Française, RĂ©union, St-Martin, St-Barthelemy, St-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna font pĂ©tiller Paris Expo- Porte de Versailles. Saveurs du bout du monde, pyramides de fruits et mets colorĂ©s, effluves Ă©picĂ©es ou suaves 
 De quoi dĂ©couvrir et apprĂ©cier, dans la bonne humeur, le patrimoine gastronomique de ces dĂ©partements et territoires français aux talents culinaires bien affirmĂ©s. Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie Lien externe GoĂ»t de France/Good France Dates Ă  confirmer Faire rayonner Ă  l'Ă©tranger les terroirs et savoir-faire culinaires de la France ainsi que cĂ©lĂ©brer l'inscription du "Repas gastronomique des Français" sur la liste du patrimoine immatĂ©riel de l'Unesco, c’est la mission que s’est fixĂ©e GoĂ»t de France/Good France depuis sa crĂ©ation en 2015. Chaque annĂ©e, les restaurateurs et grands chefs du monde entier composent un menu GoĂ»t de France tandis qu’à Paris et dans toute la France, des dizaines de restaurants fĂȘtent l’évĂ©nement avec des plats emblĂ©matiques du patrimoine culinaire français GoĂ»t de France/Good France

ConsidĂ©rationsSur Les Principaux ÉvĂšnements de la Revolution Française (Classic Reprint) : Stael, Germaine de: Amazon.ca: Livres Book digitized by Google from the library of the New York Public Library and uploaded to the Internet Archive by user ; 19 cm"Ouvrage posthume, publié en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De Staël." "Ouvrage posthume, publiĂ© en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaĂ«l."
annotésoigneusement ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française)11 - à Tocqueville en passant par Michelet. La Révolution française était inévitable et nécessaire, expliquait Mme de Staël : « La Révolution de France est une des grandes époques de l'ordre social. Ceux qui la considÚrent comme un
The Project Gutenberg EBook of Histoire de la RĂ©volution française, VII. by Adolphe Thiers This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at Title Histoire de la RĂ©volution française, VII. Author Adolphe Thiers Release Date April 8, 2004 [EBook 11964] Language French *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA RVOLUTION FRANAISE, VII. *** Produced by Carlo Traverso, Tonya Allen, Wilelmina MalliĂšre and PG Distributed Proofreaders. This file was produced from images generously made available by the BibliothĂšque nationale de France BnF/Gallica at HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE PAR M. A. THIERS TOME SEPTIÈME MDCCCXXXIX CONVENTION NATIONALE. CHAPITRE XXVI. CHAPITRE XXVII. CHAPITRE XXVIII. CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX. CHAPITRE XXXI. TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS LE TOME SEPTIÈME. CHAPITRE XXVI. CONTINUATION DE LA GUERRE SUR LE RHIN. PRISE DE NIMÈGUE PAR LES FRANÇAIS.—POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA FRANCE. PLUSIEURS PUISSANCES DEMANDENT A TRAITER.—DÉCRET D'AMNISTIE POUR LA VENDÉE.—CONQUÊTE DE LA HOLLANDE PAR PICHEGRU. PRISE D'UTRECHT, D'AMSTERDAM ET DES PRINCIPALES VILLES; OCCUPATION DES SEPT PROVINCES-UNIES. NOUVELLE ORGANISATION POLITIQUE DE LA HOLLANDE.—VICTOIRES AUX PYRÉNÉES.—FIN DE LA CAMPAGNE DE 1794.—LA PRUSSE ET PLUSIEURS AUTRES PUISSANCES COALISÉES DEMANDENT LA PAIX. PREMIÈRES NÉGOCIATIONS.—ÉTAT DE LA VENDÉE ET DE LA BRETAGNE. PUISAYE EN ANGLETERRE. MESURES DE HOCHE POUR LA PACIFICATION DE LA VENDÉE. NÉGOCIATIONS AVEC LES CHEFS VENDÉENS. Les armĂ©es françaises, maĂźtresses de toute la rive gauche du Rhin, et prĂȘtes Ă  dĂ©boucher sur la rive droite, menaçaient la Hollande et l'Allemagne fallait-il les porter en avant ou les faire entrer dans leurs cantonnemens? telle Ă©tait la question qui s'offrait. MalgrĂ© leurs triomphes, malgrĂ© leur sĂ©jour dans la riche Belgique, elles Ă©taient dans le plus grand dĂ©nuement. Le pays qu'elles occupaient, foulĂ© pendant trois ans par d'innombrables lĂ©gions, Ă©tait entiĂšrement Ă©puisĂ©. Aux maux de la guerre s'Ă©taient joints ceux de l'administration française, qui avait introduit Ă  sa suite les assignats, le maximum et les rĂ©quisitions. Des municipalitĂ©s provisoires, huit administrations intermĂ©diaires, et une administration centrale Ă©tablie Ă  Bruxelles, gouvernaient la contrĂ©e en attendant son sort dĂ©finitif. Quatre-vingts millions avaient Ă©tĂ© frappĂ©s sur le clergĂ©, les abbayes, les nobles, les corporations. Les assignats avaient Ă©tĂ© mis en circulation forcĂ©e; les prix de Lille avaient servi Ă  dĂ©terminer le maximum dans toute la Belgique. Les denrĂ©es, les marchandises utiles aux armĂ©es Ă©taient soumises Ă  la rĂ©quisition. Ces rĂšglemens n'avaient pas fait cesser la disette. Les marchands, les fermiers cachaient tout ce qu'ils possĂ©daient; et tout manquait Ă  l'officier comme au soldat. LevĂ©e en masse l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă©quipĂ©e sur-le-champ, transportĂ©e en hĂąte Ă  Hondschoote, Watignies, Landau, l'armĂ©e entiĂšre n'avait plus rien reçu de l'administration que de la poudre et des projectiles. Depuis long-temps elle ne campait plus sous toile; elle bivouaquait sous des branches d'arbre, malgrĂ© le commencement d'un hiver dĂ©jĂ  trĂšs rigoureux. Beaucoup de soldats, manquant de souliers, s'enveloppaient les pieds avec des tresses de paille, ou se couvraient avec des nattes en place de capotes. Les officiers, payĂ©s en assignats, voyaient leurs appointemens se rĂ©duire quelquefois Ă  huit ou dix francs effectifs par mois; ceux qui recevaient quelques secours de leurs familles n'en pouvaient guĂšre faire usage, car tout Ă©tait requis d'avance par l'administration française. Ils Ă©taient soumis au rĂ©gime du soldat, marchant Ă  pied, portant le sac sur le dos, mangeant le pain de munition, et vivant des hasards de la guerre. L'administration semblait Ă©puisĂ©e par l'effort extraordinaire qu'elle avait fait pour lever et armer douze cent mille hommes. La nouvelle organisation du pouvoir, faible et divisĂ©e, n'Ă©tait pas propre Ă  lui rendre le nerf et l'activitĂ© nĂ©cessaires. Ainsi tout aurait commandĂ© de faire entrer l'armĂ©e en quartiers d'hiver, et de la rĂ©compenser de ses victoires et de ses vertus militaires par du repos et d'abondantes fournitures. Cependant nous Ă©tions devant la place de NimĂšgue, qui, placĂ©e sur le Wahal c'est le nom du Rhin prĂšs de son embouchure, en commandait les deux rives, et pouvait servir de tĂȘte de pont Ă  l'ennemi pour dĂ©boucher Ă  la campagne suivante sur la rive gauche. Il Ă©tait donc important de s'emparer de cette place avant d'hiverner; mais l'attaque en Ă©tait trĂšs difficile. L'armĂ©e anglaise, rangĂ©e sur la rive droite, y campait au nombre de trente-huit mille hommes; un pont de bateaux lui fournissait le moyen de communiquer avec la place et de la ravitailler. Outre ses fortifications, NimĂšgue Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e par un camp retranchĂ© garni de troupes. Il aurait donc fallu, pour rendre l'investissement complet, jeter sur la rive droite une armĂ©e qui aurait eu Ă  courir les chances du passage et d'une bataille, et qui, en cas de dĂ©faite, n'aurait eu aucun moyen de retraite. On ne pouvait donc agir que par la rive gauche, et on Ă©tait rĂ©duit Ă  attaquer le camp retranchĂ© sans un grand espoir de succĂšs. Cependant les gĂ©nĂ©raux français Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă  essayer une de ces attaques brusques et hardies qui venaient de leur ouvrir en si peu de temps les places de MaĂ«stricht et Venloo. Les coalisĂ©s, sentant l'importance de NimĂšgue, s'Ă©taient rĂ©unis Ă  Arnheim pour concerter les moyens de la dĂ©fendre. Il avait Ă©tĂ© convenu qu'un corps autrichien, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Wernek, passerait Ă  la solde anglaise, et formerait la gauche du duc d'York pour la dĂ©fense de la Hollande. Tandis que le duc d'York, avec ses Anglais et ses Hanovriens, resterait sur la rive droite devant le pont de NimĂšgue, et renouvellerait les forces de la place, le gĂ©nĂ©ral Wernek devait tenter du cĂŽtĂ© de Wesel, fort au-dessus de NimĂšgue, un mouvement singulier, que les militaires expĂ©rimentĂ©s ont jugĂ© l'un des plus absurdes que la coalition ait imaginĂ©s pendant toutes ces campagnes. Ce corps, profitant d'une Ăźle que forme le Rhin vers Buderich, devait passer sur la rive gauche, et essayer une pointe entre l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse et celle du Nord. Ainsi vingt mille hommes allaient ĂȘtre jetĂ©s au-delĂ  d'un grand fleuve entre deux armĂ©es victorieuses, de quatre-vingt Ă  cent mille hommes chacune, pour voir quel effet ils produiraient sur elles on devait les renforcer suivant l'Ă©vĂ©nement. On conçoit que ce mouvement, exĂ©cutĂ© avec les armĂ©es coalisĂ©es rĂ©unies, pĂ»t devenir grand et dĂ©cisif; mais essayĂ© avec vingt mille hommes, il n'Ă©tait qu'une tentative puĂ©rile et peut-ĂȘtre dĂ©sastreuse pour le corps qui en serait chargĂ©. NĂ©anmoins, croyant sauver NimĂšgue par ces moyens, les coalisĂ©s firent d'une part avancer le corps de Wernek vers Buderich, et de l'autre exĂ©cuter des sorties par la garnison de NimĂšgue. Les Français repoussĂšrent les sorties, et, comme Ă  MaĂ«stricht et Venloo, ouvrirent la tranchĂ©e Ă  une proximitĂ© de la place encore inusitĂ©e Ă  la guerre. Un hasard heureux accĂ©lĂ©ra leurs travaux. Les deux extrĂ©mitĂ©s de l'arc qu'ils dĂ©crivaient autour de NimĂšgue aboutissaient au Wahal; ils essayaient de tirer de ces extrĂ©mitĂ©s sur le pont. Quelques-uns de leurs projectiles atteignirent plusieurs pontons, et mirent en pĂ©ril les communications de la garnison avec l'armĂ©e anglaise. Les Anglais, qui Ă©taient dans la place, surpris de cet Ă©vĂ©nement imprĂ©vu, rĂ©tablirent les pontons, et se hĂątĂšrent de rejoindre le gros de leur armĂ©e sur l'autre rive, abandonnant Ă  elle-mĂȘme la garnison, composĂ©e de trois mille Hollandais. A peine les rĂ©publicains se furent-ils aperçus de l'Ă©vacuation, qu'ils redoublĂšrent le feu. Le gouverneur, Ă©pouvantĂ©, fit part au prince d'Orange de sa position, et obtint la permission de se retirer dĂšs qu'il jugerait le pĂ©ril assez grand. A peine eut-il reçu cette autorisation, qu'il repassa le Wahal de sa personne. Le dĂ©sordre se mit dans la garnison; une partie rendit les armes; une autre, ayant voulu se sauver sur un pont volant, fut arrĂȘtĂ©e par les Français, qui coupĂšrent les cĂąbles, et vint Ă©chouer dans une Ăźle oĂč elle fut faite prisonniĂšre. Le 18 brumaire 8 novembre, les Français entrĂšrent dans NimĂšgue, et se trouvĂšrent maĂźtres de cette place importante, grĂące Ă  leur tĂ©mĂ©ritĂ© et Ă  la terreur qu'inspiraient leurs armes. Pendant ce temps, les Autrichiens, commandĂ©s par Wernek, avaient essayĂ© de dĂ©boucher de Wesel; mais l'impĂ©tueux Vandamme, fondant sur eux au moment oĂč ils mettaient le pied au-delĂ  du Rhin, les avait rejetĂ©s sur la rive droite, et ils Ă©taient fort heureux de n'avoir pas obtenu plus de succĂšs, car ils auraient couru la chance d'ĂȘtre dĂ©truits, s'ils se fussent avancĂ©s davantage. Le moment Ă©tait enfin arrivĂ© d'entrer dans les cantonnemens, puisqu'on Ă©tait maĂźtre de tous les points importans sur le Rhin. Sans doute, conquĂ©rir la Hollande, s'assurer ainsi la navigation de trois grands fleuves, l'Escaut, la Meuse et le Rhin; priver l'Angleterre de sa plus puissante alliance maritime, menacer l'Allemagne sur ses flancs, interrompre les communications de nos ennemis du continent avec ceux de l'OcĂ©an, ou du moins les obliger Ă  faire le long circuit de Hambourg; nous ouvrir enfin la plus riche contrĂ©e du monde, et la plus dĂ©sirable pour nous dans l'Ă©tat oĂč se trouvait notre commerce, Ă©tait un but digne d'exciter l'ambition de notre gouvernement et de nos armĂ©es; mais comment oser tenter cette conquĂȘte de la Hollande, presque impossible en tout temps, mais surtout inexĂ©cutable dans la saison des pluies? SituĂ©e Ă  l'embouchure de plusieurs fleuves, la Hollande ne consiste qu'en quelques lambeaux de terre jetĂ©s entre les eaux de ces fleuves et celles de l'OcĂ©an. Son sol, partout infĂ©rieur au lit de eaux, est sans cesse menacĂ© par la mer, le Rhin, la Meuse, l'Escaut, et coupĂ© en outre par de petits bras dĂ©tachĂ©s des fleuves, et par une multitude de canaux artificiels. Ces bas-fonds si menacĂ©s sont couverts de jardins, de villes manufacturiĂšres et d'arsenaux. A chaque pas que veut y faire une armĂ©e, elle trouve ou de grands fleuves, dont les rives sont des digues Ă©levĂ©es et chargĂ©es de canons, ou des bras de riviĂšres et des canaux, tous dĂ©fendus par l'art des fortifications, ou enfin des places qui sont les plus fortes de l'Europe. Ces grandes manoeuvres, qui souvent dĂ©concertent la dĂ©fense mĂ©thodique en rendant les siĂ©ges inutiles, sont donc impossibles au milieu d'un pays coupĂ© et dĂ©fendu par des lignes innombrables. Si une armĂ©e parvient cependant Ă  vaincre tant d'obstacles et Ă  s'avancer en Hollande, ses habitans, par un acte d'hĂ©roĂŻsme dont ils donnĂšrent l'exemple sous Louis XIV, n'ont qu'Ă  percer leurs digues, et peuvent engloutir avec leur pays l'armĂ©e assez tĂ©mĂ©raire pour y pĂ©nĂ©trer. Il leur reste leurs vaisseaux, avec lesquels ils peuvent, comme les AthĂ©niens, s'enfuir avec leurs principales dĂ©pouilles, et attendre des temps meilleurs, ou aller dans les Indes habiter un vaste empire qui leur appartient. Toutes ces difficultĂ©s deviennent bien plus grandes encore dans la saison des inondations, et une alliance maritime telle que celle de l'Angleterre les rend insurmontables. Il est vrai que l'esprit d'indĂ©pendance qui travaillait les Hollandais Ă  cette Ă©poque, leur haine du stathoudĂ©rat, leur aversion contre l'Angleterre et la Prusse, la connaissance qu'ils avaient de leurs intĂ©rĂȘts vĂ©ritables, leurs ressentimens de la rĂ©volution si malheureusement Ă©touffĂ©e en 1787, donnaient la certitude aux armĂ©es françaises d'ĂȘtre vivement dĂ©sirĂ©es. On devait croire que les Hollandais s'opposeraient Ă  ce qu'on perçùt les digues, et qu'on ruinĂąt le pays pour une cause qu'ils dĂ©testaient. Mais l'armĂ©e du prince d'Orange, celle du duc d'York les comprimaient encore, et rĂ©unies, elles suffisaient pour empĂȘcher le passage des innombrables lignes qu'il fallait emporter en leur prĂ©sence. Si donc une surprise Ă©tait tĂ©mĂ©raire du temps de Dumouriez, elle Ă©tait presque folle Ă  la fin de 1794. NĂ©anmoins le comitĂ© de salut public, excitĂ© par les rĂ©fugiĂ©s hollandais, songeait sĂ©rieusement Ă  pousser une pointe au-delĂ  du Wahal. Pichegru, presque aussi maltraitĂ© que ses soldats, qui Ă©taient couverts de gale et de vermine, Ă©tait allĂ© Ă  Bruxelles se faire guĂ©rir d'une maladie cutanĂ©e. Moreau et RĂ©gnier l'avaient remplacĂ© tous deux conseillaient le repos et les quartiers d'hiver. Le gĂ©nĂ©ral hollandais Daendels, rĂ©fugiĂ© hollandais, militaire intrĂ©pide, proposait avec instance une premiĂšre tentative sur l'Ăźle de Bommel, sauf Ă  ne pas poursuivre si cette attaque ne rĂ©ussissait pas. La Meuse et le Wahal, coulant parallĂšlement vers la mer, se joignent un moment fort au-dessous de NimĂšgue, se sĂ©parent de nouveau, et se rĂ©unissent encore Ă  Wondrichem, un peu au-dessus de Gorcum. Le terrain compris entre leurs deux bras forme ce qu'on appelle l'Ăźle de Bommel. MalgrĂ© l'avis de Moreau et RĂ©gnier, une attaque fut tentĂ©e sur cette Ăźle par trois points diffĂ©rens elle ne rĂ©ussit pas, et fut abandonnĂ©e sur-le-champ avec une grande bonne foi, surtout de la part de Daendels, qui s'empressa d'en avouer l'impossibilitĂ© dĂšs qu'il l'eut reconnue. Alors, c'est-Ă -dire vers le milieu de frimaire commencement de dĂ©cembre, on donna Ă  l'armĂ©e les quartiers d'hiver dont elle avait tant besoin, et on Ă©tablit une partie des cantonnemens autour de Breda pour en former le blocus. Cette place et celle de Grave ne s'Ă©taient pas rendues, mais le dĂ©faut de communications pendant la durĂ©e de l'hiver devait certainement les obliger Ă  se rendre. C'est dans cette position que l'armĂ©e croyait voir s'achever la saison; et certes, elle avait assez fait pour ĂȘtre fiĂšre de sa gloire et de ses services. Mais un hasard presque miraculeux lui rĂ©servait de nouvelles destinĂ©es le froid, dĂ©jĂ  trĂšs vif, augmenta bientĂŽt au point de faire espĂ©rer que peut-ĂȘtre les grands fleuves seraient gelĂ©s. Pichegru quitta Bruxelles, et n'acheva pas de se faire guĂ©rir, afin d'ĂȘtre prĂȘt Ă  saisir l'occasion de nouvelles conquĂȘtes, si la saison la lui offrait. En effet, l'hiver devint bientĂŽt plus rude, et s'annonça comme le plus rigoureux du siĂšcle. DĂ©jĂ  la Meuse et le Wahal charriaient et leurs bords Ă©taient pris. Le 3 nivĂŽse 23 dĂ©cembre, la Meuse fut entiĂšrement gelĂ©e, et de maniĂšre Ă  pouvoir porter du canon. Le gĂ©nĂ©ral Walmoden, Ă  qui le duc d'York avait laissĂ© le commandement en partant pour l'Angleterre, et qu'il avait condamnĂ© ainsi Ă  n'essuyer que des dĂ©sastres, se vit dans la position la plus difficile. La Meuse Ă©tant glacĂ©e, son front se trouvait dĂ©couvert; et le Wahal charriant, menaçant mĂȘme d'emporter tous les ponts, sa retraite Ă©tait compromise. BientĂŽt mĂȘme il apprit que le pont d'Arnheim venait d'ĂȘtre emportĂ©; il se hĂąta de faire filer sur ses derriĂšres ses bagages et sa grosse cavalerie, et lui-mĂȘme dirigea sa retraite sur Deventer, vers les bords de l'Yssel. Pichegru, profitant de l'occasion que lui offrait la fortune de surmonter des obstacles ordinairement invincibles, se prĂ©para Ă  franchir la Meuse sur la glace. Il se disposa Ă  la passer sur trois points, et Ă  s'emparer de l'Ăźle de Bommel, tandis que la division qui bloquait Breda attaquerait les lignes qui entouraient cette place. Ces braves Français, exposĂ©s presque sans vĂȘtemens au plus rude hiver du siĂšcle, marchant avec des souliers auxquels il ne restait que l'empeigne, sortirent aussitĂŽt de leurs quartiers, et renoncĂšrent gaiement au repos dont ils commençaient Ă  peine Ă  jouir. Le 8 nivĂŽse 28 dĂ©cembre, par un froid de dix-sept degrĂ©s, ils se prĂ©sentĂšrent sur trois points, Ă  CrĂšvecoeur, Empel et le fort Saint-AndrĂ©; ils franchirent la glace avec leur artillerie, surprirent les Hollandais, presque engourdis par le froid, et les dĂ©firent complĂštement. Tandis qu'ils s'emparaient de l'Ăźle de Bommel, celle de leurs divisions qui assiĂ©geait Breda en attaqua les lignes, et les emporta. Les Hollandais, assaillis sur tous les points, se retirĂšrent en dĂ©sordre, les uns vers le quartier-gĂ©nĂ©ral du prince d'Orange, qui s'Ă©tait toujours tenu Ă  Gorcum, les autres Ă  Thiel. Dans le dĂ©sordre de leur retraite, ils ne songĂšrent pas mĂȘme Ă  dĂ©fendre les passages du Wahal, qui n'Ă©tait pas entiĂšrement gelĂ©. Pichegru, maĂźtre de l'Ăźle de Bommel, dans laquelle il avait pĂ©nĂ©trĂ© en passant sur les glaces de la Meuse, franchit le Wahal sur diffĂ©rens points, mais n'osa pas s'aventurer au-delĂ  du fleuve, la glace n'Ă©tant pas assez forte pour porter du canon. Dans cette situation, le sort de la Hollande Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ© si la gelĂ©e continuait, et tout annonçait que le froid durerait. Le prince d'Orange avec ses Hollandais dĂ©couragĂ©s Ă  Gorcum, Walmoden avec ses Anglais en pleine retraite sur Deventer, ne pouvaient tenir contre un vainqueur formidable, qui leur Ă©tait de beaucoup supĂ©rieur en forces, et qui venait d'enfoncer le centre de leur ligne. La situation politique n'Ă©tait pas moins alarmante que la situation militaire. Les Hollandais, pleins d'espĂ©rance et de joie en voyant s'approcher les Français, commençaient Ă  s'agiter. Le parti orangiste Ă©tait de beaucoup trop faible pour imposer au parti rĂ©publicain. Partout les ennemis de la puissance stathoudĂ©rienne lui reprochaient d'avoir aboli les libertĂ©s du pays, d'avoir enfermĂ© ou banni les meilleurs et les plus gĂ©nĂ©reux patriotes, d'avoir surtout sacrifiĂ© la Hollande Ă  l'Angleterre, en l'entraĂźnant dans une alliance contraire Ă  tous ses intĂ©rĂȘts commerciaux et maritimes. Ils se rĂ©unissaient secrĂštement en comitĂ©s rĂ©volutionnaires, prĂȘts Ă  se soulever au premier signal, Ă  destituer les autoritĂ©s, et Ă  en nommer d'autres. La province de Frise, dont les Ă©tats Ă©taient assemblĂ©s, osa dĂ©clarer qu'elle voulait se sĂ©parer du stathouder; les citoyens d'Amsterdam firent une pĂ©tition aux autoritĂ©s de la province, dans laquelle ils dĂ©claraient qu'ils Ă©taient prĂȘts Ă  s'opposer Ă  tout prĂ©paratif de dĂ©fense, et qu'ils ne souffriraient jamais surtout qu'on voulĂ»t percer les digues. Dans cette situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, le stathouder songea Ă  nĂ©gocier, et adressa des envoyĂ©s au quartier-gĂ©nĂ©ral de Pichegru, pour demander une trĂšve, et offrir pour conditions de paix la neutralitĂ© et une indemnitĂ© des frais de la guerre. Le gĂ©nĂ©ral français et les reprĂ©sentans refusĂšrent la trĂšve; et, quant aux offres de paix, en rĂ©fĂ©rĂšrent aussitĂŽt au comitĂ© de salut public. DĂ©jĂ  l'Espagne, menacĂ©e par Dugommier, que nous avons laissĂ© descendant des PyrĂ©nĂ©es, et par Moncey, qui, maĂźtre du Guipuscoa, s'avançait sur Pampelune, avait fait des propositions d'accommodement. Les reprĂ©sentans envoyĂ©s en VendĂ©e, pour examiner si une pacification Ă©tait possible, avaient rĂ©pondu affirmativement et demandĂ© un dĂ©cret d'amnistie. Quelque secret que soit un gouvernement, toujours les nĂ©gociations de ce genre transpirent elles transpirent mĂȘme avec des ministres absolus, inamovibles; comment seraient-elles restĂ©es secrĂštes avec des comitĂ©s renouvelĂ©s par quart tous les mois? On savait dans le public que la Hollande, l'Espagne, faisaient des propositions; on ajoutait que la Prusse, revenue de ses illusions, et reconnaissant la faute qu'elle avait faite de s'allier Ă  la maison d'Autriche, demandait Ă  traiter; on savait par tous les journaux de l'Europe qu'Ă  la diĂšte de Ratisbonne plusieurs Ă©tats de l'Empire, fatiguĂ©s d'une guerre qui les touchait peu, avaient demandĂ© l'ouverture d'une nĂ©gociation tout disposait donc les esprits Ă  la paix; et de mĂȘme qu'ils Ă©taient revenus des idĂ©es de terreur rĂ©volutionnaire Ă  des sentimens de clĂ©mence, ils passaient maintenant des idĂ©es de guerre Ă  celles d'une rĂ©conciliation gĂ©nĂ©rale avec l'Europe. On recueillait les moindres circonstances pour en tirer des conjectures. Les malheureux enfans de Louis XVI, privĂ©s de tous leurs parens, et sĂ©parĂ©s l'un de l'autre dans la prison du Temple, avaient vu leur sort un peu amĂ©liorĂ© depuis le 9 thermidor. Le cordonnier Simon, gardien du jeune prince, avait pĂ©ri comme complice de Robespierre. On lui avait substituĂ© trois gardiens, dont un seul changeait chaque jour, et qui montraient au jeune prince plus d'humanitĂ©. On tirait de ces changemens opĂ©rĂ©s au Temple de vastes consĂ©quences. Le travail projetĂ© sur les moyens de retirer les assignats donnait lieu aussi Ă  de grandes conjectures. Les royalistes, qui se montraient dĂ©jĂ , et dont le nombre s'augmentait de ces incertains qui abandonnent toujours un parti qui commence Ă  faiblir, disaient avec malice qu'on allait faire la paix. Ne pouvant plus dire aux rĂ©publicains Vos armĂ©es seront battues, ce qui avait Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ© trop souvent sans succĂšs, et ce qui devenait trop niais, ils leur disaient On va les arrĂȘter dans la victoire; la paix est signĂ©e; on n'aura pas le Rhin; la condition de la paix sera le rĂ©tablissement de Louis XVII sur le trĂŽne, la rentrĂ©e des Ă©migrĂ©s, l'abolition des assignats, la restitution des biens nationaux. On conçoit combien de tels bruits devaient irriter les patriotes. Ceux-ci, dĂ©jĂ  effrayĂ©s des poursuites dirigĂ©es contre eux, voyaient avec dĂ©sespoir le but qu'ils avaient poursuivi avec tant d'effort, compromis par le gouvernement. A quoi destinez-vous le jeune Capet? disaient-ils; qu'allez-vous faire des assignats? Nos armĂ©es n'auront-elles versĂ© tant de sang que pour ĂȘtre arrĂȘtĂ©es au milieu de leurs victoires? n'auront-elles pas la satisfaction de donner Ă  leur patrie la ligne du Rhin et des Alpes? L'Europe a voulu dĂ©membrer la France; la juste reprĂ©saille de la France victorieuse sur l'Europe doit ĂȘtre de conquĂ©rir les provinces qui complĂštent son sol. Que va-t-on faire pour la VendĂ©e? Va-t-on pardonner aux rebelles quand on immole les patriotes? Il vaudrait mieux, s'Ă©cria un membre de la Montagne dans un transport d'indignation, ĂȘtre Charette que dĂ©putĂ© Ă  la convention.» On conçoit combien tous ces sujets de division, joints Ă  ceux que la politique intĂ©rieure fournissait dĂ©jĂ , devaient agiter les esprits. Le comitĂ© de salut public, se voyant pressĂ© entre les deux partis, se crut obligĂ© de s'expliquer il vint dĂ©clarer Ă  deux reprises diffĂ©rentes, une premiĂšre fois par l'organe de Carnot, une autre fois par celui de Merlin de Douai, que les armĂ©es avaient reçu ordre de poursuivre leurs triomphes, et de n'entendre les propositions de paix qu'au milieu des capitales ennemies. Les propositions de la Hollande lui parurent en effet trop tardives pour ĂȘtre acceptĂ©es, et il ne crut pas devoir consentir Ă  nĂ©gocier Ă  l'instant oĂč on allait ĂȘtre maĂźtre du pays. Abattre la puissance stathoudĂ©rienne, relever la rĂ©publique hollandaise, lui sembla digne de la rĂ©publique française. On s'exposa, Ă  la vĂ©ritĂ©, Ă  voir toutes les colonies de la Hollande et mĂȘme une partie de sa marine, devenir la proie des Anglais, qui dĂ©clareraient s'en emparer au nom du stathouder; mais les considĂ©rations politiques devaient l'emporter. La France ne pouvait pas ne pas abattre le stathoudĂ©rat; cette conquĂȘte de la Hollande ajoutait au merveilleux de ses victoires, intimidait davantage l'Europe, compromettait surtout les flancs de la Prusse, obligeait cette puissance Ă  traiter sur-le-champ, et par-dessus tout rassurait les patriotes français. En consĂ©quence Pichegru eut ordre de ne plus s'arrĂȘter. La Prusse, l'Empire, n'avaient encore fait aucune ouverture, et on n'eut rien Ă  leur rĂ©pondre. Quant Ă  l'Espagne, qui promettait de reconnaĂźtre la rĂ©publique et de lui payer des indemnitĂ©s, Ă  condition qu'on ferait vers les PyrĂ©nĂ©es un petit Ă©tat Ă  Louis XVII, elle fut Ă©coutĂ©e avec mĂ©pris et indignation, et ordre fut donnĂ© aux deux gĂ©nĂ©raux français de s'avancer sans relĂąche. Quant Ă  la VendĂ©e, un dĂ©cret d'amnistie fut rendu il portait que tous les rebelles, sans distinction de grade, qui poseraient les armes dans l'intervalle d'un mois, ne seraient pas poursuivis pour le fait de leur insurrection. Le gĂ©nĂ©ral Canclaux, destituĂ© Ă  cause de sa modĂ©ration, fut replacĂ© Ă  la tĂȘte de l'armĂ©e dite de l'Ouest, qui comprenait la VendĂ©e. Le jeune Hoche, qui avait dĂ©jĂ  le commandement de l'armĂ©e des cĂŽtes de Brest, reçut en outre celui de l'armĂ©e des cĂŽtes de Cherbourg personne n'Ă©tait plus capable que ces deux gĂ©nĂ©raux de pacifier le pays, par le mĂ©lange de la prudence et de l'Ă©nergie. Pichegru, qui avait reçu ordre de poursuivre sa marche victorieuse, attendait que la surface du Wahal fĂ»t entiĂšrement prise. Notre armĂ©e longeait le fleuve; elle Ă©tait rĂ©pandue sur ses bords vers Millingen, NimĂšgue, et tout le long de l'Ăźle de Bommel, dont nous Ă©tions maĂźtres. Walmoden, voyant que Pichegru, vers Bommel, n'avait laissĂ© que quelques avant-postes sur la rive droite, les replia, et commença un mouvement offensif. Il proposait au prince d'Orange de se joindre Ă  lui, pour former de leurs deux armĂ©es rĂ©unies une masse imposante, qui pĂ»t arrĂȘter par une bataille l'ennemi qu'on ne pouvait plus contenir maintenant par la ligne des fleuves. Le prince d'Orange, tenant Ă  ne pas dĂ©couvrir la route d'Amsterdam, ne voulut jamais quitter Gorcum. Walmoden songea Ă  se placer sur la ligne de retraite, qu'il avait tracĂ©e d'avance du Wahal Ă  lĂ  Linge, de la Linge au Leck, du Leck Ă  l'Yssel, par Thiel, Arnheim et Deventer. Tandis que les rĂ©publicains attendaient la gelĂ©e avec la plus vive impatience, la place de Grave, dĂ©fendue avec un courage hĂ©roĂŻque par le commandant Debons, se rendit presque rĂ©duite en cendres. C'Ă©tait la principale des places que les Hollandais possĂ©daient au-delĂ  de la Meuse, et la seule qui n'eĂ»t pas cĂ©dĂ© Ă  l'ascendant de nos armes. Les Français y entrĂšrent le 9 nivĂŽse 29 dĂ©cembre. Enfin, le 19 nivĂŽse 8 janvier 1795, le Wahal se trouva solidement gelĂ©. La division Souham le franchit vers Bommel; la brigade Dewinther, dĂ©tachĂ©e du corps de Macdonald, le traversa vers Thiel. A NimĂšgue et au-dessus, le passage n'Ă©tait pas aussi facile, parce que le Wahal n'Ă©tait pas entiĂšrement pris. NĂ©anmoins le 21 10, la droite des Français le passa au-dessus de NimĂšgue, et Macdonald, appuyĂ© par elle, passa Ă  NimĂšgue mĂȘme dans des bateaux. En voyant ce mouvement gĂ©nĂ©ral, l'armĂ©e de Walmoden se retira. Une bataille seule aurait pu la sauver; mais dans l'Ă©tat de division et de dĂ©couragement oĂč se trouvaient les coalisĂ©s, une bataille n'aurait peut-ĂȘtre amenĂ© qu'un dĂ©sastre. Walmoden exĂ©cuta un changement de front en arriĂšre, en se portant sur la ligne de l'Yssel, afin de gagner le Hanovre par les provinces de la terre ferme. ConformĂ©ment au plan de retraite qu'il s'Ă©tait tracĂ©, il abandonna ainsi les provinces d'Utrecht et de la Gueldre aux Français. Le prince d'Orange resta vers la mer, c'est-Ă -dire Ă  Gorcum. N'espĂ©rant plus rien, il abandonna son armĂ©e, se prĂ©senta aux Ă©tats rĂ©unis Ă  La Haye, leur dĂ©clara qu'il avait essayĂ© tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour la dĂ©fense du pays, et qu'il ne lui restait plus rien Ă  faire. Il engagea les reprĂ©sentans Ă  ne pas rĂ©sister davantage au vainqueur, pour ne pas amener de plus grands malheurs. Il s'embarqua aussitĂŽt aprĂšs pour l'Angleterre. DĂšs cet instant, les vainqueurs n'avaient plus qu'Ă  se rĂ©pandre comme un torrent dans toute la Hollande. Le 28 nivĂŽse 17 janvier, la brigade Salm entra Ă  Utrecht, et le gĂ©nĂ©ral Vandamme Ă  Arnheim. Les Ă©tats de Hollande dĂ©cidĂšrent qu'on ne rĂ©sisterait plus aux Français, et que des commissaires iraient leur ouvrir les places dont ils croiraient avoir besoin pour leur sĂ»retĂ©. De toutes parts, les comitĂ©s secrets qui s'Ă©taient formĂ©s manifestaient leur existence, chassaient les autoritĂ©s Ă©tablies, et en nommaient spontanĂ©ment de nouvelles. Les Français Ă©taient reçus ChapitreII - Conjectures sur les voies de la Providence dans la rĂ©volution française. Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu'elle doit remplir. La France exerce sur l'Europe une vĂ©ritable magistrature qu'il serait inutile de contester, dont elle a abusĂ© de la maniĂšre la plus coupable. Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLa pĂ©riode appelĂ©e RĂ©volution française, qui se situe entre 1789 et 1799, constitue une rupture considĂ©rable, abolissant la monarchie, inventant de nouveaux rapports sociaux et crĂ©ant une langue politique inĂ©dite. Ce bouleversement ne reprĂ©sente pas seulement la pointe des mouvements rĂ©volutionnaires qui se produisent en Europe et en AmĂ©rique du Nord Ă  la mĂȘme Ă©poque, attirant Ă  lui des rĂ©formateurs de ces contrĂ©es ; il en radicalise aussi les termes et jette les bases d'une nouvelle culture politique. La violence dont il est porteur et qui s'exprime de façon particuliĂšrement forte accentue la novation. La RĂ©volution française incarne ainsi Ă  elle seule une Ă©poque de l'histoire de l'Europe et du monde, rompant la chaĂźne des temps, comme les contemporains n'ont pas manquĂ© de l'observer, qu'ils s'appellent Saint-Just, Goethe ou Joseph de ses causes, ses modalitĂ©s et ses consĂ©quences ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement l'objet d'analyses passionnĂ©es. La brutalitĂ© des affrontements et l'ampleur des guerres civiles et extĂ©rieures, les retournements de situations accompagnĂ©s souvent de l'Ă©limination des acteurs politiques dĂ©chus, les remaniements institutionnels et linguistiques ont tellement marquĂ© les consciences et les mĂ©moires qu'il est aisĂ© de comprendre l'ĂąpretĂ© des dĂ©bats que suscite l'Ă©vocation de ces Ă©vĂ©nements. Leurs Ă©chos et leurs rĂ©sonances ont en outre Ă©tĂ© Ă  la base d'engagements collectifs ou individuels, aussi bien dans la France agitĂ©e par la sĂ©rie des rĂ©volutions du xixe siĂšcle jusqu'Ă  l'Ă©tablissement dĂ©finitif de la RĂ©publique qu'en Europe puisque les rĂ©volutionnaires français servent de modĂšles aux rĂ©volutionnaires italiens, allemands, russes ou en AmĂ©rique latine, marquĂ©e par plus d'un siĂšcle de de la RĂ©volution française peut d'autant moins se faire seulement pour elle-mĂȘme que, par un revirement de l'histoire mondiale, la lutte contre les États totalitaires et l'effondrement des systĂšmes politiques se rĂ©clamant du communisme ont entraĂźnĂ© une relecture dĂ©chirante de celle-ci ; elle a mĂȘme Ă©tĂ© accusĂ©e d'avoir contenu les germes de la culture totalitaire qui a ravagĂ© le xxe siĂšcle. La RĂ©volution française possĂšde ainsi une densitĂ© de significations et d'implications dont tout rĂ©cit doit tenir du cadre chronologique prĂ©cis de la RĂ©volution française illustre les difficultĂ©s propres Ă  la comprĂ©hension de la pĂ©riode, aussi bien pour en marquer le dĂ©but que la fin. La RĂ©volution, en effet, n'a pas commencĂ© Ă  la suite d'actions violentes dĂ©libĂ©rĂ©es, comme la rĂ©volution bolchevique d'octobre 1917. Le rĂšgne de Louis XVI ne prend fin officiellement que le 10 aoĂ»t 1792, lorsque le roi, qui avait acceptĂ© la Constitution Ă©tablissant une monarchie constitutionnelle le 13 septembre 1791 et prĂȘtĂ© serment le 14, est dĂ©posĂ© par l'AssemblĂ©e lĂ©gislative. Reste que les contemporains ont eu conscience d'entrer en rĂ©volution dĂšs 1789 peut-ĂȘtre lorsque les États gĂ©nĂ©raux, rĂ©unis Ă  la demande du roi en mai, se sont constituĂ©s en organe autonome sous le nom d'AssemblĂ©e nationale le 17 juin 1789, davantage lorsque la violence de la prise de la Bastille du 14 juillet est acceptĂ©e par le roi, assurĂ©ment lorsqu'en octobre 1789, sous la pression de manifestants, lui-mĂȘme, sa famille et l'AssemblĂ©e s'installent Ă  Paris, reconnaissant de fait que le peuple parisien reprĂ©sente une force politique. À cette date, les Français et les observateurs Ă©trangers, qu'ils y soient favorables ou opposĂ©s, savent qu'ils vivent en rĂ©volution. Les changements institutionnels ont suivi les mutations de la vie politique et des quel moment peut-on situer la fin de la RĂ©volution ? La question a Ă©tĂ© politique avant d'ĂȘtre historiographique. DĂšs 1791, certains assurent que la rĂ©volution est terminĂ©e », estimant – et espĂ©rant – qu'il n'y a plus de rĂ©formes Ă  rĂ©clamer et que, les principaux opposants Ă©tant exclus de la nation, la communautĂ© française peut ĂȘtre soudĂ©e autour des nouveaux principes. Cependant les radicaux, promoteurs d'une rĂ©volution sociale et d'un autre contrat social, repoussent l'arrĂȘt du proces [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 44 pagesAfficher les 3 mĂ©dias de l'articleÉcrit par professeur Ă  l'universitĂ© de Paris-I-PanthĂ©on-SorbonneMarc THIVOLET Ă©crivainClassificationArtsArts graphiquesCaricatureHistoireScience historiqueHistoriographieHistoireHistoire chronologieHistoire, de 1789 Ă  la fin du xixe française 1789-1799HistoireHistoire par rĂ©gions et paysHistoire de l'Europe occidentaleFrance, histoireAutres rĂ©fĂ©rences RÉVOLUTION FRANÇAISE » est Ă©galement traitĂ© dans RÉVOLUTION FRANÇAISE, en brefÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 221 mots ‱ 1 mĂ©diaLa dĂ©cision des États gĂ©nĂ©raux, convoquĂ©s par Louis XVI pour rĂ©soudre la crise financiĂšre du royaume, de se constituer en AssemblĂ©e nationale est une rĂ©volution politique. DĂ©sormais, la souverainetĂ© n'appartient plus au roi mais au peuple, qui devient le fondement du pouvoir politique, alors mĂȘme que l'individu, en faveur de qui est promulguĂ©e la DĂ©cl [
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] L'institution est connue et pratiquĂ©e depuis la plus haute antiquitĂ© les droits mĂ©sopotamien, Ă©gyptien, hĂ©braĂŻque ou grec la connaissent. Surtout elle a Ă©tĂ© trĂšs pratiquĂ©e par les romains, selon des formes et pour des raisons qui ont variĂ© selon les Ă©poques. Mais Ă  Rome, la notion de famille ne repose pas sur l'engendrement et l'affection, mais sur la soumission Ă  la puissance d'un chef de fa [
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] Les Ă©vĂ©nements qui bouleversent la France Ă  partir de 1789 rencontrent cependant en Allemagne un accueil trĂšs divers. À la sympathie initiale qu'ils suscitent dans les milieux Ă©clairĂ©s, succĂšde bientĂŽt une inquiĂ©tude qui se change, aprĂšs 1792, en rĂ©serve ou en hostilitĂ© dĂ©clarĂ©e. Comme en Angleterre, les esprits les plus hardis ne s'avancent pas, sauf de trĂšs rares exceptions, au-delĂ  de ce que re [
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] Le 21 juillet 1789, Ă  la nouvelle de la prise de la Bastille, le peuple strasbourgeois se prĂ©cipite Ă  l'hĂŽtel de ville qu'il saccage entiĂšrement. ChĂąteaux et abbayes sont pris d'assaut par les paysans, notamment dans le Sundgau. La premiĂšre grande manifestation populaire se dĂ©roule Ă  l'occasion de la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration du Rhin qui rassemble Ă  Strasbourg, le 13 juin 1790, cinquante mille citoye [
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CHAPITRE sur l’histoire de France. LES hommes ne savent guĂšre que l’histoire de leur temps ; et l’on dirait, en lisant les dĂ©clamations de nos jours, que les huit siĂšcles de la monarchie qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la rĂ©volution françoise, n’ont Ă©tĂ© que des temps tranquilles, et que la nation Ă©toit alors sur des roses. On oublie les templiers brĂ»lĂ©s sous Philippe-le-Bel ; les triomphes des Anglois sous les Valois ; la guerre de la Jacquerie ; les assassinats du duc d’OrlĂ©ans et du duc de Bourgogne ; les cruautĂ©s perfides de Louis XI ; les protestans françois condamnĂ©s a d’affreux supplices sous François Ier, pendant qu’il s’allioit lui-mĂȘme aux protestans d’Allemagne ; les horreurs de la ligue surpassĂ©es toutes encore par le massacre de la Saint-BarthĂ©lemi ; les conspirations contre Henri IV, et son assassinat, Ɠuvre effroyable des ligueurs ; les Ă©chafauds arbitraires Ă©levĂ©s par le cardinal de Richelieu ; les dragonnades, la rĂ©vocation de l’édit de Nantes, l’expulsion des protestans et la guerre des CĂ©vennes, sous Louis XIV ; enfin les querelles plus douces, mais non moins importantes, des parlemens sous Louis XV. Des troubles sans fin se sont Ă©levĂ©s pour obtenir la libertĂ© telle qu’on la concevoit Ă  diffĂ©rentes pĂ©riodes, soit fĂ©odale, soit religieuse, enfin reprĂ©sentative ; et, si l’on en excepte les rĂšgnes oĂč des monarques, tels que François Ier, et surtout Louis XIV, ont eu la dangereuse habiletĂ© d’occuper les esprits par la guerre, il ne s’est pas Ă©coulĂ©, pendant l’espace de huit siĂšcles, vingt-cinq ans durant lesquels, ou les grands vassaux armĂ©s contre les rois, ou les paysans soulevĂ©s contre les seigneurs, ou les rĂ©formĂ©s se dĂ©fendant contre les catholiques, ou les parlemens se prononçant contre la cour, n’aient essayĂ© d’échapper au pouvoir arbitraire, le plus insupportable fardeau qui puisse peser sur un peuple. Les troubles civils, aussi-bien que les violences auxquelles on a eu recours pour les Ă©touffer, attestent que les François ont luttĂ© autant que les Anglais pour obtenir la libertĂ© lĂ©gale, qui seule peut faire jouir une nation du calme, de l’émulation et de la prospĂ©ritĂ©. Il importe de rĂ©pĂ©ter Ă  tous les partisans des droits qui reposent sur le passĂ©, que c’est la libertĂ© qui est ancienne, et le despotisme qui est moderne. Dans tous les Ă©tats europĂ©ens, fondĂ©s au commencement du moyen Ăąge, le pouvoir des rois a Ă©tĂ© limitĂ© par celui des nobles ; les diĂštes en Allemagne, en SuĂšde, en Danemark, avant sa charte de servitude, les parlemens en Angleterre, les cortĂšs en Espagne, les corps intermĂ©diaires de tout genre en Italie, prouvent que les peuples du Nord ont apportĂ© avec eux des institutions qui resserroient le pouvoir dans une classe, mais qui ne favorisoient en rien le despotisme. Les Francs n’ont jamais reconnu leurs chefs pour despotes. L’on ne peut nier que, sous les deux premiĂšres races, tout ce qui avoit droit de citoyen, c’est-Ă -dire, les nobles, et les nobles Ă©toient les Francs, ne participĂąt au gouvernement. Tout le monde sait, dit M. de Boulainvilliers, qui certes n’est pas philosophe, que les François Ă©toient des peuples libres qui se choisissoient des chefs sous le nom de rois, pour exĂ©cuter des lois qu’eux-mĂȘmes avoient Ă©tablies, ou pour les conduire Ă  la guerre, et qu’ils n’avoient garde de considĂ©rer les rois comme des lĂ©gislateurs qui pouvoient tout ordonner selon leur bon plaisir. Il ne reste aucune ordonnance des deux premiĂšres races de la monarchie qui ne soit caractĂ©risĂ©e du consentement des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des champs de mars ou de mai ; et mĂȘme aucune guerre ne se faisoit alors sans leur approbation. » La troisiĂšme race des rois françois se fonda sur le rĂ©gime fĂ©odal ; les deux prĂ©cĂ©dentes tenoient de plus prĂšs Ă  la conquĂȘte. Les premiers princes de la troisiĂšme race s’intituloient Rois par la grĂące de Dieu et par le consentement du peuple ; et ensuite la formule de leur serment contenoit la promesse de conserver les lois et les droits de la nation. Les rois de France, depuis saint Louis jusqu’à Louis XI, ne se sont point arrogĂ© le droit de faire des lois sans le consentement des Ă©tats gĂ©nĂ©raux. Mais les querelles des trois ordres, qui ne purent jamais s’accorder, les obligĂšrent Ă  recourir aux rois comme mĂ©diateurs ; et les ministres se sont servis habilement de cette nĂ©cessitĂ©, ou pour ne pas convoquer les Ă©tats gĂ©nĂ©raux, ou pour les rendre inutiles. Lorsque les Anglais entrĂšrent en France, Édouard III dit, dans sa proclamation, qu’il venoit rendre aux François leurs droits qu’on leur avoit ĂŽtĂ©s. Les quatre meilleurs rois de France, saint Louis, Charles V, Louis XII, et surtout Henri IV, chacun suivant les idĂ©es de son siĂšcle, ont voulu fonder l’empire des lois. Les croisades ont empĂȘchĂ© Saint Louis de consacrer tout son temps au bien du royaume. Les guerres contre les Anglais et la captivitĂ© de Jean-le-Bon, ont absorbĂ© d’avance les ressources que prĂ©paroit la sagesse de son fils Charles V. La malheureuse expĂ©dition d’Italie, mal commencĂ©e par Charles VIII, mal continuĂ©e par Louis XII, a privĂ© la France d’une partie des biens que ce dernier lui destinoit ; et les ligueurs, les atroces ligueurs, Ă©trangers et fanatiques, ont arrachĂ© au monde le roi, l’homme le meilleur, et le prince le plus grand et le plus Ă©clairĂ© que la France ait produit, Henri IV. NĂ©anmoins malgrĂ© les obstacles singuliers qui ont arrĂȘtĂ© la marche de ces quatre souverains, supĂ©rieurs de beaucoup Ă  tous les autres, ils se sont occupĂ©s, pendant leur rĂšgne, Ă  reconnoĂźtre des droits qui limitoient les leurs. Saint-Louis continua les affranchissemens des communes, commencĂ©s par Louis-le-Gros ; il fit des rĂšglemens pour assurer l’indĂ©pendance et la rĂ©gularitĂ© de la justice ; et, chose remarquable, lorsqu’il fut choisi par les barons anglais pour arbitre entre eux et leur monarque Henri III, il blĂąma les barons rebelles, mais il fut d’avis que Henri III devoit ĂȘtre fidĂšle Ă  la charte qu’il avoit jurĂ©e. Celui qui resta prisonnier en Afrique, pour ne pas manquer Ă  ses sermens, pouvoit-il Ă©noncer une autre opinion ? J’aimerois mieux, disoit-il, qu’un Ă©tranger de l’extrĂ©mitĂ© de l’Europe, qu’un Écossais vĂźnt gouverner la France, plutĂŽt que mon fils, s’il ne devoit pas ĂȘtre sage et juste. » Charles V, pendant qu’il n’étoit que rĂ©gent, convoqua les Ă©tats gĂ©nĂ©raux de 1355, les plus remarquables de l’histoire de France, par les rĂ©clamations qu’ils firent en faveur de la nation. Ce mĂȘme Charles V, devenu roi, assembla les Ă©tats gĂ©nĂ©raux en 1369, afin d’en obtenir l’impĂŽt des gabelles, alors Ă©tabli pour la premiĂšre fois ; il permit aux bourgeois de Paris d’acheter des fiefs ; mais, comme les Ă©trangers occupoient alors une partie du royaume, l’on peut aisĂ©ment concevoir que le premier intĂ©rĂȘt d’un roi de France Ă©toit de les repousser et cette cruelle situation fut cause que Charles V se permit d’exiger quelques impĂŽts sans le consentement de la nation. Mais, en mourant, il dĂ©clara qu’il s’en repentoit, et reconnut qu’il n’en avoit pas eu le droit. Les troubles intĂ©rieurs, combinĂ©s avec les invasions des Anglais, rendirent pendant long-temps la marche du gouvernement trĂšs-difficile. Charles VII Ă©tablit le premier les troupes de ligne ; funeste Ă©poque dans l’histoire des nations ! Louis XI, dont le nom suffit, comme celui de NĂ©ron ou de TibĂšre, essaya de s’arroger le pouvoir absolu. Il fit quelques pas dans la route que le cardinal de Richelieu a si bien suivie depuis ; mais il rencontra dans les parlemens une grande opposition. En gĂ©nĂ©ral, ces corps ont donnĂ© de la consistance aux lois en France, et il n’est presque pas une de leurs remontrances oĂč ils ne rappellent aux rois leurs engagemens envers la nation. Ce mĂȘme Louis XI Ă©toit encore bien loin cependant de se croire un roi sans limites ; et, dans l’instruction qu’il laissa en mourant Ă  son fils Charles VIII. il lui dit Quand les rois ou les princes n’ont regard Ă  la loi, en ce faisant, ils font leur peuple serf, et perdent le nom de roi ; car nul ne doit ĂȘtre appelĂ© roi fors celui qui rĂšgne et seigneurie sur les Francs. Les Francs de nature aiment leur seigneur ; mais les serfs naturellement haĂŻssent comme les esclaves leurs maĂźtres. » Tant il est vrai que, par testament du moins, les tyrans mĂȘmes ne peuvent s’empĂȘcher de blĂąmer le despotisme ! Louis XII, surnommĂ© le PĂšre du peuple, soumit Ă  la dĂ©cision des Ă©tats gĂ©nĂ©raux le mariage du comte d’AngoulĂȘme, depuis François Ier, avec sa fille Claude, et le choix de ce prince pour successeur. La continuation de la guerre d’Italie Ă©toit impolitique ; mais, comme Louis XII diminua les impĂŽts par l’ordre qu’il mit dans les finances, et qu’il vendit ses propres domaines pour subvenir aux dĂ©penses de l’état, le peuple ressentit moins sous lui, qu’il n’auroit fait sous tout autre monarque, les inconvĂ©niens de cette expĂ©dition. Dans le concile de Tours, le clergĂ© de France, d’aprĂšs les dĂ©sirs de Louis XII, dĂ©clara qu’il ne devoit point une obĂ©issance implicite au pape. Lorsque des comĂ©diens s’avisĂšrent de reprĂ©senter une piĂšce pour se moquer de la respectable avarice du roi, il ne souffrit pas qu’on les punĂźt, et dit ces paroles remarquables Ils peuvent nous apprendre des vĂ©ritĂ©s utiles. Laissons-les se divertir, pourvu qu’ils respectent l’honneur des dames. Je ne suis pas fĂąchĂ© que l’on sache que, sous mon rĂšgne, on a pris cette libertĂ© impunĂ©ment. » La libertĂ© de la presse n’étoit-elle pas tout entiĂšre dans ces paroles ? Car alors la publicitĂ© du théùtre Ă©toit bien plus grande que celle des livres. Jamais un monarque vraiment vertueux ne s’est trouvĂ© en possession de la puissance souveraine, sans avoir dĂ©sirĂ© de modĂ©rer sa propre autoritĂ©, au lieu d’empiĂ©ter sur les droits des peuples ; les rois Ă©clairĂ©s veulent limiter le pouvoir de leurs ministres et de leurs successeurs. Un esprit de lumiĂšre se fait toujours sentir suivant la nature des temps, dans tous les hommes d’état de premier rang, ou par leur raison, ou par leur Ăąme. Les premiers jours du seiziĂšme siĂšcle virent naĂźtre la rĂ©forme religieuse dans les Ă©tats les plus Ă©clairĂ©s de l’Europe en Allemagne, en Angleterre, bientĂŽt aprĂšs en France. Loin de se dissimuler que la libertĂ© de conscience tient de prĂšs Ă  la libertĂ© politique, il me semble que les protestans doivent se vanter de cette analogie. Ils ont toujours Ă©tĂ© et seront toujours des amis de la libertĂ© ; l’esprit d’examen en matiĂšre de religion, conduit nĂ©cessairement au gouvernement reprĂ©sentatif, en fait d’institutions politiques. La proscription de la raison sert Ă  tous les despotismes, et seconde toutes les hypocrisies La France fut sur le point d’adopter la rĂ©formation Ă  la mĂȘme Ă©poque oĂč elle se consolida, en Angleterre ; les plus grands seigneurs de l’état, CondĂ©, Coligny, Rohan, LesdiguiĂšres professĂšrent la foi Ă©vangĂ©lique. Les Espagnols, guidĂ©s par l’infernal gĂ©nie de Philippe II, soutinrent la Ligue en France, conjointement avec Catherine de MĂ©dicis. Une femme de son caractĂšre devoit souhaiter le pouvoir sans bornes, et Philippe II vouloit faire de sa fille une reine de France, au prĂ©judice de Henri IV. On voit que le despotisme ne respecte pas toujours la lĂ©gitimitĂ©. Les parlemens ont refusĂ© cent Ă©dits royaux de 1562 Ă  1589. NĂ©anmoins, le chancelier de l’HĂŽpital trouva plus d’appui pour la tolĂ©rance religieuse dans les Ă©tats gĂ©nĂ©raux qu’il put rassembler, que dans le parlement. Ce corps de magistrature, trĂšs-bon pour maintenir les anciennes lois, comme sont tous les corps, ne participoit pas aux lumiĂšres du temps. Des dĂ©putĂ©s Ă©lus par la nation peuvent seuls s’associer Ă  ses besoins et Ă  ses dĂ©sirs, selon chaque Ă©poque. Henri IV fut long-temps le chef des rĂ©formĂ©s ; mais il se vit enfin forcĂ© de cĂ©der Ă  l’opinion dominante, bien qu’elle fĂ»t celle de ses adversaires. Toutefois il montra tant de sagesse et de magnanimitĂ© pendant son rĂšgne, que le souvenir de ce peu d’annĂ©es est plus rĂ©cent encore pour les cƓurs françois, que celui mĂȘme des deux siĂšcles qui se sont Ă©coulĂ©s depuis. L’édit de Nantes, publiĂ© en 1598, fondoit la tolĂ©rance religieuse pour laquelle on n’a point encore cessĂ© de lutter. Cet Ă©dit opposoit une barriĂšre au despotisme ; car, quand le gouvernement est obligĂ© de tenir la balance Ă©gale entre deux partis opposĂ©s, c’est un exercice continuel de raison et de justice. D’ailleurs, comment un homme tel que Henri IV eĂ»t-il dĂ©sirĂ© le pouvoir absolu ? C’étoit contre la tyrannie de MĂ©dicis et des Guise qu’il s’étoit armĂ© ; il avoit combattu pour en dĂ©livrer la France, et sa gĂ©nĂ©reuse nature lui inspiroit bien plus le besoin de l’admiration libre, que de l’obĂ©issance servile. Sully mettoit dans les finances du royaume un ordre qui auroit pu rendre l’autoritĂ© royale tout-Ă -fait indĂ©pendante des peuples ; mais Henri IV ne faisoit point ce coupable usage d’une vertu, l’économie il convoqua donc l’assemblĂ©e des notables Ă  Rouen, et voulut qu’elle fĂ»t librement Ă©lue, sans que l’influence du souverain eĂ»t part au choix de ses membres. Les troubles civils Ă©toient encore bien rĂ©cens, et l’on auroit pu se servir de ce prĂ©texte pour remettre tous les pouvoirs entre les mains du souverain ; mais c’est dans la vraie libertĂ© que se trouve le remĂšde le plus efficace contre l’anarchie. Chacun sait par cƓur les belles paroles de Henri IV Ă  l’ouverture de l’assemblĂ©e. La conduite du roi fut d’accord avec son langage il se soumit aux demandes de l’assemblĂ©e, bien qu’elles fussent assez impĂ©rieuses, parce qu’il avait promis d’obtempĂ©rer aux dĂ©sirs des dĂ©lĂ©guĂ©s du peuple. Enfin, le mĂȘme respect pour la publication de la vĂ©ritĂ© qu’avoit montrĂ© Louis XII, se trouve dans les discours que Henri IV tint Ă  son historien Matthieu contre la flatterie. À l’époque oĂč vivoit Henri IV, les esprits n’étoient tournĂ©s que vers la libertĂ© religieuse ; il crut l’assurer par l’édit de Nantes mais, comme il en Ă©toit seul l’auteur, un autre roi put dĂ©faire son ouvrage. Chose Ă©tonnante ! Grotius prĂ©dit sous Louis XIII, dans un de ses Ă©crits, que l’édit de Nantes Ă©tant une concession et non pas un pacte rĂ©ciproque, un des successeurs de Henri IV pourroit changer ce qu’il avoit Ă©tabli. Si ce grand monarque avoit vĂ©cu de nos jours, il n’auroit pas voulu que le bien qu’il faisoit Ă  la France fĂ»t prĂ©caire comme sa vie, et il auroit donnĂ© des garanties politiques Ă  cette mĂȘme tolĂ©rance, dont, aprĂšs sa mort, la France fut cruellement privĂ©e. Henri IV, peu de temps avant de mourir, conçut, dit-on, la grande idĂ©e d’établir l’indĂ©pendance des divers Ă©tats de l’Europe par un congrĂšs. Mais ce qui est certain au moins, c’est que son but principal Ă©toit de soutenir le parti des protestans en Allemagne. Le fanatisme, qui le fit assassiner, ne se trompa point sur ses vĂ©ritables intentions. Ainsi pĂ©rit le souverain le plus françois qui ait rĂ©gnĂ© sur la France. Souvent nos rois ont tenu de leurs mĂšres un caractĂšre Ă©tranger ; mais Henri IV Ă©toit en tout compatriote de ses sujets. Lorsque Louis XIII hĂ©rita de sa mĂšre, italienne, une grande dissimulation, on ne reconnut plus le sang du pĂšre dans le fils. Qui pourroit croire que la marĂ©chale d’Ancre ait Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e comme sorciĂšre, et en prĂ©sence de la mĂȘme nation qui venoit, vingt ans auparavant, d’applaudir Ă  l’édit de Nantes ? Il y a des Ă©poques oĂč le sort de l’esprit humain dĂ©pend d’un homme ; celles-lĂ  sont malheureuses, car rien de durable ne peut se faire que par l’impulsion universelle. Le cardinal de Richelieu voulut dĂ©truire l’indĂ©pendance des grands vassaux de la couronne, et, dans ce but, il attira les nobles Ă  Paris, afin de changer en courtisans les seigneurs des provinces. Louis XI avoit conçu la mĂȘme idĂ©e ; mais la capitale, Ă  cette Ă©poque, ne prĂ©sentoit aucune sĂ©duction de sociĂ©tĂ©, et la cour encore moins ; plusieurs hommes d’un rare talent et d’une grande Ăąme, d’Ossat, Mornai, Sully, s’étoient dĂ©veloppĂ©s avec Henri IV ; mais aprĂšs lui l’on ne vit bientĂŽt plus aucun de ces grands chevaliers, dont les noms sont encore comme les traditions hĂ©roĂŻques de l’histoire de France. Le despotisme du cardinal de Richelieu dĂ©truisit en entier l’originalitĂ© du caractĂšre françois, sa loyautĂ©, sa candeur, son indĂ©pendance. On a beaucoup vantĂ© le talent du prĂȘtre ministre, parce qu’il a maintenu la grandeur politique de la France, et sous ce rapport on ne sauroit lui refuser des talens supĂ©rieurs ; mais Henri IV atteignoit au mĂȘme but, en gouvernant par des principes de justice et de vĂ©ritĂ©. Le gĂ©nie se manifeste non-seulement dans le triomphe qu’on remporte, mais dans les moyens qu’on a pris pour l’obtenir. La dĂ©gradation morale, empreinte sur une nation qu’on accoutume au crime, tĂŽt ou tard doit lui nuire plus que les succĂšs ne l’ont servie. Le cardinal de Richelieu fit brĂ»ler comme sorcier un pauvre innocent curĂ©, Urbain Grandier, se prĂȘtant ainsi bassement et perfidement aux superstitions qu’il ne partageoit pas. Il fit enfermer dans sa propre maison de campagne, Ă  Ruelle, le marĂ©chal de Marillac qu’il haĂŻssoit, pour le faire condamner Ă  mort plus sĂ»rement sous ses yeux. M. de Thou porta sa tĂȘte sur un Ă©chafaud, pour n’avoir pas dĂ©noncĂ© son ami. Aucun dĂ©lit politique ne fut jugĂ© lĂ©galement sous le ministĂšre du cardinal de Richelieu, et des commissions extraordinaires furent toujours nommĂ©es pour prononcer sur le sort des victimes. Cependant, de nos jours encore, on a pu vanter un tel homme ! Il est mort Ă  la vĂ©ritĂ© dans la plĂ©nitude de sa puissance prĂ©caution bien nĂ©cessaire aux tyrans qui veulent conserver un grand nom dans l’histoire. On peut, Ă  quelques Ă©gards, considĂ©rer le cardinal de Richelieu comme un Ă©tranger en France ; sa qualitĂ© de prĂȘtre, et de prĂȘtre Ă©levĂ© en Italie, le sĂ©pare du vĂ©ritable caractĂšre françois. Son grand pouvoir n’en est que plus facile Ă  expliquer, car l’histoire fournit plusieurs exemples d’étrangers qui ont dominĂ© les François. Les individus de cette nation sont trop vifs pour s’astreindre Ă  la persĂ©vĂ©rance qu’il faut pour ĂȘtre despote ; mais celui qui a cette persĂ©vĂ©rance est trĂšs-redoutable dans un pays oĂč, la loi n’ayant jamais rĂ©gnĂ©, l’on ne juge de rien que par l’évĂ©nement. Le cardinal de Richelieu, en appelant les grands Ă  Paris, les priva de leur considĂ©ration dans les provinces, et crĂ©a cette influence de la capitale sur le reste de la France, qui n’a jamais cessĂ© depuis cet instant. Une cour a nĂ©cessairement beaucoup d’ascendant sur la ville qu’elle habite, et il est commode de gouverner l’empire Ă  l’aide d’une trĂšs-petite rĂ©union d’hommes ; je dis commode pour le despotisme. On prĂ©tend que Richelieu a prĂ©parĂ© les merveilles du siĂšcle de Louis XIV, qu’on a souvent mis en parallĂšle avec ceux de PĂ©riclĂšs et d’Auguste. Mais des Ă©poques analogues Ă  ces siĂšcles brillans se trouvent chez plusieurs nations sous diverses formes, au moment oĂč la littĂ©rature et les beaux-arts apparoissent pour la premiĂšre fois, aprĂšs de longs troubles civils ou des guerres prolongĂ©es. Les grandes phases de l’esprit humain sont bien plutĂŽt l’Ɠuvre des temps que l’Ɠuvre d’un homme ; car elles se ressemblent toutes entre elles, quelque diffĂ©rens que soient les caractĂšres des principaux chefs contemporains. AprĂšs Richelieu, sous la minoritĂ© de Louis XIV, quelques idĂ©es politiques un peu sĂ©rieuses se mĂȘlĂšrent Ă  la frivolitĂ© de l’esprit de la Fronde. Le parlement demanda qu’aucun François ne pĂ»t ĂȘtre mis en prison sans ĂȘtre traduit devant ses juges naturels. On voulut mettre aussi des bornes au pouvoir ministĂ©riel, et quelque libertĂ© auroit pu s’établir par haine contre Mazarin. Mais bientĂŽt Louis XIV dĂ©veloppa les mƓurs des cours dans toute leur dangereuse splendeur ; il flatta la fiertĂ© françoise par le succĂšs de ses armĂ©es Ă  la guerre, et sa gravitĂ© toute espagnole Ă©loigna de lui la familiaritĂ© des jugemens ; mais il fit descendre les nobles encore plus bas que sous le rĂšgne prĂ©cĂ©dent. Car, au moins Richelieu les persĂ©cutoit, ce qui leur donnoit toujours quelque considĂ©ration, tandis que sous Louis XIV ils ne pouvoient se distinguer du reste de la nation qu’en portant de plus prĂšs le joug du mĂȘme maĂźtre Le roi qui a pensĂ© que les propriĂ©tĂ©s de ses sujets lui appartenoient, et qui s’est permis tous les genres d’actes arbitraires ; enfin, le roi ose-t-on le dire, et peut-on l’oublier ! qui vint, le fouet Ă  la main, interdire comme une offense le dernier reste de l’ombre d’un droit, les remontrances du parlement, ne respectoit que lui-mĂȘme, et n’a jamais pu concevoir ce que c’étoit qu’une nation. Tous les torts qu’on a reprochĂ©s Ă  Louis XIV sont une consĂ©quence naturelle de la superstition de son pouvoir, dont on l’avoit imbu dĂšs son enfance. Comment le despotisme n’entraineroit-il pas la flatterie ? et comment la flatterie ne fausseroit-elle pas les idĂ©es de toute crĂ©ature humaine qui y est exposĂ©e ? Quel est l’homme de gĂ©nie qui se soit entendu dire la centiĂšme partie des Ă©loges prodiguĂ©s aux rois les plus mĂ©diocres ? et cependant ces rois, par cela mĂȘme qu’ils ne mĂ©ritent pas qu’on leur adresse ces Ă©loges, en sont plus facilement enivrĂ©s. Si Louis XIV fĂ»t nĂ© simple particulier, on n’auroit probablement jamais parlĂ© de lui, parce qu’il n’avoit en rien des facultĂ©s transcendantes ; mais il entendoit bien cette dignitĂ© factice qui met l’ñme des autres mal Ă  l’aise. Henri IV s’entretenoit familiĂšrement avec tous ses sujets, depuis la premiĂšre classe jusqu’à la derniĂšre ; Louis XIV a fondĂ© cette Ă©tiquette exagĂ©rĂ©e qui a privĂ© les rois de sa maison, soit en France, soit en Espagne, de toute communication franche et naturelle avec les hommes aussi ne les connut-il pas, dĂšs que les circonstances devinrent menaçantes. Un ministre Louvois l’engagea dans une guerre sanglante, pour avoir Ă©tĂ© tourmentĂ© par lui sur les fenĂȘtres d’un bĂątiment ; et, pendant soixante-huit annĂ©es de rĂšgne, Louis XIV, bien qu’il n’eĂ»t aucun talent comme gĂ©nĂ©ral, a pourtant fait cinquante-six ans la guerre. Le Palatinat a Ă©tĂ© ravagĂ© ; des exĂ©cutions atroces ont eu lieu dans la Bretagne. Le bannissement de deux cent mille François protestans, les dragonnades et la guerre des CĂ©vennes, n’égalent pas encore les horreurs rĂ©flĂ©chies qui se trouvent dans les diffĂ©rentes ordonnances rendues aprĂšs la rĂ©vocation de l’édit de Nantes, en 1685. Le code lancĂ© alors contre les religionnaires peut tout-Ă -fait se comparer aux lois de la convention contre les Ă©migrĂ©s, et porte les mĂȘmes caractĂšres. L’état civil leur Ă©toit refusĂ©, c’est-Ă -dire que leurs enfans n’étoient pas considĂ©rĂ©s comme lĂ©gitimes, jusqu’en 1787, que l’assemblĂ©e des notables a provoquĂ© la justice de Louis XVI Ă  cet Ă©gard. Non-seulement leurs biens Ă©toient confisquĂ©s, mais ils Ă©toient attribuĂ©s Ă  ceux qui les dĂ©nonçoient ; leurs enfans leur Ă©toient pris de force, pour ĂȘtre Ă©levĂ©s dans la religion catholique. Les ministres du culte, et ce qu’on appeloit les relaps, Ă©toient condamnĂ©s aux galĂšres ou Ă  la mort ; et, comme enfin on avoit dĂ©clarĂ© qu’il n’y avoit plus de protestans en France, on considĂ©roit tous ceux qui l’étoient comme relaps quand il convenoit de les traiter ainsi. Des injustices de tout genre ont signalĂ© ce rĂšgne de Louis XIV, objet de tant de madrigaux ; et personne n’a rĂ©clamĂ© contre les abus d’une autoritĂ© qui Ă©toit elle-mĂȘme un abus continuel. FĂ©nĂ©lon a seul osĂ© Ă©lever sa voix ; mais c’est assez aux yeux de la postĂ©ritĂ©. Ce roi, si scrupuleux sur les dogmes religieux, ne l’étoit guĂšre sur les bonnes mƓurs, et ce n’est qu’à l’époque de ses revers qu’il a dĂ©veloppĂ© de vĂ©ritables vertus. On ne se sent pas avec lui la moindre sympathie, jusqu’au moment oĂč il fut malheureux ; alors une grandeur native reparut dans son Ăąme. On vante les beaux Ă©difices que Louis XIV a fait Ă©lever. Mais nous savons par expĂ©rience que, dans tous les pays oĂč les dĂ©putĂ©s de la nation ne dĂ©fendent pas l’argent du peuple, il est aisĂ© d’en avoir pour toute espĂšce de dĂ©pense. Les pyramides de Memphis ont coĂ»tĂ© plus de travail que les embellissemens de Paris, et cependant les despotes d’Égypte disposoient facilement de leurs esclaves pour les bĂątir. Attribuera-t-on aussi Ă  Louis XIV les grands Ă©crivains de son temps ? Il persĂ©cuta Port-Royal dont Pascal Ă©toit le chef ; il fit mourir de chagrin Racine ; il exila FĂ©nĂ©lon ; il s’opposa constamment aux honneurs qu’on vouloit rendre Ă  La Fontaine, et ne professa de l’admiration que pour Boileau. La littĂ©rature, en l’exaltant avec excĂšs, a bien plus fait pour lui qu’il n’a fait pour elle. Quelques pensions accordĂ©es aux gens de lettres n’exerceront jamais beaucoup d’influence sur les vrais talens. Le gĂ©nie n’en veut qu’à la gloire, et la gloire ne jaillit que de l’opinion publique. La littĂ©rature n’a pas Ă©tĂ© moins brillante dans le siĂšcle suivant, quoique sa tendance fĂ»t plus philosophique ; mais cette tendance mĂȘme a commencĂ© vers la fin du rĂšgne de Louis XIV. Comme il a rĂ©gnĂ© plus de soixante ans, le siĂšcle a pris son nom ; nĂ©anmoins les pensĂ©es de ce siĂšcle ne relĂšvent point de lui ; et, si l’on en excepte Bossuet, qui, malheureusement pour nous et pour lui, asservit son gĂ©nie au despotisme et au fanatisme, presque tous les Ă©crivains du dix-septiĂšme siĂšcle firent des pas trĂšs-marquans dans la route que les Ă©crivains du dix-huitiĂšme ont depuis parcourue. FĂ©nĂ©lon, le plus respectable des hommes, sut apprĂ©cier, dans un de ses Ă©crits, la constitution anglaise, peu d’annĂ©es aprĂšs son Ă©tablissement ; et, vers la fin du rĂšgne de Louis XIV, on vit de toutes parts grandir la raison humaine. Louis XIV accrut la France par les conquĂȘtes de ses gĂ©nĂ©raux ; et, comme un certain degrĂ© d’étendue est nĂ©cessaire Ă  l’indĂ©pendance d’un Ă©tat, Ă  cet Ă©gard il mĂ©rita la reconnoissance de la nation. Mais il laissa l’intĂ©rieur du pays dans un Ă©tat de dĂ©sorganisation dont le rĂ©gent et Louis XV n’ont cessĂ© de souffrir pendant leur rĂšgne. À la mort de Henri IV, les finances et toutes les branches de l’administration Ă©toient dans l’ordre le plus parfait, et la France se maintint encore pendant plusieurs annĂ©es par la force qu’elle lui devoit. À la mort de Louis XIV les finances Ă©toient Ă©puisĂ©es Ă  un degrĂ© tel, que jusqu’à l’avĂšnement de Louis XVI on n’a pu les rĂ©tablir. Le peuple insulta le convoi funĂšbre de Louis XIV, et le parlement cassa son testament. L’excessive superstition sous laquelle il s’étoit courbĂ©, pendant les derniĂšres annĂ©es de son rĂšgne, avoit tellement fatiguĂ© les esprits, que la licence mĂȘme de la rĂ©gence fut excusĂ©e, parce qu’elle les soulageoit du poids de la cour intolĂ©rante de Louis XIV. Comparez cette mort avec celle de Henri IV. Il Ă©toit si simple bien que roi, si doux bien que guerrier, si spirituel, si gai, si sage ; il savoit si bien que se rapprocher des hommes c’est s’agrandir Ă  leurs yeux, quand on est vĂ©ritablement grand, que chaque François crut sentir au cƓur le poignard qui trancha sa belle vie. Il ne faut jamais juger les despotes par les succĂšs momentanĂ©s que la tension mĂȘme du pouvoir leur fait obtenir. C’est l’état dans lequel ils laissent le pays Ă  leur mort ou Ă  leur chute, c’est ce qui reste de leur rĂšgne aprĂšs eux, qui rĂ©vĂšle ce qu’ils ont Ă©tĂ©. L’ascendant politique des nobles et du clergĂ© a fini en France avec Louis XIV ; il ne les avoit fait servir qu’à sa puissance ; ils se sont trouvĂ©s aprĂšs lui sans liens avec la nation mĂȘme, dont l’importance s’accroissoit chaque jour. Louis XV, ou plutĂŽt ses ministres, ont eu des disputes continuelles avec les parlemens, qui se rendoient populaires en refusant les impĂŽts ; et les parlemens tenoient Ă  la classe du tiers Ă©tat, du moins en grande partie. Les Ă©crivains, qui Ă©loient pour la plupart aussi de cette classe, conquĂ©roient par leur talent la libertĂ© de la presse qu’on leur refusoit lĂ©galement. L’exemple de l’Angleterre agissoit chaque jour sur les esprits, et l’on ne concevoit pas bien pourquoi sept lieues de mer sĂ©paroient un pays oĂč la nation Ă©toit tout, d’un pays oĂč la nation n’étoit rien. L’opinion, et le crĂ©dit, qui n’est que l’opinion appliquĂ©e aux affaires de finance, devenoient chaque jour plus essentiels. Les capitalistes ont plus d’influence Ă  cet Ă©gard que les grands propriĂ©taires eux-mĂȘmes ; et les capitalistes vivent Ă  Paris, et discutent toujours librement les intĂ©rĂȘts publics qui touchent Ă  leurs calculs personnels. Le caractĂšre dĂ©bile de Louis XV, et les erreurs de tout genre que ce caractĂšre lui fit commettre, fortifiĂšrent nĂ©cessairement l’esprit de rĂ©sistance. On voyoit d’une part lord Chatham, Ă  la tĂȘte de l’Angleterre, environnĂ© de tous les grands orateurs du parlement, qui reconnoissoient volontiers sa prééminence ; et dans le mĂȘme temps, les maĂźtresses les plus subalternes du roi de France faisant nommer et renvoyer ses ministres. L’esprit public gouvernoit l’Angleterre ; les hasards et les intrigues les plus imprĂ©vues et les plus misĂ©rables disposoient du sort de la France. Cependant Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Buffon, des penseurs profonds, des Ă©crivains supĂ©rieurs, faisoient partie de cette nation ainsi gouvernĂ©e ; et comment les François n’auroient-ils pas enviĂ© l’Angleterre, puisqu’ils pouvoient se dire avec raison que c’étoit Ă  ses institutions politiques surtout qu’elle devoit ses avantages ? Car les François comptaient parmi eux autant d’hommes de gĂ©nie que leurs voisins, bien que la nature de leur gouvernement ne leur permĂźt pas d’en tirer le mĂȘme parti. Un homme d’esprit a dit avec raison que la littĂ©rature Ă©toit l’expression de la sociĂ©tĂ© ; si cela est vrai, les reproches que l’on adresse aux Ă©crivains du dix-huitiĂšme siĂšcle doivent ĂȘtre dirigĂ©s contre cette sociĂ©tĂ© mĂȘme. À cette Ă©poque, les Ă©crivains ne cherchoient pas Ă  flatter le gouvernement ; ainsi donc ils vouloient complaire Ă  l’opinion ; car il est impossible que le plus grand nombre des hommes de lettres ne suive pas une de ces deux routes ils ont trop besoin d’encouragement pour fronder Ă  la fois l’autoritĂ© et le public. La majoritĂ© des François, dans le dix-huitiĂšme siĂšcle, vouloit la suppression du rĂ©gime fĂ©odal, l’établissement des institutions anglaises, et avant tout, la tolĂ©rance religieuse. L’influence du clergĂ© sur les affaires temporelles rĂ©voltoit universellement ; et, comme le vrai sentiment religieux est ce qui Ă©loigne le plus des intrigues et du pouvoir, ou n’avoit plus aucune foi dans ceux qui se servoient de la religion pour influer sur les affaires de ce monde. Quelques Ă©crivains, et Voltaire surtout, mĂ©ritent d’ĂȘtre blĂąmĂ©s, pour n’avoir pas respectĂ© le christianisme en attaquant la superstition ; mais il ne faut pas oublier les circonstances dans lesquelles Voltaire a vĂ©cu il Ă©toit nĂ© sur la fin du siĂšcle de Louis XIV, et les atroces injustices qu’on a fait souffrir aux protestans avoient frappĂ© son imagination dĂšs son enfance. Les vieilles superstitions du cardinal de Fleury, les ridicules querelles du parlement et de l’archevĂȘque de Paris sur les billets de confession, sur les convulsionnaires, sur les jansĂ©nistes et les jĂ©suites ; tous ces dĂ©tails puĂ©rils, qui pouvoient nĂ©anmoins coĂ»ter du sang, devoient persuader Ă  Voltaire que l’intolĂ©rance religieuse Ă©toit encore Ă  redouter en France. Le procĂšs de Calas, ceux de Sirven, du chevalier de La Barre, etc., le confirmĂšrent dans cette crainte, et les lois civiles contre les protestans Ă©toient encore dans l’état de barbarie oĂč les avoit plongĂ©es la rĂ©vocation de l’édit de Nantes. Je ne prĂ©tends point par-lĂ  justifier Voltaire, ni ceux des Ă©crivains de son temps qui ont marchĂ© sur ses traces ; mais il faut avouer que les caractĂšres irritables et tous les hommes Ă  talent le sont Ă©prouvent presque toujours le besoin d’attaquer le plus fort ; c’est Ă  cela qu’on peut reconnoĂźtre l’impulsion naturelle du sang et de la verve. Nous n’avons senti, pendant la rĂ©volution, que le mal de l’incrĂ©dulitĂ©, et de l’atroce violence avec laquelle on vouloit la propager ; mais les mĂȘmes sentimens gĂ©nĂ©reux qui faisoient dĂ©tester la proscription du clergĂ©, vers la fin du dix-huitiĂšme siĂšcle, inspiroient, cinquante ans plus tĂŽt, la haine de son intolĂ©rance. Il faut juger les actions et les Ă©crits d’aprĂšs leur date. Nous traiterons ailleurs la grande question des dispositions religieuses de la nation françoise. Dans ce genre, comme en politique, ce n’est pas une nation de vingt-cinq millions d’hommes qu’on doit accuser ; car c’est, pour ainsi dire, quereller avec le genre humain. Mais il faut examiner pourquoi cette nation n’a pas Ă©tĂ© formĂ©e, selon le grĂ© de quelques-uns, par d’anciennes institutions qui ont durĂ© toutefois assez long-temps pour exercer leur influence ; il faut examiner aussi quelle est maintenant la nature des sentimens en harmonie avec le cƓur des hommes car le feu sacrĂ© n’est et ne sera jamais Ă©teint ; mais c’est au grand jour de la vĂ©ritĂ© seulement qu’il peut reparoĂźtre.

LaRĂ©volution française, ligne de partage de la politique intĂ©rieure DĂšs l'origine des États-Unis, la vie politique amĂ©ricaine fut bipolaire. Deux partis principaux s'opposaient : le parti fĂ©dĂ©raliste et le parti rĂ©publicain. Le premier Ă©tait rĂ©putĂ© conservateur et anglophile, dominĂ© par les nantis. Il fut, durant toute la RĂ©volution française l'ennemi farouche de tout ce qui
RĂ©volution française de 1830 » expliquĂ© aux enfants par Vikidia, l’encyclopĂ©die juniorLa colonne de Juillet, place de la Bastille Ă  Paris, commĂ©more les Trois Glorieuses. La RĂ©volution française de 1830, dite aussi rĂ©volution de Juillet ou encore Trois Glorieuses, est une rĂ©volution qui s'est dĂ©roulĂ©e Ă  Paris du 27 au 29 juillet 1830. Une partie des Parisiens se sont soulevĂ©s contre la politique trĂšs rĂ©actionnaire du gouvernement du roi Charles X. Comme elle a durĂ© trois jours, on l'appelle aussi les Trois Glorieuses. Contrairement aux espoirs d'une partie des rĂ©voltĂ©s qui auraient souhaitĂ© le rĂ©tablissement de la rĂ©publique, la rĂ©volution de Juillet a mis fin Ă  la Seconde Restauration, en chassant le roi Charles X, et en Ă©tablissant la monarchie de Juillet, avec le roi Louis-Philippe Ier cousin du roi dĂ©chu. La colonne de Juillet, place de la Bastille, Ă  Paris, commĂ©more les Trois Glorieuses. Sommaire 1 Qui sont les acteurs de la rĂ©volution de 1830 ? Quelles sont leurs actions ? DĂ©saccord de l'opinion politique Les provocations du roi 2 Les Trois Glorieuses 27 juillet 1830 28 juillet 1830 29 juillet 1830 Quelques jours aprĂšs 3 Pourquoi la RĂ©volution française de 1830 s'est appelĂ©e "Trois Glorieuses" 4 Dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo 5 Voir aussi Qui sont les acteurs de la rĂ©volution de 1830 ? Quelles sont leurs actions ?[modifier modifier le wikicode] Le roi Charles X en costume de sacre en 1824 Des journaux d’opposition vont donner l’appel Ă  l’opposition et des combats ont lieu sur une rĂ©volution anticlĂ©ricale et antimonarchiste Il y a eu une rĂ©volution parisienne en juillet 1830 car les parisiens se soulĂšvent contre la fin de la libertĂ© de la presse. Le peuple, mĂ©content de la politique rĂ©actionnaire de Charles X , une insurrection Ă©clate Ă  Paris. DĂ©saccord de l'opinion politique[modifier modifier le wikicode] En aoĂ»t 1829, l'opposition politique devient importante entre le gouvernement royal composĂ© selon les souhaits du roi Charles X et dirigĂ© par le trĂšs rĂ©actionnaire prince de Polignac et les royalistes libĂ©raux. Ces derniers ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s du pouvoir aprĂšs la chute du ministĂšre Martignac, qui avait tentĂ© de libĂ©raliser le rĂ©gime. A la chambre des dĂ©putĂ©s Ă©lus au suffrage censitaire , il y a 250 royalistes opposants pour 170 dĂ©putĂ©s royalistes soutenant le gouvernement. La composition du ministĂšre Polignac est une provocation pour les hommes politiques modĂ©rĂ©s. Polignac, homme incompĂ©tent mais avec l'avantage d'ĂȘtre le fils de la grande amie de l'ancienne reine Marie-Antoinette et du roi lorsqu'il Ă©tait jeune homme ; Polignac incarne la France de l'Ancien rĂ©gime dans ses aspects les plus critiquables le favoritisme et l'argent jetĂ©s par les fenĂȘtres pour le plaisir de quelques privilĂ©giĂ©s. À ses cĂŽtĂ©s, comme ministre de la guerre, le marĂ©chal Bourmont qui en juin 1815 a trahi NapolĂ©on Ier dans les ultimes combats prĂ©cĂ©dents la dĂ©faite de Waterloo. Également comme ministre de l'IntĂ©rieur La Bourdonnais un ancien combattant de l'armĂ©e des ÉmigrĂ©s rĂ©unie Ă  Coblence en 1792 puis de la guerre de VendĂ©e en 1793. PrĂ©voyant une aggravation de la politique rĂ©actionnaire menĂ©e depuis l'arrivĂ©e sur le trĂŽne de Charles X en 1824 les modĂ©rĂ©s tentent de priver de financement une possible action du gouvernement. Ils crĂ©ent des ligues de rĂ©sistance lĂ©gale pour ne plus payer l'impĂŽt. Parmi les royalistes modĂ©rĂ©s, certains comme le banquier Jacques Laffitte, le journaliste Adolphe Thiers ou l'Ă©ternel diplomate Talleyrand, pensent que pour sauver la royautĂ© et le systĂšme Ă©lectoral censitaire il faut changer de famille rĂ©gnante. Ils lancent une campagne d'opinion dans la presse pour proposer comme souverain remplaçant Louis-Philippe duc d'OrlĂ©ans, cousin du roi Charles X. Le duc d'OrlĂ©ans a l'avantage de ne jamais avoir combattu les armĂ©es françaises depuis 1792 et il fait savoir qu'il est prĂȘt Ă  appliquer loyalement la Charte constitutionnelle de 1814, donc Ă  tenir compte de l'avis des reprĂ©sentants des Français les plus aisĂ©s. Par ailleurs, voyant la division du camp royaliste, les journaux rĂ©publicains lus par des Ă©tudiants, des ouvriers qualifiĂ©s des anciens de sociĂ©tĂ©s secrĂštes parlent sans se cacher d'une rĂ©volution souhaitable qui rĂ©tablirait le suffrage universel masculin. Cependant la plus grande partie de la population française, vivant dans les campagnes et Ă©tant pour une grande partie illettrĂ©e et Ă©cartĂ©e des compĂ©titions Ă©lectorales, reste indiffĂ©rente Ă  cette agitation parisienne. Les provocations du roi[modifier modifier le wikicode] En Septembre 1829, le gouvernement Polignac ouvre la session annuelle de la Chambre des dĂ©putĂ©s. On y lit le discours du trĂŽne oĂč le gouvernement expose ses intentions. Le roi menace de se passer de l'accord des dĂ©putĂ©s si ceux-ci gĂȘnent l'action de son gouvernement. C'est la menace d'un coup d'État. Deux cent vingt et un dĂ©putĂ©s signent une Adresse au roi ils y rappellent les droits constitutionnels des dĂ©putĂ©s et le fait que le gouvernement ne peut diriger le pays qu'avec l'accord des dĂ©putĂ©s, accord que ceux-ci ne lui donnent pas. Le lendemain le roi suspend les sĂ©ances de la chambre des dĂ©putĂ©s puis le 16 mai il dissout l'assemblĂ©e et dĂ©cide de nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives. Les Ă©lections se dĂ©roulent en juin et juillet 1830. MalgrĂ© le succĂšs militaire de la prise d'Alger par l'armĂ©e française, les Ă©lections sont un triomphe pour l'opposition les OrlĂ©anistes et les rĂ©publicains qui se sont unis qui se renforce elle passe de 221 Ă  274 dĂ©putĂ©s. Charles X refuse de se soumettre Ă  la volontĂ© exprimĂ©e dans les urnes par les citoyens environ 100 000 Ă©lecteurs pour toute la France. Le 25 juillet il dĂ©cide de publier quatre ordonnances qui modifient les lois existantes sans l'accord des dĂ©putĂ©s dont c'est pourtant le rĂŽle constitutionnel. La chambre qui vient d'ĂȘtre Ă©lue et qui ne s'est pas encore rĂ©unie est dissoute. De nouvelles Ă©lections sont prĂ©vues en septembre pour Ă©lire une nouvelle chambre. Afin que celle-ci soit plus favorable aux idĂ©es du gouvernement, celui-ci modifie les conditions Ă©lectorales en retirant le droit de vote aux commerçants et aux industriels payant la patente, ainsi le droit de vote est dĂ©sormais rĂ©servĂ© aux plus riches propriĂ©taires terriens qui sont surtout des partisans du roi. Il diminue la libertĂ© de la presse en rĂ©tablissant la dĂ©claration prĂ©alable tout journal pour paraĂźtre doit obtenir l'autorisation gouvernementale. Normalement les modifications de la loi Ă©lectorale et celles concernant la presse relĂšvent de lois votĂ©es par les "reprĂ©sentants du peuple", en ne respectant pas cette obligation Charles X fait un "coup d'État". Les quatre ordonnances paraissent dans le Moniteur, le journal officiel de l'Ă©poque, le 26 juillet. Les Trois Glorieuses[modifier modifier le wikicode] En trois jours, les Parisiens rĂ©voltĂ©s renversent le roi Charles X, qui Ă©tait en vacances dans son chĂąteau de Saint-Cloud Ă  proximitĂ© dans l'ouest de Paris. Les Trois Glorieuses sont une rĂ©volte qui a eu lieu du 27 au 29 juillet 1830, d'oĂč le nom des Trois Glorieuses trois jours. Elle a eu lieu car le roi voulait supprimer le droit de presse. Le droit de presse, dĂ©cidĂ© en 1789 pendant la RĂ©volution française, dit qu'on doit pouvoir publier ce qu'on veut libertĂ© d'expression La libre communication des pensĂ©es et des opinions est un des droits les plus prĂ©cieux de l'Homme tout Citoyen peut donc parler, Ă©crire, imprimer librement, sauf Ă  rĂ©pondre Ă  l'abus de cette libertĂ© dans les cas dĂ©terminĂ©s par la Loi.» article b19 de la DĂ©claration Universelle des Droits de l'homme. D'aprĂšs plusieurs sources diffĂ©rentes le nombre des exĂ©cutĂ©s s'Ă©lĂšve de 8000 Ă  12000 personnes. Les environs du Louvre ont Ă©tĂ© les lieux des combats. Ils se terminent par le dĂ©part de Charles X. Ce dernier est remplacĂ© par un nouveau roi, Louis-Philippe 1er. Ce n'en est pas encore la fin de la monarchie. 27 juillet 1830[modifier modifier le wikicode] Les journaux paraissent sans demander l'autorisation. Dans le journal Le National, fondĂ© par Laffitte, Adolphe Thiers a rĂ©digĂ© un manifeste protestant contre les ordonnances. La police intervient pour briser les presses Ă  imprimer du journal. Les commerçants et les industriels de Paris, victimes des modifications Ă©lectorales, mettent en congĂ© leurs salariĂ©s afin qu'ils soient libres de se joindre Ă  d'Ă©ventuels mouvements de population contre le gouvernement. Les rĂ©publicains prennent les armes et commencent Ă  Ă©difier des barricades. Face Ă  l'agitation le marĂ©chal Marmont ne dispose que de 12 000 hommes environ la plus grande partie de l'armĂ©e se trouve alors en AlgĂ©rie. L'armĂ©e, engagĂ©e dans les quartiers populaires du nord et de l'est de Paris, doit combattre dans un dĂ©dale de rues Ă©troites, sinueuses oĂč on ne peut utiliser les canons de l'artillerie. Le fusil des soldats n'est guĂšre supĂ©rieur au fusil de chasse dont disposent les rĂ©voltĂ©s. Des Ă©tages, des toits, on dĂ©verse des meubles, des tuiles, des bouteilles sur les soldats. Les barricades prises par l'armĂ©e sont aussitĂŽt rebĂąties aprĂšs le passage de la troupe, qui peuvent alors se "faire tirer dans le dos". 28 juillet 1830[modifier modifier le wikicode] Les gardes nationaux la bourgeoisie armĂ©e se joignent aux insurgĂ©s. On dĂ©ploie le drapeau tricolore celui de la RĂ©volution de 1789 pour l'opposer au drapeau blanc possĂ©dant une fleur de lys du roi. L'armĂ©e est incapable de progresser dans la capitale. Marmont doit la replier sur les quartiers plus aisĂ©s du Louvre, des Tuileries et de la place VendĂŽme. 29 juillet 1830[modifier modifier le wikicode] Les Parisiens attaquent Ă  leur tour. Ils s'emparent du Palais-Bourbon, le siĂšge de la chambre des dĂ©putĂ©s. Deux rĂ©giments de l'armĂ©e royale changent de camp. Marmont doit Ă©vacuer Paris. Le soir le roi, fait savoir qu'il retire les ordonnances. Mais personne ne veut l'entendre. Quelques jours aprĂšs[modifier modifier le wikicode] Louis-Philippe Ă  gauche reçoit l'accolade du gĂ©nĂ©ral La Fayette Les insurgĂ©s ont renversĂ© Charles X, mais que mettre Ă  la place du roi ? Beaucoup comptaient restaurer la RĂ©publique. Le 30 juillet les dĂ©putĂ©s et les journalistes favorables au duc d'OrlĂ©ans font placarder des affiches qui rappellent le passĂ© "patriote" du duc, et son engagement pour l'avenir il sera "un roi-citoyen". Sans condition les reprĂ©sentants du peuple 95 dĂ©putĂ©s prĂ©sents Ă  Paris proposent que le duc d'OrlĂ©ans soit nommĂ© Lieutenant-GĂ©nĂ©ral du royaume. Le 31 juillet le duc d'OrlĂ©ans accepte le poste et se rend Ă  l'HĂŽtel de Ville de Paris, le quartier gĂ©nĂ©ral des rĂ©publicains. LĂ , devant la foule rĂ©unie, il reçoit l'accolade de La Fayette, tous les deux enroulĂ©s dans le drapeau tricolore. Ainsi les rĂ©publicains se font voler leur victoire par les OrlĂ©anistes. Le 2 aoĂ»t, repliĂ©s Ă  Rambouillet, Charles X et son fils le duc d'AngoulĂȘme abdiquent en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux, fils posthume du duc de Berry. Puis, menacĂ© par une intervention des Parisiens, le roi, soldats fidĂšles dĂ©ployĂ©s, prend le chemin de l'exil. Il se rend Ă  Cherbourg oĂč il s'embarque pour le Royaume-Uni. Le 9 aoĂ»t, les dĂ©putĂ©s ayant modifiĂ© la Charte de 1814, le duc d'OrlĂ©ans est proclamĂ© "roi des Français" sous le nom de Louis-Philippe Ier. Commence alors la Monarchie de Juillet. Pourquoi la RĂ©volution française de 1830 s'est appelĂ©e "Trois Glorieuses"[modifier modifier le wikicode] Les Trois Glorieuses symbolisent les trois jours de rĂ©volution 27, 28 et 29 juillet 1830. Dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo[modifier modifier le wikicode] Dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo, Ă  la fin de la quatriĂšme partie et au dĂ©but de la cinquiĂšme, la bataille mentionnĂ©e fait Ă©chos aux Trois Glorieuses et au fameux tableau de Delacroix La LibertĂ© guidant le peuple. Victor Hugo semble solidaire des insurgĂ©s. Dans ce passage de livre, le personnage principal est Gavroche le fils des ThĂ©nardier. Il symbolise la libertĂ©. Voir aussi[modifier modifier le wikicode] La RĂ©volution française ou rĂ©volution française de 1789, la plus importante La rĂ©volution française de 1848 La Seconde Restauration La Monarchie de Juillet Les Barricades La RĂ©volution Belge
Considérationssur les principaux événements de la révolution française, écrit par la romanciÚre et philosophe française Germaine de Staël-Holstein (1766 -
La RĂ©volution française Ă©tait un mouvement de masse qui a secouĂ© la France et a eu un impact considĂ©rable sur le monde. Elle a durĂ© de 1789 Ă  1799 et est considĂ©rĂ©e comme l’un des Ă©vĂ©nements les plus importants de l’histoire mondiale. La RĂ©volution a commencĂ© par la rĂ©bellion du tiers Ă©tat, qui reprĂ©sentait une grande majoritĂ© de la population mais Ă©tait nĂ©gligĂ©. Les reprĂ©sentants du tiers Ă©tat prĂȘtent le serment de la Cour de tennis le 20 juin 1789, s’engageant Ă  ne pas se sĂ©parer tant qu’ils n’auront pas donnĂ© une constitution Ă  la France. S’ensuivent la prise de la Bastille et la marche des femmes sur Versailles, incidents par lesquels la RĂ©volution prend de l’ampleur. L’exĂ©cution du roi Louis XVI et de sa femme Marie-Antoinette fait entrer la RĂ©volution dans sa phase la plus sanglante, connue sous le nom de rĂšgne de la Terreur. Un coup d’État menĂ© par NapolĂ©on Bonaparte en 1799 a mis fin Ă  la RĂ©volution française avec l’établissement d’un Consulat, puis d’un Empire. Voici 10 Ă©vĂ©nements majeurs de la RĂ©volution française et leurs dates. 1 Le serment du tennis – 20 juin 1789 Le serment du tennis le 20 juin, 1789 – Peinture de Jacques-Louis David Les États gĂ©nĂ©raux Ă©taient l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la France. Elle Ă©tait divisĂ©e en trois Ă©tats le clergĂ© premier Ă©tat, la noblesse deuxiĂšme Ă©tat et le reste de la population troisiĂšme Ă©tat. Les États gĂ©nĂ©raux se sont rĂ©unis pour la derniĂšre fois en 1614, mais ils ont Ă©tĂ© convoquĂ©s par le roi Louis XVI en mai 1789, car la nation Ă©tait confrontĂ©e Ă  une grave crise financiĂšre. Chaque État ne dispose que d’une seule voix. Ainsi, bien que le tiers Ă©tat comprenne plus de 98 % de la population française, il est gĂ©nĂ©ralement dominĂ© par la noblesse et le clergĂ©. Lors de la prĂ©paration de la rĂ©union des États gĂ©nĂ©raux du 5 mai, le TroisiĂšme État rassemble des soutiens en faveur d’une reprĂ©sentation Ă©gale, mais les nĂ©gociations avec les deux autres États Ă©chouent. En rĂ©ponse, le TroisiĂšme État dĂ©cide de former sa propre AssemblĂ©e nationale. Le 20 juin 1789, Louis XVI ordonne la fermeture de la salle des États oĂč se rĂ©unissait l’AssemblĂ©e. Le Tiers Ă©tat s’installe dans un court de tennis couvert oĂč il s’engage Ă  ne pas se sĂ©parer avant d’avoir donnĂ© une constitution Ă  la France. Cet engagement est devenu connu sous le nom de serment du court de tennis. 2 Prise de la Bastille – 14 juillet 1789 Prise de la Bastille le 14 juillet, 1789 – Peinture de Jean-Pierre Houel Alors que l’AssemblĂ©e nationale constituante continue de se rĂ©unir Ă  Versailles, des soldats, pour la plupart des mercenaires Ă©trangers, commencent Ă  arriver Ă  Paris. De plus, Jacques Necker, directeur gĂ©nĂ©ral des finances, considĂ©rĂ© comme sympathique aux gens du peuple, est renvoyĂ© par le roi Louis XVI. Les Parisiens interprĂštent ces actions comme une tentative de faire taire l’AssemblĂ©e nationale constituante. Ils rĂ©pondent en prenant d’assaut la forteresse de la Bastille le 14 juillet 1789, afin de se procurer de la poudre Ă  canon et des armes. Les troupes de la Bastille ont rĂ©sistĂ© pendant quelques heures avant de se rendre Ă  la foule. La chute de la Bastille, symbole du pouvoir et du rĂ©gime dictatorial de la monarchie, est considĂ©rĂ©e par certains comme le dĂ©but de la RĂ©volution française. Elle a conduit le roi Louis XVI Ă  retirer les troupes royales de la capitale française et Ă  rappeler le ministre des finances Jacques Necker. En raison de l’importance de la prise de la Bastille, le 14 juillet est cĂ©lĂ©brĂ© comme la fĂȘte nationale de la France. Il est connu sous le nom de Bastille Day en anglais. 3 Abolition du fĂ©odalisme – 4 aoĂ»t 1789 RĂ©union du 4 aoĂ»t, 1789 au cours de laquelle la fĂ©odalitĂ© est abolie – Peinture de Charles Monnet Les 4 et 11 aoĂ»t 1789, l’AssemblĂ©e constituante abolit l’ensemble du systĂšme fĂ©odal. Elle abolit Ă  la fois le manorat du second pouvoir et les dĂźmes perçues par le premier pouvoir. Le manorat Ă©tait une partie intĂ©grante de la fĂ©odalitĂ© par laquelle les paysans Ă©taient rendus dĂ©pendants de leur terre et de leur seigneur. La dĂźme Ă©tait un dixiĂšme des produits ou des gains annuels prĂ©levĂ© Ă  titre d’impĂŽt pour le soutien de l’église. Ainsi, les paysans obtenaient gratuitement leurs terres et ne payaient plus la dĂźme Ă  l’église. D’autres propositions suivirent avec le mĂȘme succĂšs l’égalitĂ© des peines, l’admission de tous aux fonctions publiques, l’abolition de la vĂ©nalitĂ© dans les fonctions et la libertĂ© de culte. Ainsi au cours de quelques heures, nobles, clergĂ©, villes, provinces, compagnies et citĂ©s perdirent leurs privilĂšges particuliers. 4 DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen – 26 aoĂ»t, 1789 DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen – Peinture de Le Barbier Le 26 aoĂ»t 1789, l’AssemblĂ©e publie la DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen, une charte des libertĂ©s humaines, contenant les principes qui ont inspirĂ© la RĂ©volution française. Le principe de base de la DĂ©claration est que tous les hommes naissent et demeurent libres et Ă©gaux en droits ». Ses 17 articles ont servi de prĂ©ambule Ă  la Constitution. La Constitution tant attendue est finalement entrĂ©e en vigueur le 30 septembre 1791. La France est proclamĂ©e monarchie constitutionnelle, tandis que l’AssemblĂ©e nationale est dissoute et remplacĂ©e par un nouvel organe politique appelĂ© AssemblĂ©e lĂ©gislative. Le roi Louis XVI devient un peu plus qu’une figure de proue. Il est contraint de prĂȘter serment Ă  la constitution et Ă  un dĂ©cret qui dĂ©clare que rĂ©tracter le serment, diriger une armĂ©e dans le but de faire la guerre Ă  la nation ou permettre Ă  quiconque de le faire en son nom Ă©quivaudrait Ă  une abdication. 5 Marche des femmes sur Versailles – 5 octobre 1789 Marche des femmes sur Versailles le 5 octobre, 1789 Les mauvaises rĂ©coltes en France avaient fait augmenter le prix de la farine de façon spectaculaire, ce qui a fait augmenter le prix du pain, l’aliment de base de la plupart des citoyens français. De nombreuses personnes Ă  Paris avaient donc faim et Ă©taient inquiĂštes. Le 5 octobre 1789, une grande foule de manifestants, principalement des femmes, a commencĂ© Ă  se rassembler sur les marchĂ©s parisiens. AprĂšs avoir reçu des rĂ©ponses insatisfaisantes de la part des responsables de la ville, les femmes ont marchĂ© de Paris jusqu’au chĂąteau de Versailles. Elles Ă©taient convaincues que la famille royale vivait dans le luxe sans se soucier des problĂšmes des gens du peuple. Elles prennent d’assaut le palais, tuent plusieurs gardes et exigent du roi qu’il vive parmi le peuple ». Louis XVI finit par cĂ©der Ă  leurs exigences et accepte de se rendre Ă  Paris avec la foule. La famille royale Ă  Paris est placĂ©e sous la protection » des gardes nationaux, lĂ©gitimant ainsi l’AssemblĂ©e nationale. 6 Vol royal Ă  Varennes – 20 juin, 1791 L’arrestation de Louis XVI et de sa famille Ă  Varennes le 21 juin, 1791 Le roi Louis XVI se mĂ©fie de la direction que prend la RĂ©volution française et craint pour la sĂ©curitĂ© de sa famille. Cependant, il est incapable d’adopter une position ferme, car il refuse de prendre une mesure qui le verrait se ranger ouvertement du cĂŽtĂ© des puissances Ă©trangĂšres contre l’AssemblĂ©e. Il dĂ©cide finalement de quitter la France et de se rĂ©fugier en Autriche, dans l’espoir d’ĂȘtre rĂ©tabli sur le trĂŽne. Dans la nuit du 20 juin 1791, la famille royale s’enfuit du palais des Tuileries dĂ©guisĂ©e en serviteurs avec leurs domestiques habillĂ©s en nobles. Cependant, le lendemain, le roi est reconnu, arrĂȘtĂ© avec sa famille Ă  Varennes et ramenĂ© Ă  Paris. Il est alors suspendu provisoirement par l’AssemblĂ©e et maintenu sous bonne garde. La fuite du roi a un impact important sur l’opinion publique. Le sentiment populaire se retourne encore plus contre la royautĂ© et le roi est considĂ©rĂ© comme un traĂźtre prĂȘt Ă  accepter l’aide Ă©trangĂšre pour revenir au pouvoir. 7 ExĂ©cution du roi Louis XVI – 21 janvier 1793 ExĂ©cution de Louis XVI le 21 janvier, 1793 – Peinture de Georg Heinrich Sieveking En 1792, la France est sous pression en raison de l’attaque de l’armĂ©e autrichienne et de ses alliĂ©s prussiens. Le peuple considĂšre le roi Louis XVI comme un traĂźtre car il a tentĂ© de fuir secrĂštement le pays. Le 10 aoĂ»t 1792, environ 20 000 Parisiens assiĂšgent les Tuileries, la rĂ©sidence officielle du roi Louis XVI. Craignant de nouvelles violences, l’AssemblĂ©e lĂ©gislative place le roi et la reine en Ă©tat d’arrestation. Le 21 septembre 1792, la monarchie est abolie et la France est dĂ©clarĂ©e RĂ©publique. Le roi Louis XVI est accusĂ© de trahison et reconnu coupable le 15 janvier 1793. Le 21 janvier, il est conduit dans les rues de Paris Ă  la guillotine et dĂ©capitĂ©. La reine Marie-Antoinette est Ă©galement reconnue coupable de nombreux crimes le 16 octobre et guillotinĂ©e le mĂȘme jour. 8 Le rĂšgne de la Terreur – du 5 septembre 1793 au 28 juillet, 1794 ExĂ©cution de Robespierre et de ses partisans le 28 juillet 1794 Avant l’exĂ©cution de Louis XVI, l’AssemblĂ©e lĂ©gislative s’était dissoute et remplacĂ©e par un nouveau corps politique nommĂ© la Convention nationale. En mars 1793, la Convention nationale crĂ©e le ComitĂ© de salut public dont le rĂŽle est de protĂ©ger la rĂ©publique nouvellement Ă©tablie contre les attaques Ă©trangĂšres et les rĂ©bellions intĂ©rieures. ComposĂ© de 12 membres, dont le plus Ă©minent est Maximilien Robespierre, le comitĂ© devient le gouvernement exĂ©cutif de facto de la France pendant une pĂ©riode allant du 5 septembre 1793 au 28 juillet 1794 et connue sous le nom de rĂšgne de la Terreur. Afin de dĂ©barrasser la nation des ennemis de la RĂ©volution, on estime que 500 000 suspects ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, 17 000 ont Ă©tĂ© officiellement exĂ©cutĂ©s et 25 000 sont morts lors d’exĂ©cutions sommaires, c’est-Ă -dire sans bĂ©nĂ©ficier d’un procĂšs complet et Ă©quitable. Le bilan total s’élĂšve donc Ă  environ 40 000 morts. Au milieu de l’annĂ©e 1794, Robespierre devient la cible de conspirations, car les membres craignent d’ĂȘtre guillotinĂ©s ensuite. Il est arrĂȘtĂ© et exĂ©cutĂ© le 28 juillet 1794 mettant ainsi fin au rĂšgne de la Terreur. 9 Coup du 18 Brumaire – 9-10 novembre 1799 Le gĂ©nĂ©ral Bonaparte encerclĂ© lors du Coup du 18 Brumaire les 9-10 novembre, 1799 AprĂšs la chute de Robespierre, la Convention nationale approuve la nouvelle Constitution de l’an III » le 22 aoĂ»t 1795. La nouvelle constitution crĂ©e le Directoire. Le pouvoir exĂ©cutif est placĂ© entre les mains des cinq membres directeurs du Directoire avec un mandat de cinq ans. Le Directoire est impliquĂ© dans la corruption, les conflits politiques et les problĂšmes financiers. En outre, il devient de plus en plus dĂ©pendant de l’armĂ©e pour les affaires Ă©trangĂšres et intĂ©rieures, ainsi que pour les finances. Lors d’un coup d’État les 9 et 10 novembre 1799, les cinq directeurs sont Ă©vincĂ©s et remplacĂ©s par trois consuls » le cĂ©lĂšbre chef militaire NapolĂ©on Bonaparte, le directeur Emmanuel Joseph SieyĂšs et l’homme politique Roger Ducos. Ce coup, connu sous le nom de Coup du 18 Brumaire, en rĂ©fĂ©rence Ă  la date selon le calendrier rĂ©volutionnaire, est considĂ©rĂ© par beaucoup comme la fin de la RĂ©volution française. 10 Guerres rĂ©volutionnaires françaises – 20 avril 1792 au 25 mars, 1802 NapolĂ©on Bonaparte Ă  la tĂȘte de ses troupes Ă  la bataille d’Arcole pendant les guerres rĂ©volutionnaires françaises La France rĂ©volutionnaire Ă©tait considĂ©rĂ©e comme dangereuse par les autres monarchies europĂ©ennes qui la voyaient avec crainte et colĂšre. Cela a conduit aux guerres rĂ©volutionnaires françaises, une sĂ©rie de conflits militaires qui ont durĂ© de 1792 Ă  1802. Elles opposent la RĂ©publique française Ă  la Grande-Bretagne, Ă  l’Autriche et Ă  plusieurs autres monarchies. Elles commencent lorsque la France, anticipant une attaque, dĂ©clare la guerre Ă  la Prusse et Ă  l’Autriche au printemps 1792. Bien qu’elle ait subi plusieurs revers au dĂ©part, la France, sous la direction de NapolĂ©on Bonaparte, a pu conquĂ©rir un large Ă©ventail de territoires en 1802, de la pĂ©ninsule italienne et des Pays-Bas en Europe au territoire de la Louisiane en AmĂ©rique du Nord. Le succĂšs français dans les guerres rĂ©volutionnaires a permis la diffusion des principes rĂ©volutionnaires dans une grande partie de l’Europe.
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  • considĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution française