Henride Braekeleer, Le géographe, 1871 II. La géographie au carrefour des savoirs. Pour comprendre en quoi la Révolution cartographique est liée à l'émergence (mais aussi au déclin) de l'Humanisme, il faut repartir de l'idée que nous avions indiquée en introduction : au XVI° siÚcle, la géographie n'est pas une science autonome : elle est une composante des autres savoirs.
Citations de Joseph de Maistre DĂ©couvrez une citation de Joseph de Maistre - un proverbe, une phrase, une parole, une pensĂ©e, une formule, un dicton ou une citation de Joseph de Maistre issus de romans, d'extraits courts de livres, essais, discours ou entretiens de l'auteur. Une sĂ©lection de 40 citations et phrases de Joseph de Maistre . CrĂ©dit photographie + 40 citations Page 1 sur un total de 2 pages > Citation de Joseph de Maistre n° 144066 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesIl n'y a que violence dans l'univers ; mais nous sommes gĂątĂ©s par la philosophie moderne, qui a dit que tout est bien, tandis que le mal a tout souillĂ©, et que, dans un sens trĂšs vrai, tout est mal, puisque rien n'est Ă sa sur la France 1796, III de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 129895 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'homme peut tout modifier dans la sphĂšre de son activitĂ©, mais il ne crĂ©e rien telle est sa loi, au physique comme au sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 127014 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesL'histoire prouve malheureusement que la guerre est l'Ă©tat habituel du genre humain dans un certain sens, c'est Ă dire que le sang humain doit couler sans interruption sur le globe, ici oĂč lĂ ; et que la paix, pour chaque nation, n'est qu'un sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126558 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesIl y a dans la rĂ©volution française, un caractĂšre satanique qui la distingue de tout ce qu'on a vu, et peut-ĂȘtre de tout ce qu'on sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126375 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 469 votesLa France exerce sur l'Europe une vĂ©ritable magistrature qu'il serait inutile de contester, dont elle a abusĂ© de la maniĂšre la plus sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126374 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesChaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu'elle doit sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126373 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesDans les ouvrages de l'homme, tout est pauvre comme l'auteur ; les vues sont restreintes, les moyens roides, les ressorts inflexibles, les mouvements pĂ©nibles, et les rĂ©sultats sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126369 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLibrement esclaves, ils opĂšrent tout Ă la fois volontairement et nĂ©cessairement ils font rĂ©ellement ce qu'il veulent, mais sans pouvoir dĂ©ranger les plans sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126368 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesCe qu'il y a de plus admirable dans l'ordre universel des choses, c'est l'action des ĂȘtres libres sous la main sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 126367 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesTu sais, du reste, que tu es ma bien aimĂ©e ; ce n'est pas que tu le mĂ©rites, mais l'amour est aveugle, et jamais il n'ouvrira les Ă mademoiselle AdĂšle de Maistre, 23 dĂ©cembre 1807. de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 120654 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesAucune souverainetĂ© n'est assez forte pour gouverner plusieurs millions d'hommes, Ă moins qu'elle ne soit aidĂ©e par la religion ou par l'esclavage, ou par l'une et l' Pape 1819 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 104000 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 471 votesL'amour, lorsqu'il n'est pas apprivoisĂ© jusqu'Ă un certain point par une extrĂȘme civilisation, est un animal fĂ©roce, capable des plus horribles excĂšs. Si l'on ne veut pas qu'il dĂ©vore tout, il faut qu'il soit Pape 1819 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 97520 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'amour, lorsqu'il n'est pas apprivoisĂ© jusqu'Ă un certain point par une extrĂȘme civilisation est un animal fĂ©roce, capable des plus horribles excĂšs. Si l'on ne veut pas qu'il dĂ©vore tout, il faut qu'il soit Pape 1819, II de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 97341 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'essence de toute intelligence est de connaĂźtre et d' SoirĂ©es de Saint-PĂ©tersbourg 1821 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 94815 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesAinsi s'accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu'Ă l'homme, la grande loi de la destruction des ĂȘtres SoirĂ©es de Saint-PĂ©tersbourg 1821 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 91306 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLe lĂ©gislateur ressemble au CrĂ©ateur; il ne travaille pas toujours; il enfante, et puis il se sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 86050 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesNous sommes tous attachĂ©s au trĂŽne de l'Etre SuprĂȘme par une chaĂźne souple, qui nous retient sans nous sur la France 1796 de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 86049 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'Ă©vangile hors de l'Eglise est un par Louis Pauwels dans Comment devient-on ce que l'on est? 1978. de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 53542 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLe bourreau est la pierre angulaire des sociĂ©tĂ©s. de Joseph de MaistreRĂ©fĂ©rences de Joseph de Maistre - Biographie de Joseph de MaistrePlus sur cette citation >> Citation de Joseph de Maistre n° 52995 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< 2Citations cĂ©lĂšbres, courtes, longues et belles de Joseph de Maistre †Quelle est la citation la plus cĂ©lĂšbre de Joseph de Maistre ? La plus cĂ©lĂšbre citation de Joseph de Maistre est Toute nation a le gouvernement qu'elle mĂ©rite. . †Quelle est la citation la plus courte de Joseph de Maistre ? La plus courte citation de Joseph de Maistre est L'Ă©vangile hors de l'Eglise est un poison. . †Quelle est la citation la plus longue de Joseph de Maistre ? La plus longue citation de Joseph de Maistre est Il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes; je sais mĂȘme, grĂące Ă Montesquieu, qu'on peut ĂȘtre Persan; mais quant Ă l'homme je dĂ©clare ne l'avoir rencontrĂ© de ma vie; s'il existe c'est bien Ă mon insu. †Quelle est la citation la plus belle de Joseph de Maistre ? La plus belle citation de Joseph de Maistre est Ce ne sont point les hommes qui mĂšnent la rĂ©volution, c'est la rĂ©volution qui emploie les hommes. Similaires Ă Joseph de MaistreLaurent Mouchard, dit Laurent Joffrin Catherine Mavrikakis StĂ©phane Gsell Clement Richard, Ier comte Attlee Maurice BardĂšche Jean-François CopĂ© Elena Ceausescu Irmgard Keun Richard Zera Sylvia Plath Guy de Maupassant Connie Willis Antonio Tabucchi Jacques Grand'Maison Alain Gerbault Akiba ben Joseph Aline Patricia Nardone, dite Alina Reyes Jean-Louis Founier RenĂ© Aubert, abbĂ© de Vertot Hugo BuanVotre commentaire sur ces citations Autres citations, pensĂ©es et phrases de Joseph de Maistre+ Liste des auteurs populaires+
Germainede StaĂ«l-Holstein. CONSIDĂRATIONS SUR LES PRINCIPAUX ĂVĂNEMENTS DE LA RĂVOLUTION FRANĂOISE (parties 4-6) Ouvrage posthume, publiĂ© par M. le Duc de Broglie et M. le Baron de StaĂ«l. 1818. bibliothĂšque numĂ©rique romande. ebooks-bnr.com
Fiche technique Format Broché Nb de pages 126 pages Poids 300 g Dimensions 16cm X 24cm Date de parution 01/01/1974 EAN 3600121143111
ConsidĂ©rations sur la RĂ©volution française » de Mme de StaĂ«l Michel Winock dans mensuel 338 datĂ© janvier 2009 - La fille de Necker se bat contre la monarchie sans bornes, le jacobinisme sans frein et le bonapartisme sans contre-pouvoir. Lâauteur
Pour retrouver et savourer le goĂ»t de la France, rien de mieux que quelques rendez-vous allĂ©chants autour de la gastronomie. Au menu, au fil des saisons, des produits du terroir, des recettes de chefs, de la tradition, de lâinnovation culinaire et toujours la promesse de beaux et bons moments partagĂ©s sur un marchĂ©, dans les allĂ©es dâun salon gourmand ou Ă la table dâun grand restaurant Ă©toilĂ©. Aiguisez vos papilles⊠On va dĂ©guster ! Le Grand Repas 20 octobre 2022 ConvivialitĂ©, partage, curiositĂ©, plaisir⊠Voici quelques-unes des valeurs au menu du Grand Repas, un Ă©vĂ©nement initiĂ© en 2016 dans le Val de Loire puis Ă©tendu sur toute la France en 2019. Le concept est simple un menu rĂ©gional unique conçu par un chef local Ă base de produits du terroir et de saison est proposĂ© dans chacun des territoires participants. En 2022, le parrain national de lâĂ©vĂ©nement est le chef Ă©toilĂ© Mory Sacko. Il est accompagnĂ© dâun chef parrain dans chacun des territoires participants. Le Grand Repas Lien externe Les MarchĂ©s aux truffes, en Provence et PĂ©rigord © Marina / Adobe Stock â Truffes sur un marchĂ© en Provence De mi-novembre 2022 Ă fin mars 2023 On la surnomme le diamant noir et aucun champignon ne comble autant les amateurs avec son parfum puissant, son arĂŽme subtil. Botte secrĂšte de bien des plats raffinĂ©s, la truffe a les faveurs des plus grands chefs français. Câest en Provence, dans le Vaucluse, et dans la VallĂ©e de la Dordogne que ce joyau comestible se laisse le mieux admirer sur les Ă©tals. DĂšs la mi-novembre et jusquâĂ fin mars, la saison de la truffe bat son plein et les marchĂ©s assurent le spectacle. A Carpentras, Richerenches, Lalbenque ou Cuzance comme Ă Sarlat, pĂ©pite du PĂ©rigord, on sent, on soupĂšse, on nĂ©gocie entourĂ© de professionnels qui ont du nez. Conseils, dĂ©gustations, idĂ©es de recettes⊠RĂ©gal en vue. Les MarchĂ©s aux truffes dans le PĂ©rigord Lien externe Les MarchĂ©s aux truffes en Provence Lien externe Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie 27 au 29 janvier 2023 Du soleil et de lâexotisme culinaire au cĆur de lâhiver, câest que propose chaque annĂ©e depuis 2014 le Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie. Le temps dâun week-end, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Nouvelle CalĂ©donie, PolynĂ©sie Française, RĂ©union, St-Martin, St-Barthelemy, St-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna font pĂ©tiller Paris Expo- Porte de Versailles. Saveurs du bout du monde, pyramides de fruits et mets colorĂ©s, effluves Ă©picĂ©es ou suaves ⊠De quoi dĂ©couvrir et apprĂ©cier, dans la bonne humeur, le patrimoine gastronomique de ces dĂ©partements et territoires français aux talents culinaires bien affirmĂ©s. Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie Lien externe GoĂ»t de France/Good France Dates Ă confirmer Faire rayonner Ă l'Ă©tranger les terroirs et savoir-faire culinaires de la France ainsi que cĂ©lĂ©brer l'inscription du "Repas gastronomique des Français" sur la liste du patrimoine immatĂ©riel de l'Unesco, câest la mission que sâest fixĂ©e GoĂ»t de France/Good France depuis sa crĂ©ation en 2015. Chaque annĂ©e, les restaurateurs et grands chefs du monde entier composent un menu GoĂ»t de France tandis quâĂ Paris et dans toute la France, des dizaines de restaurants fĂȘtent lâĂ©vĂ©nement avec des plats emblĂ©matiques du patrimoine culinaire français GoĂ»t de France/Good France
ConsidĂ©rationsSur Les Principaux ĂvĂšnements de la Revolution Française (Classic Reprint) : Stael, Germaine de: Amazon.ca: Livres
Book digitized by Google from the library of the New York Public Library and uploaded to the Internet Archive by user ; 19 cm"Ouvrage posthume, publieÌ en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaeÌl." "Ouvrage posthume, publiĂ© en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaĂ«l."
annotésoigneusement ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française)11 - à Tocqueville en passant par Michelet. La Révolution française était inévitable et nécessaire, expliquait Mme de Staël : « La Révolution de France est une des grandes époques de l'ordre social. Ceux qui la considÚrent comme un
The Project Gutenberg EBook of Histoire de la RĂ©volution française, VII. by Adolphe Thiers This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at Title Histoire de la RĂ©volution française, VII. Author Adolphe Thiers Release Date April 8, 2004 [EBook 11964] Language French *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA RVOLUTION FRANAISE, VII. *** Produced by Carlo Traverso, Tonya Allen, Wilelmina MalliĂšre and PG Distributed Proofreaders. This file was produced from images generously made available by the BibliothĂšque nationale de France BnF/Gallica at HISTOIRE DE LA RĂVOLUTION FRANĂAISE PAR M. A. THIERS TOME SEPTIĂME MDCCCXXXIX CONVENTION NATIONALE. CHAPITRE XXVI. CHAPITRE XXVII. CHAPITRE XXVIII. CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX. CHAPITRE XXXI. TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS LE TOME SEPTIĂME. CHAPITRE XXVI. CONTINUATION DE LA GUERRE SUR LE RHIN. PRISE DE NIMĂGUE PAR LES FRANĂAIS.âPOLITIQUE EXTĂRIEURE DE LA FRANCE. PLUSIEURS PUISSANCES DEMANDENT A TRAITER.âDĂCRET D'AMNISTIE POUR LA VENDĂE.âCONQUĂTE DE LA HOLLANDE PAR PICHEGRU. PRISE D'UTRECHT, D'AMSTERDAM ET DES PRINCIPALES VILLES; OCCUPATION DES SEPT PROVINCES-UNIES. NOUVELLE ORGANISATION POLITIQUE DE LA HOLLANDE.âVICTOIRES AUX PYRĂNĂES.âFIN DE LA CAMPAGNE DE 1794.âLA PRUSSE ET PLUSIEURS AUTRES PUISSANCES COALISĂES DEMANDENT LA PAIX. PREMIĂRES NĂGOCIATIONS.âĂTAT DE LA VENDĂE ET DE LA BRETAGNE. PUISAYE EN ANGLETERRE. MESURES DE HOCHE POUR LA PACIFICATION DE LA VENDĂE. NĂGOCIATIONS AVEC LES CHEFS VENDĂENS. Les armĂ©es françaises, maĂźtresses de toute la rive gauche du Rhin, et prĂȘtes Ă dĂ©boucher sur la rive droite, menaçaient la Hollande et l'Allemagne fallait-il les porter en avant ou les faire entrer dans leurs cantonnemens? telle Ă©tait la question qui s'offrait. MalgrĂ© leurs triomphes, malgrĂ© leur sĂ©jour dans la riche Belgique, elles Ă©taient dans le plus grand dĂ©nuement. Le pays qu'elles occupaient, foulĂ© pendant trois ans par d'innombrables lĂ©gions, Ă©tait entiĂšrement Ă©puisĂ©. Aux maux de la guerre s'Ă©taient joints ceux de l'administration française, qui avait introduit Ă sa suite les assignats, le maximum et les rĂ©quisitions. Des municipalitĂ©s provisoires, huit administrations intermĂ©diaires, et une administration centrale Ă©tablie Ă Bruxelles, gouvernaient la contrĂ©e en attendant son sort dĂ©finitif. Quatre-vingts millions avaient Ă©tĂ© frappĂ©s sur le clergĂ©, les abbayes, les nobles, les corporations. Les assignats avaient Ă©tĂ© mis en circulation forcĂ©e; les prix de Lille avaient servi Ă dĂ©terminer le maximum dans toute la Belgique. Les denrĂ©es, les marchandises utiles aux armĂ©es Ă©taient soumises Ă la rĂ©quisition. Ces rĂšglemens n'avaient pas fait cesser la disette. Les marchands, les fermiers cachaient tout ce qu'ils possĂ©daient; et tout manquait Ă l'officier comme au soldat. LevĂ©e en masse l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă©quipĂ©e sur-le-champ, transportĂ©e en hĂąte Ă Hondschoote, Watignies, Landau, l'armĂ©e entiĂšre n'avait plus rien reçu de l'administration que de la poudre et des projectiles. Depuis long-temps elle ne campait plus sous toile; elle bivouaquait sous des branches d'arbre, malgrĂ© le commencement d'un hiver dĂ©jĂ trĂšs rigoureux. Beaucoup de soldats, manquant de souliers, s'enveloppaient les pieds avec des tresses de paille, ou se couvraient avec des nattes en place de capotes. Les officiers, payĂ©s en assignats, voyaient leurs appointemens se rĂ©duire quelquefois Ă huit ou dix francs effectifs par mois; ceux qui recevaient quelques secours de leurs familles n'en pouvaient guĂšre faire usage, car tout Ă©tait requis d'avance par l'administration française. Ils Ă©taient soumis au rĂ©gime du soldat, marchant Ă pied, portant le sac sur le dos, mangeant le pain de munition, et vivant des hasards de la guerre. L'administration semblait Ă©puisĂ©e par l'effort extraordinaire qu'elle avait fait pour lever et armer douze cent mille hommes. La nouvelle organisation du pouvoir, faible et divisĂ©e, n'Ă©tait pas propre Ă lui rendre le nerf et l'activitĂ© nĂ©cessaires. Ainsi tout aurait commandĂ© de faire entrer l'armĂ©e en quartiers d'hiver, et de la rĂ©compenser de ses victoires et de ses vertus militaires par du repos et d'abondantes fournitures. Cependant nous Ă©tions devant la place de NimĂšgue, qui, placĂ©e sur le Wahal c'est le nom du Rhin prĂšs de son embouchure, en commandait les deux rives, et pouvait servir de tĂȘte de pont Ă l'ennemi pour dĂ©boucher Ă la campagne suivante sur la rive gauche. Il Ă©tait donc important de s'emparer de cette place avant d'hiverner; mais l'attaque en Ă©tait trĂšs difficile. L'armĂ©e anglaise, rangĂ©e sur la rive droite, y campait au nombre de trente-huit mille hommes; un pont de bateaux lui fournissait le moyen de communiquer avec la place et de la ravitailler. Outre ses fortifications, NimĂšgue Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e par un camp retranchĂ© garni de troupes. Il aurait donc fallu, pour rendre l'investissement complet, jeter sur la rive droite une armĂ©e qui aurait eu Ă courir les chances du passage et d'une bataille, et qui, en cas de dĂ©faite, n'aurait eu aucun moyen de retraite. On ne pouvait donc agir que par la rive gauche, et on Ă©tait rĂ©duit Ă attaquer le camp retranchĂ© sans un grand espoir de succĂšs. Cependant les gĂ©nĂ©raux français Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă essayer une de ces attaques brusques et hardies qui venaient de leur ouvrir en si peu de temps les places de MaĂ«stricht et Venloo. Les coalisĂ©s, sentant l'importance de NimĂšgue, s'Ă©taient rĂ©unis Ă Arnheim pour concerter les moyens de la dĂ©fendre. Il avait Ă©tĂ© convenu qu'un corps autrichien, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Wernek, passerait Ă la solde anglaise, et formerait la gauche du duc d'York pour la dĂ©fense de la Hollande. Tandis que le duc d'York, avec ses Anglais et ses Hanovriens, resterait sur la rive droite devant le pont de NimĂšgue, et renouvellerait les forces de la place, le gĂ©nĂ©ral Wernek devait tenter du cĂŽtĂ© de Wesel, fort au-dessus de NimĂšgue, un mouvement singulier, que les militaires expĂ©rimentĂ©s ont jugĂ© l'un des plus absurdes que la coalition ait imaginĂ©s pendant toutes ces campagnes. Ce corps, profitant d'une Ăźle que forme le Rhin vers Buderich, devait passer sur la rive gauche, et essayer une pointe entre l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse et celle du Nord. Ainsi vingt mille hommes allaient ĂȘtre jetĂ©s au-delĂ d'un grand fleuve entre deux armĂ©es victorieuses, de quatre-vingt Ă cent mille hommes chacune, pour voir quel effet ils produiraient sur elles on devait les renforcer suivant l'Ă©vĂ©nement. On conçoit que ce mouvement, exĂ©cutĂ© avec les armĂ©es coalisĂ©es rĂ©unies, pĂ»t devenir grand et dĂ©cisif; mais essayĂ© avec vingt mille hommes, il n'Ă©tait qu'une tentative puĂ©rile et peut-ĂȘtre dĂ©sastreuse pour le corps qui en serait chargĂ©. NĂ©anmoins, croyant sauver NimĂšgue par ces moyens, les coalisĂ©s firent d'une part avancer le corps de Wernek vers Buderich, et de l'autre exĂ©cuter des sorties par la garnison de NimĂšgue. Les Français repoussĂšrent les sorties, et, comme Ă MaĂ«stricht et Venloo, ouvrirent la tranchĂ©e Ă une proximitĂ© de la place encore inusitĂ©e Ă la guerre. Un hasard heureux accĂ©lĂ©ra leurs travaux. Les deux extrĂ©mitĂ©s de l'arc qu'ils dĂ©crivaient autour de NimĂšgue aboutissaient au Wahal; ils essayaient de tirer de ces extrĂ©mitĂ©s sur le pont. Quelques-uns de leurs projectiles atteignirent plusieurs pontons, et mirent en pĂ©ril les communications de la garnison avec l'armĂ©e anglaise. Les Anglais, qui Ă©taient dans la place, surpris de cet Ă©vĂ©nement imprĂ©vu, rĂ©tablirent les pontons, et se hĂątĂšrent de rejoindre le gros de leur armĂ©e sur l'autre rive, abandonnant Ă elle-mĂȘme la garnison, composĂ©e de trois mille Hollandais. A peine les rĂ©publicains se furent-ils aperçus de l'Ă©vacuation, qu'ils redoublĂšrent le feu. Le gouverneur, Ă©pouvantĂ©, fit part au prince d'Orange de sa position, et obtint la permission de se retirer dĂšs qu'il jugerait le pĂ©ril assez grand. A peine eut-il reçu cette autorisation, qu'il repassa le Wahal de sa personne. Le dĂ©sordre se mit dans la garnison; une partie rendit les armes; une autre, ayant voulu se sauver sur un pont volant, fut arrĂȘtĂ©e par les Français, qui coupĂšrent les cĂąbles, et vint Ă©chouer dans une Ăźle oĂč elle fut faite prisonniĂšre. Le 18 brumaire 8 novembre, les Français entrĂšrent dans NimĂšgue, et se trouvĂšrent maĂźtres de cette place importante, grĂące Ă leur tĂ©mĂ©ritĂ© et Ă la terreur qu'inspiraient leurs armes. Pendant ce temps, les Autrichiens, commandĂ©s par Wernek, avaient essayĂ© de dĂ©boucher de Wesel; mais l'impĂ©tueux Vandamme, fondant sur eux au moment oĂč ils mettaient le pied au-delĂ du Rhin, les avait rejetĂ©s sur la rive droite, et ils Ă©taient fort heureux de n'avoir pas obtenu plus de succĂšs, car ils auraient couru la chance d'ĂȘtre dĂ©truits, s'ils se fussent avancĂ©s davantage. Le moment Ă©tait enfin arrivĂ© d'entrer dans les cantonnemens, puisqu'on Ă©tait maĂźtre de tous les points importans sur le Rhin. Sans doute, conquĂ©rir la Hollande, s'assurer ainsi la navigation de trois grands fleuves, l'Escaut, la Meuse et le Rhin; priver l'Angleterre de sa plus puissante alliance maritime, menacer l'Allemagne sur ses flancs, interrompre les communications de nos ennemis du continent avec ceux de l'OcĂ©an, ou du moins les obliger Ă faire le long circuit de Hambourg; nous ouvrir enfin la plus riche contrĂ©e du monde, et la plus dĂ©sirable pour nous dans l'Ă©tat oĂč se trouvait notre commerce, Ă©tait un but digne d'exciter l'ambition de notre gouvernement et de nos armĂ©es; mais comment oser tenter cette conquĂȘte de la Hollande, presque impossible en tout temps, mais surtout inexĂ©cutable dans la saison des pluies? SituĂ©e Ă l'embouchure de plusieurs fleuves, la Hollande ne consiste qu'en quelques lambeaux de terre jetĂ©s entre les eaux de ces fleuves et celles de l'OcĂ©an. Son sol, partout infĂ©rieur au lit de eaux, est sans cesse menacĂ© par la mer, le Rhin, la Meuse, l'Escaut, et coupĂ© en outre par de petits bras dĂ©tachĂ©s des fleuves, et par une multitude de canaux artificiels. Ces bas-fonds si menacĂ©s sont couverts de jardins, de villes manufacturiĂšres et d'arsenaux. A chaque pas que veut y faire une armĂ©e, elle trouve ou de grands fleuves, dont les rives sont des digues Ă©levĂ©es et chargĂ©es de canons, ou des bras de riviĂšres et des canaux, tous dĂ©fendus par l'art des fortifications, ou enfin des places qui sont les plus fortes de l'Europe. Ces grandes manoeuvres, qui souvent dĂ©concertent la dĂ©fense mĂ©thodique en rendant les siĂ©ges inutiles, sont donc impossibles au milieu d'un pays coupĂ© et dĂ©fendu par des lignes innombrables. Si une armĂ©e parvient cependant Ă vaincre tant d'obstacles et Ă s'avancer en Hollande, ses habitans, par un acte d'hĂ©roĂŻsme dont ils donnĂšrent l'exemple sous Louis XIV, n'ont qu'Ă percer leurs digues, et peuvent engloutir avec leur pays l'armĂ©e assez tĂ©mĂ©raire pour y pĂ©nĂ©trer. Il leur reste leurs vaisseaux, avec lesquels ils peuvent, comme les AthĂ©niens, s'enfuir avec leurs principales dĂ©pouilles, et attendre des temps meilleurs, ou aller dans les Indes habiter un vaste empire qui leur appartient. Toutes ces difficultĂ©s deviennent bien plus grandes encore dans la saison des inondations, et une alliance maritime telle que celle de l'Angleterre les rend insurmontables. Il est vrai que l'esprit d'indĂ©pendance qui travaillait les Hollandais Ă cette Ă©poque, leur haine du stathoudĂ©rat, leur aversion contre l'Angleterre et la Prusse, la connaissance qu'ils avaient de leurs intĂ©rĂȘts vĂ©ritables, leurs ressentimens de la rĂ©volution si malheureusement Ă©touffĂ©e en 1787, donnaient la certitude aux armĂ©es françaises d'ĂȘtre vivement dĂ©sirĂ©es. On devait croire que les Hollandais s'opposeraient Ă ce qu'on perçùt les digues, et qu'on ruinĂąt le pays pour une cause qu'ils dĂ©testaient. Mais l'armĂ©e du prince d'Orange, celle du duc d'York les comprimaient encore, et rĂ©unies, elles suffisaient pour empĂȘcher le passage des innombrables lignes qu'il fallait emporter en leur prĂ©sence. Si donc une surprise Ă©tait tĂ©mĂ©raire du temps de Dumouriez, elle Ă©tait presque folle Ă la fin de 1794. NĂ©anmoins le comitĂ© de salut public, excitĂ© par les rĂ©fugiĂ©s hollandais, songeait sĂ©rieusement Ă pousser une pointe au-delĂ du Wahal. Pichegru, presque aussi maltraitĂ© que ses soldats, qui Ă©taient couverts de gale et de vermine, Ă©tait allĂ© Ă Bruxelles se faire guĂ©rir d'une maladie cutanĂ©e. Moreau et RĂ©gnier l'avaient remplacĂ© tous deux conseillaient le repos et les quartiers d'hiver. Le gĂ©nĂ©ral hollandais Daendels, rĂ©fugiĂ© hollandais, militaire intrĂ©pide, proposait avec instance une premiĂšre tentative sur l'Ăźle de Bommel, sauf Ă ne pas poursuivre si cette attaque ne rĂ©ussissait pas. La Meuse et le Wahal, coulant parallĂšlement vers la mer, se joignent un moment fort au-dessous de NimĂšgue, se sĂ©parent de nouveau, et se rĂ©unissent encore Ă Wondrichem, un peu au-dessus de Gorcum. Le terrain compris entre leurs deux bras forme ce qu'on appelle l'Ăźle de Bommel. MalgrĂ© l'avis de Moreau et RĂ©gnier, une attaque fut tentĂ©e sur cette Ăźle par trois points diffĂ©rens elle ne rĂ©ussit pas, et fut abandonnĂ©e sur-le-champ avec une grande bonne foi, surtout de la part de Daendels, qui s'empressa d'en avouer l'impossibilitĂ© dĂšs qu'il l'eut reconnue. Alors, c'est-Ă -dire vers le milieu de frimaire commencement de dĂ©cembre, on donna Ă l'armĂ©e les quartiers d'hiver dont elle avait tant besoin, et on Ă©tablit une partie des cantonnemens autour de Breda pour en former le blocus. Cette place et celle de Grave ne s'Ă©taient pas rendues, mais le dĂ©faut de communications pendant la durĂ©e de l'hiver devait certainement les obliger Ă se rendre. C'est dans cette position que l'armĂ©e croyait voir s'achever la saison; et certes, elle avait assez fait pour ĂȘtre fiĂšre de sa gloire et de ses services. Mais un hasard presque miraculeux lui rĂ©servait de nouvelles destinĂ©es le froid, dĂ©jĂ trĂšs vif, augmenta bientĂŽt au point de faire espĂ©rer que peut-ĂȘtre les grands fleuves seraient gelĂ©s. Pichegru quitta Bruxelles, et n'acheva pas de se faire guĂ©rir, afin d'ĂȘtre prĂȘt Ă saisir l'occasion de nouvelles conquĂȘtes, si la saison la lui offrait. En effet, l'hiver devint bientĂŽt plus rude, et s'annonça comme le plus rigoureux du siĂšcle. DĂ©jĂ la Meuse et le Wahal charriaient et leurs bords Ă©taient pris. Le 3 nivĂŽse 23 dĂ©cembre, la Meuse fut entiĂšrement gelĂ©e, et de maniĂšre Ă pouvoir porter du canon. Le gĂ©nĂ©ral Walmoden, Ă qui le duc d'York avait laissĂ© le commandement en partant pour l'Angleterre, et qu'il avait condamnĂ© ainsi Ă n'essuyer que des dĂ©sastres, se vit dans la position la plus difficile. La Meuse Ă©tant glacĂ©e, son front se trouvait dĂ©couvert; et le Wahal charriant, menaçant mĂȘme d'emporter tous les ponts, sa retraite Ă©tait compromise. BientĂŽt mĂȘme il apprit que le pont d'Arnheim venait d'ĂȘtre emportĂ©; il se hĂąta de faire filer sur ses derriĂšres ses bagages et sa grosse cavalerie, et lui-mĂȘme dirigea sa retraite sur Deventer, vers les bords de l'Yssel. Pichegru, profitant de l'occasion que lui offrait la fortune de surmonter des obstacles ordinairement invincibles, se prĂ©para Ă franchir la Meuse sur la glace. Il se disposa Ă la passer sur trois points, et Ă s'emparer de l'Ăźle de Bommel, tandis que la division qui bloquait Breda attaquerait les lignes qui entouraient cette place. Ces braves Français, exposĂ©s presque sans vĂȘtemens au plus rude hiver du siĂšcle, marchant avec des souliers auxquels il ne restait que l'empeigne, sortirent aussitĂŽt de leurs quartiers, et renoncĂšrent gaiement au repos dont ils commençaient Ă peine Ă jouir. Le 8 nivĂŽse 28 dĂ©cembre, par un froid de dix-sept degrĂ©s, ils se prĂ©sentĂšrent sur trois points, Ă CrĂšvecoeur, Empel et le fort Saint-AndrĂ©; ils franchirent la glace avec leur artillerie, surprirent les Hollandais, presque engourdis par le froid, et les dĂ©firent complĂštement. Tandis qu'ils s'emparaient de l'Ăźle de Bommel, celle de leurs divisions qui assiĂ©geait Breda en attaqua les lignes, et les emporta. Les Hollandais, assaillis sur tous les points, se retirĂšrent en dĂ©sordre, les uns vers le quartier-gĂ©nĂ©ral du prince d'Orange, qui s'Ă©tait toujours tenu Ă Gorcum, les autres Ă Thiel. Dans le dĂ©sordre de leur retraite, ils ne songĂšrent pas mĂȘme Ă dĂ©fendre les passages du Wahal, qui n'Ă©tait pas entiĂšrement gelĂ©. Pichegru, maĂźtre de l'Ăźle de Bommel, dans laquelle il avait pĂ©nĂ©trĂ© en passant sur les glaces de la Meuse, franchit le Wahal sur diffĂ©rens points, mais n'osa pas s'aventurer au-delĂ du fleuve, la glace n'Ă©tant pas assez forte pour porter du canon. Dans cette situation, le sort de la Hollande Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ© si la gelĂ©e continuait, et tout annonçait que le froid durerait. Le prince d'Orange avec ses Hollandais dĂ©couragĂ©s Ă Gorcum, Walmoden avec ses Anglais en pleine retraite sur Deventer, ne pouvaient tenir contre un vainqueur formidable, qui leur Ă©tait de beaucoup supĂ©rieur en forces, et qui venait d'enfoncer le centre de leur ligne. La situation politique n'Ă©tait pas moins alarmante que la situation militaire. Les Hollandais, pleins d'espĂ©rance et de joie en voyant s'approcher les Français, commençaient Ă s'agiter. Le parti orangiste Ă©tait de beaucoup trop faible pour imposer au parti rĂ©publicain. Partout les ennemis de la puissance stathoudĂ©rienne lui reprochaient d'avoir aboli les libertĂ©s du pays, d'avoir enfermĂ© ou banni les meilleurs et les plus gĂ©nĂ©reux patriotes, d'avoir surtout sacrifiĂ© la Hollande Ă l'Angleterre, en l'entraĂźnant dans une alliance contraire Ă tous ses intĂ©rĂȘts commerciaux et maritimes. Ils se rĂ©unissaient secrĂštement en comitĂ©s rĂ©volutionnaires, prĂȘts Ă se soulever au premier signal, Ă destituer les autoritĂ©s, et Ă en nommer d'autres. La province de Frise, dont les Ă©tats Ă©taient assemblĂ©s, osa dĂ©clarer qu'elle voulait se sĂ©parer du stathouder; les citoyens d'Amsterdam firent une pĂ©tition aux autoritĂ©s de la province, dans laquelle ils dĂ©claraient qu'ils Ă©taient prĂȘts Ă s'opposer Ă tout prĂ©paratif de dĂ©fense, et qu'ils ne souffriraient jamais surtout qu'on voulĂ»t percer les digues. Dans cette situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, le stathouder songea Ă nĂ©gocier, et adressa des envoyĂ©s au quartier-gĂ©nĂ©ral de Pichegru, pour demander une trĂšve, et offrir pour conditions de paix la neutralitĂ© et une indemnitĂ© des frais de la guerre. Le gĂ©nĂ©ral français et les reprĂ©sentans refusĂšrent la trĂšve; et, quant aux offres de paix, en rĂ©fĂ©rĂšrent aussitĂŽt au comitĂ© de salut public. DĂ©jĂ l'Espagne, menacĂ©e par Dugommier, que nous avons laissĂ© descendant des PyrĂ©nĂ©es, et par Moncey, qui, maĂźtre du Guipuscoa, s'avançait sur Pampelune, avait fait des propositions d'accommodement. Les reprĂ©sentans envoyĂ©s en VendĂ©e, pour examiner si une pacification Ă©tait possible, avaient rĂ©pondu affirmativement et demandĂ© un dĂ©cret d'amnistie. Quelque secret que soit un gouvernement, toujours les nĂ©gociations de ce genre transpirent elles transpirent mĂȘme avec des ministres absolus, inamovibles; comment seraient-elles restĂ©es secrĂštes avec des comitĂ©s renouvelĂ©s par quart tous les mois? On savait dans le public que la Hollande, l'Espagne, faisaient des propositions; on ajoutait que la Prusse, revenue de ses illusions, et reconnaissant la faute qu'elle avait faite de s'allier Ă la maison d'Autriche, demandait Ă traiter; on savait par tous les journaux de l'Europe qu'Ă la diĂšte de Ratisbonne plusieurs Ă©tats de l'Empire, fatiguĂ©s d'une guerre qui les touchait peu, avaient demandĂ© l'ouverture d'une nĂ©gociation tout disposait donc les esprits Ă la paix; et de mĂȘme qu'ils Ă©taient revenus des idĂ©es de terreur rĂ©volutionnaire Ă des sentimens de clĂ©mence, ils passaient maintenant des idĂ©es de guerre Ă celles d'une rĂ©conciliation gĂ©nĂ©rale avec l'Europe. On recueillait les moindres circonstances pour en tirer des conjectures. Les malheureux enfans de Louis XVI, privĂ©s de tous leurs parens, et sĂ©parĂ©s l'un de l'autre dans la prison du Temple, avaient vu leur sort un peu amĂ©liorĂ© depuis le 9 thermidor. Le cordonnier Simon, gardien du jeune prince, avait pĂ©ri comme complice de Robespierre. On lui avait substituĂ© trois gardiens, dont un seul changeait chaque jour, et qui montraient au jeune prince plus d'humanitĂ©. On tirait de ces changemens opĂ©rĂ©s au Temple de vastes consĂ©quences. Le travail projetĂ© sur les moyens de retirer les assignats donnait lieu aussi Ă de grandes conjectures. Les royalistes, qui se montraient dĂ©jĂ , et dont le nombre s'augmentait de ces incertains qui abandonnent toujours un parti qui commence Ă faiblir, disaient avec malice qu'on allait faire la paix. Ne pouvant plus dire aux rĂ©publicains Vos armĂ©es seront battues, ce qui avait Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ© trop souvent sans succĂšs, et ce qui devenait trop niais, ils leur disaient On va les arrĂȘter dans la victoire; la paix est signĂ©e; on n'aura pas le Rhin; la condition de la paix sera le rĂ©tablissement de Louis XVII sur le trĂŽne, la rentrĂ©e des Ă©migrĂ©s, l'abolition des assignats, la restitution des biens nationaux. On conçoit combien de tels bruits devaient irriter les patriotes. Ceux-ci, dĂ©jĂ effrayĂ©s des poursuites dirigĂ©es contre eux, voyaient avec dĂ©sespoir le but qu'ils avaient poursuivi avec tant d'effort, compromis par le gouvernement. A quoi destinez-vous le jeune Capet? disaient-ils; qu'allez-vous faire des assignats? Nos armĂ©es n'auront-elles versĂ© tant de sang que pour ĂȘtre arrĂȘtĂ©es au milieu de leurs victoires? n'auront-elles pas la satisfaction de donner Ă leur patrie la ligne du Rhin et des Alpes? L'Europe a voulu dĂ©membrer la France; la juste reprĂ©saille de la France victorieuse sur l'Europe doit ĂȘtre de conquĂ©rir les provinces qui complĂštent son sol. Que va-t-on faire pour la VendĂ©e? Va-t-on pardonner aux rebelles quand on immole les patriotes? Il vaudrait mieux, s'Ă©cria un membre de la Montagne dans un transport d'indignation, ĂȘtre Charette que dĂ©putĂ© Ă la convention.» On conçoit combien tous ces sujets de division, joints Ă ceux que la politique intĂ©rieure fournissait dĂ©jĂ , devaient agiter les esprits. Le comitĂ© de salut public, se voyant pressĂ© entre les deux partis, se crut obligĂ© de s'expliquer il vint dĂ©clarer Ă deux reprises diffĂ©rentes, une premiĂšre fois par l'organe de Carnot, une autre fois par celui de Merlin de Douai, que les armĂ©es avaient reçu ordre de poursuivre leurs triomphes, et de n'entendre les propositions de paix qu'au milieu des capitales ennemies. Les propositions de la Hollande lui parurent en effet trop tardives pour ĂȘtre acceptĂ©es, et il ne crut pas devoir consentir Ă nĂ©gocier Ă l'instant oĂč on allait ĂȘtre maĂźtre du pays. Abattre la puissance stathoudĂ©rienne, relever la rĂ©publique hollandaise, lui sembla digne de la rĂ©publique française. On s'exposa, Ă la vĂ©ritĂ©, Ă voir toutes les colonies de la Hollande et mĂȘme une partie de sa marine, devenir la proie des Anglais, qui dĂ©clareraient s'en emparer au nom du stathouder; mais les considĂ©rations politiques devaient l'emporter. La France ne pouvait pas ne pas abattre le stathoudĂ©rat; cette conquĂȘte de la Hollande ajoutait au merveilleux de ses victoires, intimidait davantage l'Europe, compromettait surtout les flancs de la Prusse, obligeait cette puissance Ă traiter sur-le-champ, et par-dessus tout rassurait les patriotes français. En consĂ©quence Pichegru eut ordre de ne plus s'arrĂȘter. La Prusse, l'Empire, n'avaient encore fait aucune ouverture, et on n'eut rien Ă leur rĂ©pondre. Quant Ă l'Espagne, qui promettait de reconnaĂźtre la rĂ©publique et de lui payer des indemnitĂ©s, Ă condition qu'on ferait vers les PyrĂ©nĂ©es un petit Ă©tat Ă Louis XVII, elle fut Ă©coutĂ©e avec mĂ©pris et indignation, et ordre fut donnĂ© aux deux gĂ©nĂ©raux français de s'avancer sans relĂąche. Quant Ă la VendĂ©e, un dĂ©cret d'amnistie fut rendu il portait que tous les rebelles, sans distinction de grade, qui poseraient les armes dans l'intervalle d'un mois, ne seraient pas poursuivis pour le fait de leur insurrection. Le gĂ©nĂ©ral Canclaux, destituĂ© Ă cause de sa modĂ©ration, fut replacĂ© Ă la tĂȘte de l'armĂ©e dite de l'Ouest, qui comprenait la VendĂ©e. Le jeune Hoche, qui avait dĂ©jĂ le commandement de l'armĂ©e des cĂŽtes de Brest, reçut en outre celui de l'armĂ©e des cĂŽtes de Cherbourg personne n'Ă©tait plus capable que ces deux gĂ©nĂ©raux de pacifier le pays, par le mĂ©lange de la prudence et de l'Ă©nergie. Pichegru, qui avait reçu ordre de poursuivre sa marche victorieuse, attendait que la surface du Wahal fĂ»t entiĂšrement prise. Notre armĂ©e longeait le fleuve; elle Ă©tait rĂ©pandue sur ses bords vers Millingen, NimĂšgue, et tout le long de l'Ăźle de Bommel, dont nous Ă©tions maĂźtres. Walmoden, voyant que Pichegru, vers Bommel, n'avait laissĂ© que quelques avant-postes sur la rive droite, les replia, et commença un mouvement offensif. Il proposait au prince d'Orange de se joindre Ă lui, pour former de leurs deux armĂ©es rĂ©unies une masse imposante, qui pĂ»t arrĂȘter par une bataille l'ennemi qu'on ne pouvait plus contenir maintenant par la ligne des fleuves. Le prince d'Orange, tenant Ă ne pas dĂ©couvrir la route d'Amsterdam, ne voulut jamais quitter Gorcum. Walmoden songea Ă se placer sur la ligne de retraite, qu'il avait tracĂ©e d'avance du Wahal Ă lĂ Linge, de la Linge au Leck, du Leck Ă l'Yssel, par Thiel, Arnheim et Deventer. Tandis que les rĂ©publicains attendaient la gelĂ©e avec la plus vive impatience, la place de Grave, dĂ©fendue avec un courage hĂ©roĂŻque par le commandant Debons, se rendit presque rĂ©duite en cendres. C'Ă©tait la principale des places que les Hollandais possĂ©daient au-delĂ de la Meuse, et la seule qui n'eĂ»t pas cĂ©dĂ© Ă l'ascendant de nos armes. Les Français y entrĂšrent le 9 nivĂŽse 29 dĂ©cembre. Enfin, le 19 nivĂŽse 8 janvier 1795, le Wahal se trouva solidement gelĂ©. La division Souham le franchit vers Bommel; la brigade Dewinther, dĂ©tachĂ©e du corps de Macdonald, le traversa vers Thiel. A NimĂšgue et au-dessus, le passage n'Ă©tait pas aussi facile, parce que le Wahal n'Ă©tait pas entiĂšrement pris. NĂ©anmoins le 21 10, la droite des Français le passa au-dessus de NimĂšgue, et Macdonald, appuyĂ© par elle, passa Ă NimĂšgue mĂȘme dans des bateaux. En voyant ce mouvement gĂ©nĂ©ral, l'armĂ©e de Walmoden se retira. Une bataille seule aurait pu la sauver; mais dans l'Ă©tat de division et de dĂ©couragement oĂč se trouvaient les coalisĂ©s, une bataille n'aurait peut-ĂȘtre amenĂ© qu'un dĂ©sastre. Walmoden exĂ©cuta un changement de front en arriĂšre, en se portant sur la ligne de l'Yssel, afin de gagner le Hanovre par les provinces de la terre ferme. ConformĂ©ment au plan de retraite qu'il s'Ă©tait tracĂ©, il abandonna ainsi les provinces d'Utrecht et de la Gueldre aux Français. Le prince d'Orange resta vers la mer, c'est-Ă -dire Ă Gorcum. N'espĂ©rant plus rien, il abandonna son armĂ©e, se prĂ©senta aux Ă©tats rĂ©unis Ă La Haye, leur dĂ©clara qu'il avait essayĂ© tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour la dĂ©fense du pays, et qu'il ne lui restait plus rien Ă faire. Il engagea les reprĂ©sentans Ă ne pas rĂ©sister davantage au vainqueur, pour ne pas amener de plus grands malheurs. Il s'embarqua aussitĂŽt aprĂšs pour l'Angleterre. DĂšs cet instant, les vainqueurs n'avaient plus qu'Ă se rĂ©pandre comme un torrent dans toute la Hollande. Le 28 nivĂŽse 17 janvier, la brigade Salm entra Ă Utrecht, et le gĂ©nĂ©ral Vandamme Ă Arnheim. Les Ă©tats de Hollande dĂ©cidĂšrent qu'on ne rĂ©sisterait plus aux Français, et que des commissaires iraient leur ouvrir les places dont ils croiraient avoir besoin pour leur sĂ»retĂ©. De toutes parts, les comitĂ©s secrets qui s'Ă©taient formĂ©s manifestaient leur existence, chassaient les autoritĂ©s Ă©tablies, et en nommaient spontanĂ©ment de nouvelles. Les Français Ă©taient reçus
ChapitreII - Conjectures sur les voies de la Providence dans la révolution française. Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu'elle doit remplir. La France exerce sur l'Europe une véritable magistrature qu'il serait inutile de contester, dont elle a abusé de la maniÚre la plus coupable.
Carte mentaleĂlargissez votre recherche dans UniversalisLa pĂ©riode appelĂ©e RĂ©volution française, qui se situe entre 1789 et 1799, constitue une rupture considĂ©rable, abolissant la monarchie, inventant de nouveaux rapports sociaux et crĂ©ant une langue politique inĂ©dite. Ce bouleversement ne reprĂ©sente pas seulement la pointe des mouvements rĂ©volutionnaires qui se produisent en Europe et en AmĂ©rique du Nord Ă la mĂȘme Ă©poque, attirant Ă lui des rĂ©formateurs de ces contrĂ©es ; il en radicalise aussi les termes et jette les bases d'une nouvelle culture politique. La violence dont il est porteur et qui s'exprime de façon particuliĂšrement forte accentue la novation. La RĂ©volution française incarne ainsi Ă elle seule une Ă©poque de l'histoire de l'Europe et du monde, rompant la chaĂźne des temps, comme les contemporains n'ont pas manquĂ© de l'observer, qu'ils s'appellent Saint-Just, Goethe ou Joseph de ses causes, ses modalitĂ©s et ses consĂ©quences ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement l'objet d'analyses passionnĂ©es. La brutalitĂ© des affrontements et l'ampleur des guerres civiles et extĂ©rieures, les retournements de situations accompagnĂ©s souvent de l'Ă©limination des acteurs politiques dĂ©chus, les remaniements institutionnels et linguistiques ont tellement marquĂ© les consciences et les mĂ©moires qu'il est aisĂ© de comprendre l'ĂąpretĂ© des dĂ©bats que suscite l'Ă©vocation de ces Ă©vĂ©nements. Leurs Ă©chos et leurs rĂ©sonances ont en outre Ă©tĂ© Ă la base d'engagements collectifs ou individuels, aussi bien dans la France agitĂ©e par la sĂ©rie des rĂ©volutions du xixe siĂšcle jusqu'Ă l'Ă©tablissement dĂ©finitif de la RĂ©publique qu'en Europe puisque les rĂ©volutionnaires français servent de modĂšles aux rĂ©volutionnaires italiens, allemands, russes ou en AmĂ©rique latine, marquĂ©e par plus d'un siĂšcle de de la RĂ©volution française peut d'autant moins se faire seulement pour elle-mĂȘme que, par un revirement de l'histoire mondiale, la lutte contre les Ătats totalitaires et l'effondrement des systĂšmes politiques se rĂ©clamant du communisme ont entraĂźnĂ© une relecture dĂ©chirante de celle-ci ; elle a mĂȘme Ă©tĂ© accusĂ©e d'avoir contenu les germes de la culture totalitaire qui a ravagĂ© le xxe siĂšcle. La RĂ©volution française possĂšde ainsi une densitĂ© de significations et d'implications dont tout rĂ©cit doit tenir du cadre chronologique prĂ©cis de la RĂ©volution française illustre les difficultĂ©s propres Ă la comprĂ©hension de la pĂ©riode, aussi bien pour en marquer le dĂ©but que la fin. La RĂ©volution, en effet, n'a pas commencĂ© Ă la suite d'actions violentes dĂ©libĂ©rĂ©es, comme la rĂ©volution bolchevique d'octobre 1917. Le rĂšgne de Louis XVI ne prend fin officiellement que le 10 aoĂ»t 1792, lorsque le roi, qui avait acceptĂ© la Constitution Ă©tablissant une monarchie constitutionnelle le 13 septembre 1791 et prĂȘtĂ© serment le 14, est dĂ©posĂ© par l'AssemblĂ©e lĂ©gislative. Reste que les contemporains ont eu conscience d'entrer en rĂ©volution dĂšs 1789 peut-ĂȘtre lorsque les Ătats gĂ©nĂ©raux, rĂ©unis Ă la demande du roi en mai, se sont constituĂ©s en organe autonome sous le nom d'AssemblĂ©e nationale le 17 juin 1789, davantage lorsque la violence de la prise de la Bastille du 14 juillet est acceptĂ©e par le roi, assurĂ©ment lorsqu'en octobre 1789, sous la pression de manifestants, lui-mĂȘme, sa famille et l'AssemblĂ©e s'installent Ă Paris, reconnaissant de fait que le peuple parisien reprĂ©sente une force politique. Ă cette date, les Français et les observateurs Ă©trangers, qu'ils y soient favorables ou opposĂ©s, savent qu'ils vivent en rĂ©volution. Les changements institutionnels ont suivi les mutations de la vie politique et des quel moment peut-on situer la fin de la RĂ©volution ? La question a Ă©tĂ© politique avant d'ĂȘtre historiographique. DĂšs 1791, certains assurent que la rĂ©volution est terminĂ©e », estimant â et espĂ©rant â qu'il n'y a plus de rĂ©formes Ă rĂ©clamer et que, les principaux opposants Ă©tant exclus de la nation, la communautĂ© française peut ĂȘtre soudĂ©e autour des nouveaux principes. Cependant les radicaux, promoteurs d'une rĂ©volution sociale et d'un autre contrat social, repoussent l'arrĂȘt du proces [...]1 2 3 4 5 âŠpour nos abonnĂ©s, lâarticle se compose de 44 pagesAfficher les 3 mĂ©dias de l'articleĂcrit par professeur Ă l'universitĂ© de Paris-I-PanthĂ©on-SorbonneMarc THIVOLET Ă©crivainClassificationArtsArts graphiquesCaricatureHistoireScience historiqueHistoriographieHistoireHistoire chronologieHistoire, de 1789 Ă la fin du xixe française 1789-1799HistoireHistoire par rĂ©gions et paysHistoire de l'Europe occidentaleFrance, histoireAutres rĂ©fĂ©rences RĂVOLUTION FRANĂAISE » est Ă©galement traitĂ© dans RĂVOLUTION FRANĂAISE, en brefĂcrit par Sylvain VENAYRE âą 221 mots âą 1 mĂ©diaLa dĂ©cision des Ătats gĂ©nĂ©raux, convoquĂ©s par Louis XVI pour rĂ©soudre la crise financiĂšre du royaume, de se constituer en AssemblĂ©e nationale est une rĂ©volution politique. DĂ©sormais, la souverainetĂ© n'appartient plus au roi mais au peuple, qui devient le fondement du pouvoir politique, alors mĂȘme que l'individu, en faveur de qui est promulguĂ©e la DĂ©cl [âŠ] Lire la suiteRĂVOLUTION FRANĂAISE - repĂšres chronologiquesĂcrit par Sylvain VENAYRE âą 171 mots17 juin 1789 Les Ătats gĂ©nĂ©raux, ouverts depuis le 5 mai, se constituent en AssemblĂ©e juillet 1789 Prise de la aoĂ»t 1789 Abolition des aoĂ»t 1789 DĂ©claration des droits de [âŠ] Lire la suiteRĂVOLUTION FRANĂAISE GUERRES DE LAĂcrit par Jean DĂRENS âą 1 446 mots âą 1 mĂ©diaĂ la fin de 1791, la France marche Ă la guerre, chaque parti croyant y trouver son intĂ©rĂȘt. La Cour espĂšre que la guerre ruinera la RĂ©volution et rĂ©tablira le pouvoir monarchique la guerre est le seul moyen de provoquer l'intervention des princes Ă©trangers, et la France en pleine convulsion ne paraĂźt pas capable de soutenir une demi-campagne ».Le ministĂšr [âŠ] Lire la suiteABENSOUR MIGUEL 1939-2017Ăcrit par Anne KUPIEC âą 908 mots âą 1 mĂ©dia Utopie, Ă©mancipation, critique, politique â tels sont les termes qui peuvent qualifier le travail conduit par Miguel Abensour, professeur de philosophie politique, Ă©diteur et penseur . Miguel Abensour est nĂ© Ă Paris le 13 fĂ©vrier 1939. AgrĂ©gĂ© de sciences politiques, auteur dâune thĂšse dâĂtat Les Formes de l'utopie socialiste-communiste essai sur le communisme critique et l ' utopie, il ensei [âŠ] Lire la suiteACCAPAREURSĂcrit par Jean DĂRENS âą 627 mots La question des subsistances a jouĂ© un rĂŽle essentiel dans la mobilisation des masses populaires qui, par l'insurrection, ont donnĂ© Ă la RĂ©volution un nouvel Ă©lan Ă chaque fois qu'elle semblait dans l'impasse, le 14 juillet et le 5 octobre 1789, le 20 juin et le 10 aoĂ»t 1792. Ă chaque fois, le peuple des faubourgs s'est soulevĂ© pour briser les tentatives des contre-rĂ©volutionnaires qui voulaient [âŠ] Lire la suiteADOPTIONĂcrit par Pierre MURAT âą 8 874 mots Dans le chapitre Historique » [âŠ] L'institution est connue et pratiquĂ©e depuis la plus haute antiquitĂ© les droits mĂ©sopotamien, Ă©gyptien, hĂ©braĂŻque ou grec la connaissent. Surtout elle a Ă©tĂ© trĂšs pratiquĂ©e par les romains, selon des formes et pour des raisons qui ont variĂ© selon les Ă©poques. Mais Ă Rome, la notion de famille ne repose pas sur l'engendrement et l'affection, mais sur la soumission Ă la puissance d'un chef de fa [âŠ] Lire la suiteALLEMAGNE Histoire - Allemagne moderne et contemporaineĂcrit par Michel EUDE, Alfred GROSSER âą 26 856 mots âą 39 mĂ©dias Dans le chapitre L'Allemagne et la RĂ©volution française » [âŠ] Les Ă©vĂ©nements qui bouleversent la France Ă partir de 1789 rencontrent cependant en Allemagne un accueil trĂšs divers. Ă la sympathie initiale qu'ils suscitent dans les milieux Ă©clairĂ©s, succĂšde bientĂŽt une inquiĂ©tude qui se change, aprĂšs 1792, en rĂ©serve ou en hostilitĂ© dĂ©clarĂ©e. Comme en Angleterre, les esprits les plus hardis ne s'avancent pas, sauf de trĂšs rares exceptions, au-delĂ de ce que re [âŠ] Lire la suiteALSACEĂcrit par Françoise LĂVY-COBLENTZ, Raymond WOESSNER, Universalis âą 6 606 mots âą 2 mĂ©dias Dans le chapitre La RĂ©volution et ses rĂ©percussions en Alsace » [âŠ] Le 21 juillet 1789, Ă la nouvelle de la prise de la Bastille, le peuple strasbourgeois se prĂ©cipite Ă l'hĂŽtel de ville qu'il saccage entiĂšrement. ChĂąteaux et abbayes sont pris d'assaut par les paysans, notamment dans le Sundgau. La premiĂšre grande manifestation populaire se dĂ©roule Ă l'occasion de la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration du Rhin qui rassemble Ă Strasbourg, le 13 juin 1790, cinquante mille citoye [âŠ] Lire la suiteALSACE PRINCES POSSESSIONNĂS D'Ăcrit par Ghislain de DIESBACH âą 659 mots Lors de la rĂ©union de l'Alsace Ă la France, sous Louis XIV, il avait Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© que les fiefs appartenant Ă des souverains Ă©trangers ne relĂšveraient pas du droit français, notamment en matiĂšre d'impĂŽts et de douanes. En voulant appliquer les dĂ©crets du 4 aoĂ»t 1789 sur l'abolition des droits fĂ©odaux, puis celui du 2 novembre de la mĂȘme annĂ©e sur la sĂ©cularisation des biens du clergĂ©, l'AssemblĂ©e c [âŠ] Lire la suiteAMI DU PEUPLE L'Ăcrit par Pierre ALBERT âą 381 mots Marat fonde, le 12 septembre 1789, Le Publiciste parisien qui prend trĂšs vite le titre plus significatif de L'Ami du peuple et la devise Vitam impendere vero Consacrer sa vie Ă la vĂ©ritĂ© ». C'est une publication de huit Ă seize pages de petit format, rĂ©digĂ©e tout entiĂšre par le seul Marat, et qui a plus la forme d'un pamphlet pĂ©riodique que d'un quotidien d'information. Aussi bien, du fait [âŠ] Lire la suiteVoir aussiALLĂGORIE histoire de l'artCONSEIL DES ANCIENSASSEMBLĂE NATIONALEASSEMBLĂES DANS L'ANCIEN RĂGIMEBABEUF FRANĂOIS-NOĂL dit GRACCHUSPRISE DE LA BASTILLECAHIERS DE DOLĂANCESCONSEIL DES CINQ-CENTSRĂPUBLIQUE CISALPINECONSPIRATIONNISME ou COMPLOTISME ou COMPLOTPENSĂE CONTRE-RĂVOLUTIONNAIRECONVENTION NATIONALE RĂ©volution françaiseCULTURE POLITIQUEANTOINE BALTHAZAR JOSEPH DANDRĂDĂCLARATION DES DROITS DE L'HOMME DE 1793DĂPARTEMENTSJOURNĂE DU DIX AOĂT 1792ĂCOLE PRIMAIRE ou ENSEIGNEMENT PRIMAIRECONJURATION DES ĂGAUXHISTOIRE DE L' ĂGLISE du concile de Trente Ă nos joursLes derniers Ă©vĂ©nements1er-30 juillet 2009 Iran. Poursuite de la contestation contre la réélection du prĂ©sident Mahmoud Ahmadinejad Ils reçoivent l'appui de nombreux ayatollahs et de pĂšres » de la rĂ©volution islamique de 1979. Le 6, le Quai d'Orsay annonce qu'une jeune Française, Clotilde Reiss, lectrice de français depuis cinq mois Ă l'universitĂ© d'Ispahan, est dĂ©tenue par les autoritĂ©s iraniennes depuis le 1er juillet, accusĂ©e d'espionnage. Le 9, plusieurs centaines de personnes, bravant l'interdiction gouvernementale de manifester, se rassemblent prĂšs de la place de la RĂ©volution Ă TĂ©hĂ©ran, ainsi que dans plusieurs grandes villes, pour commĂ©morer le soulĂšvement Ă©tudiant durement rĂ©primĂ© de juillet 1999. [âŠ] Lire la suite13-18 juillet 1989 France. Grandioses cĂ©rĂ©monies pour le bicentenaire de la RĂ©volution française Le 13, c'est par une cĂ©lĂ©bration des Droits de l'homme, qui a lieu Ă midi sur le parvis du TrocadĂ©ro Ă Paris, que commencent les festivitĂ©s destinĂ©es Ă marquer le bicentenaire de la RĂ©volution française. Le fait qu'elles coĂŻncident avec le sommet des sept pays industrialisĂ©s et qu'elles rassemblent dans la capitale une trentaine de chefs d'Ătat ou de gouvernement, nĂ©cessitant une logistique et des mesures de sĂ©curitĂ© exceptionnelles, a provoquĂ© un dĂ©but de polĂ©mique. [âŠ] Lire la suite11-20 juillet 1988 GrĂšce. Attaque terroriste contre les passagers du City-of-Poros » Le 13, Ă Beyrouth, une mystĂ©rieuse Organisation des martyrs de la rĂ©volution populaire en Palestine, unitĂ© Abou Jihad, revendique l'attentat. En fait, l'enquĂȘte piĂ©tine et la guerre des polices » grecques ne fait qu'accroĂźtre la confusion. Ainsi, la photo d'une jeune touriste française, Ălisabeth Bismuth, qui se rĂ©vĂ©lera ĂȘtre une des victimes de l'attaque, est diffusĂ©e aux postes frontiĂšres comme Ă©tant celle d'une des terroristes. [âŠ] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis
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CHAPITRE sur lâhistoire de France. LES hommes ne savent guĂšre que lâhistoire de leur temps ; et lâon dirait, en lisant les dĂ©clamations de nos jours, que les huit siĂšcles de la monarchie qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la rĂ©volution françoise, nâont Ă©tĂ© que des temps tranquilles, et que la nation Ă©toit alors sur des roses. On oublie les templiers brĂ»lĂ©s sous Philippe-le-Bel ; les triomphes des Anglois sous les Valois ; la guerre de la Jacquerie ; les assassinats du duc dâOrlĂ©ans et du duc de Bourgogne ; les cruautĂ©s perfides de Louis XI ; les protestans françois condamnĂ©s a dâaffreux supplices sous François Ier, pendant quâil sâallioit lui-mĂȘme aux protestans dâAllemagne ; les horreurs de la ligue surpassĂ©es toutes encore par le massacre de la Saint-BarthĂ©lemi ; les conspirations contre Henri IV, et son assassinat, Ćuvre effroyable des ligueurs ; les Ă©chafauds arbitraires Ă©levĂ©s par le cardinal de Richelieu ; les dragonnades, la rĂ©vocation de lâĂ©dit de Nantes, lâexpulsion des protestans et la guerre des CĂ©vennes, sous Louis XIV ; enfin les querelles plus douces, mais non moins importantes, des parlemens sous Louis XV. Des troubles sans fin se sont Ă©levĂ©s pour obtenir la libertĂ© telle quâon la concevoit Ă diffĂ©rentes pĂ©riodes, soit fĂ©odale, soit religieuse, enfin reprĂ©sentative ; et, si lâon en excepte les rĂšgnes oĂč des monarques, tels que François Ier, et surtout Louis XIV, ont eu la dangereuse habiletĂ© dâoccuper les esprits par la guerre, il ne sâest pas Ă©coulĂ©, pendant lâespace de huit siĂšcles, vingt-cinq ans durant lesquels, ou les grands vassaux armĂ©s contre les rois, ou les paysans soulevĂ©s contre les seigneurs, ou les rĂ©formĂ©s se dĂ©fendant contre les catholiques, ou les parlemens se prononçant contre la cour, nâaient essayĂ© dâĂ©chapper au pouvoir arbitraire, le plus insupportable fardeau qui puisse peser sur un peuple. Les troubles civils, aussi-bien que les violences auxquelles on a eu recours pour les Ă©touffer, attestent que les François ont luttĂ© autant que les Anglais pour obtenir la libertĂ© lĂ©gale, qui seule peut faire jouir une nation du calme, de lâĂ©mulation et de la prospĂ©ritĂ©. Il importe de rĂ©pĂ©ter Ă tous les partisans des droits qui reposent sur le passĂ©, que câest la libertĂ© qui est ancienne, et le despotisme qui est moderne. Dans tous les Ă©tats europĂ©ens, fondĂ©s au commencement du moyen Ăąge, le pouvoir des rois a Ă©tĂ© limitĂ© par celui des nobles ; les diĂštes en Allemagne, en SuĂšde, en Danemark, avant sa charte de servitude, les parlemens en Angleterre, les cortĂšs en Espagne, les corps intermĂ©diaires de tout genre en Italie, prouvent que les peuples du Nord ont apportĂ© avec eux des institutions qui resserroient le pouvoir dans une classe, mais qui ne favorisoient en rien le despotisme. Les Francs nâont jamais reconnu leurs chefs pour despotes. Lâon ne peut nier que, sous les deux premiĂšres races, tout ce qui avoit droit de citoyen, câest-Ă -dire, les nobles, et les nobles Ă©toient les Francs, ne participĂąt au gouvernement. Tout le monde sait, dit M. de Boulainvilliers, qui certes nâest pas philosophe, que les François Ă©toient des peuples libres qui se choisissoient des chefs sous le nom de rois, pour exĂ©cuter des lois quâeux-mĂȘmes avoient Ă©tablies, ou pour les conduire Ă la guerre, et quâils nâavoient garde de considĂ©rer les rois comme des lĂ©gislateurs qui pouvoient tout ordonner selon leur bon plaisir. Il ne reste aucune ordonnance des deux premiĂšres races de la monarchie qui ne soit caractĂ©risĂ©e du consentement des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des champs de mars ou de mai ; et mĂȘme aucune guerre ne se faisoit alors sans leur approbation. » La troisiĂšme race des rois françois se fonda sur le rĂ©gime fĂ©odal ; les deux prĂ©cĂ©dentes tenoient de plus prĂšs Ă la conquĂȘte. Les premiers princes de la troisiĂšme race sâintituloient Rois par la grĂące de Dieu et par le consentement du peuple ; et ensuite la formule de leur serment contenoit la promesse de conserver les lois et les droits de la nation. Les rois de France, depuis saint Louis jusquâĂ Louis XI, ne se sont point arrogĂ© le droit de faire des lois sans le consentement des Ă©tats gĂ©nĂ©raux. Mais les querelles des trois ordres, qui ne purent jamais sâaccorder, les obligĂšrent Ă recourir aux rois comme mĂ©diateurs ; et les ministres se sont servis habilement de cette nĂ©cessitĂ©, ou pour ne pas convoquer les Ă©tats gĂ©nĂ©raux, ou pour les rendre inutiles. Lorsque les Anglais entrĂšrent en France, Ădouard III dit, dans sa proclamation, quâil venoit rendre aux François leurs droits quâon leur avoit ĂŽtĂ©s. Les quatre meilleurs rois de France, saint Louis, Charles V, Louis XII, et surtout Henri IV, chacun suivant les idĂ©es de son siĂšcle, ont voulu fonder lâempire des lois. Les croisades ont empĂȘchĂ© Saint Louis de consacrer tout son temps au bien du royaume. Les guerres contre les Anglais et la captivitĂ© de Jean-le-Bon, ont absorbĂ© dâavance les ressources que prĂ©paroit la sagesse de son fils Charles V. La malheureuse expĂ©dition dâItalie, mal commencĂ©e par Charles VIII, mal continuĂ©e par Louis XII, a privĂ© la France dâune partie des biens que ce dernier lui destinoit ; et les ligueurs, les atroces ligueurs, Ă©trangers et fanatiques, ont arrachĂ© au monde le roi, lâhomme le meilleur, et le prince le plus grand et le plus Ă©clairĂ© que la France ait produit, Henri IV. NĂ©anmoins malgrĂ© les obstacles singuliers qui ont arrĂȘtĂ© la marche de ces quatre souverains, supĂ©rieurs de beaucoup Ă tous les autres, ils se sont occupĂ©s, pendant leur rĂšgne, Ă reconnoĂźtre des droits qui limitoient les leurs. Saint-Louis continua les affranchissemens des communes, commencĂ©s par Louis-le-Gros ; il fit des rĂšglemens pour assurer lâindĂ©pendance et la rĂ©gularitĂ© de la justice ; et, chose remarquable, lorsquâil fut choisi par les barons anglais pour arbitre entre eux et leur monarque Henri III, il blĂąma les barons rebelles, mais il fut dâavis que Henri III devoit ĂȘtre fidĂšle Ă la charte quâil avoit jurĂ©e. Celui qui resta prisonnier en Afrique, pour ne pas manquer Ă ses sermens, pouvoit-il Ă©noncer une autre opinion ? Jâaimerois mieux, disoit-il, quâun Ă©tranger de lâextrĂ©mitĂ© de lâEurope, quâun Ăcossais vĂźnt gouverner la France, plutĂŽt que mon fils, sâil ne devoit pas ĂȘtre sage et juste. » Charles V, pendant quâil nâĂ©toit que rĂ©gent, convoqua les Ă©tats gĂ©nĂ©raux de 1355, les plus remarquables de lâhistoire de France, par les rĂ©clamations quâils firent en faveur de la nation. Ce mĂȘme Charles V, devenu roi, assembla les Ă©tats gĂ©nĂ©raux en 1369, afin dâen obtenir lâimpĂŽt des gabelles, alors Ă©tabli pour la premiĂšre fois ; il permit aux bourgeois de Paris dâacheter des fiefs ; mais, comme les Ă©trangers occupoient alors une partie du royaume, lâon peut aisĂ©ment concevoir que le premier intĂ©rĂȘt dâun roi de France Ă©toit de les repousser et cette cruelle situation fut cause que Charles V se permit dâexiger quelques impĂŽts sans le consentement de la nation. Mais, en mourant, il dĂ©clara quâil sâen repentoit, et reconnut quâil nâen avoit pas eu le droit. Les troubles intĂ©rieurs, combinĂ©s avec les invasions des Anglais, rendirent pendant long-temps la marche du gouvernement trĂšs-difficile. Charles VII Ă©tablit le premier les troupes de ligne ; funeste Ă©poque dans lâhistoire des nations ! Louis XI, dont le nom suffit, comme celui de NĂ©ron ou de TibĂšre, essaya de sâarroger le pouvoir absolu. Il fit quelques pas dans la route que le cardinal de Richelieu a si bien suivie depuis ; mais il rencontra dans les parlemens une grande opposition. En gĂ©nĂ©ral, ces corps ont donnĂ© de la consistance aux lois en France, et il nâest presque pas une de leurs remontrances oĂč ils ne rappellent aux rois leurs engagemens envers la nation. Ce mĂȘme Louis XI Ă©toit encore bien loin cependant de se croire un roi sans limites ; et, dans lâinstruction quâil laissa en mourant Ă son fils Charles VIII. il lui dit Quand les rois ou les princes nâont regard Ă la loi, en ce faisant, ils font leur peuple serf, et perdent le nom de roi ; car nul ne doit ĂȘtre appelĂ© roi fors celui qui rĂšgne et seigneurie sur les Francs. Les Francs de nature aiment leur seigneur ; mais les serfs naturellement haĂŻssent comme les esclaves leurs maĂźtres. » Tant il est vrai que, par testament du moins, les tyrans mĂȘmes ne peuvent sâempĂȘcher de blĂąmer le despotisme ! Louis XII, surnommĂ© le PĂšre du peuple, soumit Ă la dĂ©cision des Ă©tats gĂ©nĂ©raux le mariage du comte dâAngoulĂȘme, depuis François Ier, avec sa fille Claude, et le choix de ce prince pour successeur. La continuation de la guerre dâItalie Ă©toit impolitique ; mais, comme Louis XII diminua les impĂŽts par lâordre quâil mit dans les finances, et quâil vendit ses propres domaines pour subvenir aux dĂ©penses de lâĂ©tat, le peuple ressentit moins sous lui, quâil nâauroit fait sous tout autre monarque, les inconvĂ©niens de cette expĂ©dition. Dans le concile de Tours, le clergĂ© de France, dâaprĂšs les dĂ©sirs de Louis XII, dĂ©clara quâil ne devoit point une obĂ©issance implicite au pape. Lorsque des comĂ©diens sâavisĂšrent de reprĂ©senter une piĂšce pour se moquer de la respectable avarice du roi, il ne souffrit pas quâon les punĂźt, et dit ces paroles remarquables Ils peuvent nous apprendre des vĂ©ritĂ©s utiles. Laissons-les se divertir, pourvu quâils respectent lâhonneur des dames. Je ne suis pas fĂąchĂ© que lâon sache que, sous mon rĂšgne, on a pris cette libertĂ© impunĂ©ment. » La libertĂ© de la presse nâĂ©toit-elle pas tout entiĂšre dans ces paroles ? Car alors la publicitĂ© du théùtre Ă©toit bien plus grande que celle des livres. Jamais un monarque vraiment vertueux ne sâest trouvĂ© en possession de la puissance souveraine, sans avoir dĂ©sirĂ© de modĂ©rer sa propre autoritĂ©, au lieu dâempiĂ©ter sur les droits des peuples ; les rois Ă©clairĂ©s veulent limiter le pouvoir de leurs ministres et de leurs successeurs. Un esprit de lumiĂšre se fait toujours sentir suivant la nature des temps, dans tous les hommes dâĂ©tat de premier rang, ou par leur raison, ou par leur Ăąme. Les premiers jours du seiziĂšme siĂšcle virent naĂźtre la rĂ©forme religieuse dans les Ă©tats les plus Ă©clairĂ©s de lâEurope en Allemagne, en Angleterre, bientĂŽt aprĂšs en France. Loin de se dissimuler que la libertĂ© de conscience tient de prĂšs Ă la libertĂ© politique, il me semble que les protestans doivent se vanter de cette analogie. Ils ont toujours Ă©tĂ© et seront toujours des amis de la libertĂ© ; lâesprit dâexamen en matiĂšre de religion, conduit nĂ©cessairement au gouvernement reprĂ©sentatif, en fait dâinstitutions politiques. La proscription de la raison sert Ă tous les despotismes, et seconde toutes les hypocrisies La France fut sur le point dâadopter la rĂ©formation Ă la mĂȘme Ă©poque oĂč elle se consolida, en Angleterre ; les plus grands seigneurs de lâĂ©tat, CondĂ©, Coligny, Rohan, LesdiguiĂšres professĂšrent la foi Ă©vangĂ©lique. Les Espagnols, guidĂ©s par lâinfernal gĂ©nie de Philippe II, soutinrent la Ligue en France, conjointement avec Catherine de MĂ©dicis. Une femme de son caractĂšre devoit souhaiter le pouvoir sans bornes, et Philippe II vouloit faire de sa fille une reine de France, au prĂ©judice de Henri IV. On voit que le despotisme ne respecte pas toujours la lĂ©gitimitĂ©. Les parlemens ont refusĂ© cent Ă©dits royaux de 1562 Ă 1589. NĂ©anmoins, le chancelier de lâHĂŽpital trouva plus dâappui pour la tolĂ©rance religieuse dans les Ă©tats gĂ©nĂ©raux quâil put rassembler, que dans le parlement. Ce corps de magistrature, trĂšs-bon pour maintenir les anciennes lois, comme sont tous les corps, ne participoit pas aux lumiĂšres du temps. Des dĂ©putĂ©s Ă©lus par la nation peuvent seuls sâassocier Ă ses besoins et Ă ses dĂ©sirs, selon chaque Ă©poque. Henri IV fut long-temps le chef des rĂ©formĂ©s ; mais il se vit enfin forcĂ© de cĂ©der Ă lâopinion dominante, bien quâelle fĂ»t celle de ses adversaires. Toutefois il montra tant de sagesse et de magnanimitĂ© pendant son rĂšgne, que le souvenir de ce peu dâannĂ©es est plus rĂ©cent encore pour les cĆurs françois, que celui mĂȘme des deux siĂšcles qui se sont Ă©coulĂ©s depuis. LâĂ©dit de Nantes, publiĂ© en 1598, fondoit la tolĂ©rance religieuse pour laquelle on nâa point encore cessĂ© de lutter. Cet Ă©dit opposoit une barriĂšre au despotisme ; car, quand le gouvernement est obligĂ© de tenir la balance Ă©gale entre deux partis opposĂ©s, câest un exercice continuel de raison et de justice. Dâailleurs, comment un homme tel que Henri IV eĂ»t-il dĂ©sirĂ© le pouvoir absolu ? CâĂ©toit contre la tyrannie de MĂ©dicis et des Guise quâil sâĂ©toit armĂ© ; il avoit combattu pour en dĂ©livrer la France, et sa gĂ©nĂ©reuse nature lui inspiroit bien plus le besoin de lâadmiration libre, que de lâobĂ©issance servile. Sully mettoit dans les finances du royaume un ordre qui auroit pu rendre lâautoritĂ© royale tout-Ă -fait indĂ©pendante des peuples ; mais Henri IV ne faisoit point ce coupable usage dâune vertu, lâĂ©conomie il convoqua donc lâassemblĂ©e des notables Ă Rouen, et voulut quâelle fĂ»t librement Ă©lue, sans que lâinfluence du souverain eĂ»t part au choix de ses membres. Les troubles civils Ă©toient encore bien rĂ©cens, et lâon auroit pu se servir de ce prĂ©texte pour remettre tous les pouvoirs entre les mains du souverain ; mais câest dans la vraie libertĂ© que se trouve le remĂšde le plus efficace contre lâanarchie. Chacun sait par cĆur les belles paroles de Henri IV Ă lâouverture de lâassemblĂ©e. La conduite du roi fut dâaccord avec son langage il se soumit aux demandes de lâassemblĂ©e, bien quâelles fussent assez impĂ©rieuses, parce quâil avait promis dâobtempĂ©rer aux dĂ©sirs des dĂ©lĂ©guĂ©s du peuple. Enfin, le mĂȘme respect pour la publication de la vĂ©ritĂ© quâavoit montrĂ© Louis XII, se trouve dans les discours que Henri IV tint Ă son historien Matthieu contre la flatterie. Ă lâĂ©poque oĂč vivoit Henri IV, les esprits nâĂ©toient tournĂ©s que vers la libertĂ© religieuse ; il crut lâassurer par lâĂ©dit de Nantes mais, comme il en Ă©toit seul lâauteur, un autre roi put dĂ©faire son ouvrage. Chose Ă©tonnante ! Grotius prĂ©dit sous Louis XIII, dans un de ses Ă©crits, que lâĂ©dit de Nantes Ă©tant une concession et non pas un pacte rĂ©ciproque, un des successeurs de Henri IV pourroit changer ce quâil avoit Ă©tabli. Si ce grand monarque avoit vĂ©cu de nos jours, il nâauroit pas voulu que le bien quâil faisoit Ă la France fĂ»t prĂ©caire comme sa vie, et il auroit donnĂ© des garanties politiques Ă cette mĂȘme tolĂ©rance, dont, aprĂšs sa mort, la France fut cruellement privĂ©e. Henri IV, peu de temps avant de mourir, conçut, dit-on, la grande idĂ©e dâĂ©tablir lâindĂ©pendance des divers Ă©tats de lâEurope par un congrĂšs. Mais ce qui est certain au moins, câest que son but principal Ă©toit de soutenir le parti des protestans en Allemagne. Le fanatisme, qui le fit assassiner, ne se trompa point sur ses vĂ©ritables intentions. Ainsi pĂ©rit le souverain le plus françois qui ait rĂ©gnĂ© sur la France. Souvent nos rois ont tenu de leurs mĂšres un caractĂšre Ă©tranger ; mais Henri IV Ă©toit en tout compatriote de ses sujets. Lorsque Louis XIII hĂ©rita de sa mĂšre, italienne, une grande dissimulation, on ne reconnut plus le sang du pĂšre dans le fils. Qui pourroit croire que la marĂ©chale dâAncre ait Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e comme sorciĂšre, et en prĂ©sence de la mĂȘme nation qui venoit, vingt ans auparavant, dâapplaudir Ă lâĂ©dit de Nantes ? Il y a des Ă©poques oĂč le sort de lâesprit humain dĂ©pend dâun homme ; celles-lĂ sont malheureuses, car rien de durable ne peut se faire que par lâimpulsion universelle. Le cardinal de Richelieu voulut dĂ©truire lâindĂ©pendance des grands vassaux de la couronne, et, dans ce but, il attira les nobles Ă Paris, afin de changer en courtisans les seigneurs des provinces. Louis XI avoit conçu la mĂȘme idĂ©e ; mais la capitale, Ă cette Ă©poque, ne prĂ©sentoit aucune sĂ©duction de sociĂ©tĂ©, et la cour encore moins ; plusieurs hommes dâun rare talent et dâune grande Ăąme, dâOssat, Mornai, Sully, sâĂ©toient dĂ©veloppĂ©s avec Henri IV ; mais aprĂšs lui lâon ne vit bientĂŽt plus aucun de ces grands chevaliers, dont les noms sont encore comme les traditions hĂ©roĂŻques de lâhistoire de France. Le despotisme du cardinal de Richelieu dĂ©truisit en entier lâoriginalitĂ© du caractĂšre françois, sa loyautĂ©, sa candeur, son indĂ©pendance. On a beaucoup vantĂ© le talent du prĂȘtre ministre, parce quâil a maintenu la grandeur politique de la France, et sous ce rapport on ne sauroit lui refuser des talens supĂ©rieurs ; mais Henri IV atteignoit au mĂȘme but, en gouvernant par des principes de justice et de vĂ©ritĂ©. Le gĂ©nie se manifeste non-seulement dans le triomphe quâon remporte, mais dans les moyens quâon a pris pour lâobtenir. La dĂ©gradation morale, empreinte sur une nation quâon accoutume au crime, tĂŽt ou tard doit lui nuire plus que les succĂšs ne lâont servie. Le cardinal de Richelieu fit brĂ»ler comme sorcier un pauvre innocent curĂ©, Urbain Grandier, se prĂȘtant ainsi bassement et perfidement aux superstitions quâil ne partageoit pas. Il fit enfermer dans sa propre maison de campagne, Ă Ruelle, le marĂ©chal de Marillac quâil haĂŻssoit, pour le faire condamner Ă mort plus sĂ»rement sous ses yeux. M. de Thou porta sa tĂȘte sur un Ă©chafaud, pour nâavoir pas dĂ©noncĂ© son ami. Aucun dĂ©lit politique ne fut jugĂ© lĂ©galement sous le ministĂšre du cardinal de Richelieu, et des commissions extraordinaires furent toujours nommĂ©es pour prononcer sur le sort des victimes. Cependant, de nos jours encore, on a pu vanter un tel homme ! Il est mort Ă la vĂ©ritĂ© dans la plĂ©nitude de sa puissance prĂ©caution bien nĂ©cessaire aux tyrans qui veulent conserver un grand nom dans lâhistoire. On peut, Ă quelques Ă©gards, considĂ©rer le cardinal de Richelieu comme un Ă©tranger en France ; sa qualitĂ© de prĂȘtre, et de prĂȘtre Ă©levĂ© en Italie, le sĂ©pare du vĂ©ritable caractĂšre françois. Son grand pouvoir nâen est que plus facile Ă expliquer, car lâhistoire fournit plusieurs exemples dâĂ©trangers qui ont dominĂ© les François. Les individus de cette nation sont trop vifs pour sâastreindre Ă la persĂ©vĂ©rance quâil faut pour ĂȘtre despote ; mais celui qui a cette persĂ©vĂ©rance est trĂšs-redoutable dans un pays oĂč, la loi nâayant jamais rĂ©gnĂ©, lâon ne juge de rien que par lâĂ©vĂ©nement. Le cardinal de Richelieu, en appelant les grands Ă Paris, les priva de leur considĂ©ration dans les provinces, et crĂ©a cette influence de la capitale sur le reste de la France, qui nâa jamais cessĂ© depuis cet instant. Une cour a nĂ©cessairement beaucoup dâascendant sur la ville quâelle habite, et il est commode de gouverner lâempire Ă lâaide dâune trĂšs-petite rĂ©union dâhommes ; je dis commode pour le despotisme. On prĂ©tend que Richelieu a prĂ©parĂ© les merveilles du siĂšcle de Louis XIV, quâon a souvent mis en parallĂšle avec ceux de PĂ©riclĂšs et dâAuguste. Mais des Ă©poques analogues Ă ces siĂšcles brillans se trouvent chez plusieurs nations sous diverses formes, au moment oĂč la littĂ©rature et les beaux-arts apparoissent pour la premiĂšre fois, aprĂšs de longs troubles civils ou des guerres prolongĂ©es. Les grandes phases de lâesprit humain sont bien plutĂŽt lâĆuvre des temps que lâĆuvre dâun homme ; car elles se ressemblent toutes entre elles, quelque diffĂ©rens que soient les caractĂšres des principaux chefs contemporains. AprĂšs Richelieu, sous la minoritĂ© de Louis XIV, quelques idĂ©es politiques un peu sĂ©rieuses se mĂȘlĂšrent Ă la frivolitĂ© de lâesprit de la Fronde. Le parlement demanda quâaucun François ne pĂ»t ĂȘtre mis en prison sans ĂȘtre traduit devant ses juges naturels. On voulut mettre aussi des bornes au pouvoir ministĂ©riel, et quelque libertĂ© auroit pu sâĂ©tablir par haine contre Mazarin. Mais bientĂŽt Louis XIV dĂ©veloppa les mĆurs des cours dans toute leur dangereuse splendeur ; il flatta la fiertĂ© françoise par le succĂšs de ses armĂ©es Ă la guerre, et sa gravitĂ© toute espagnole Ă©loigna de lui la familiaritĂ© des jugemens ; mais il fit descendre les nobles encore plus bas que sous le rĂšgne prĂ©cĂ©dent. Car, au moins Richelieu les persĂ©cutoit, ce qui leur donnoit toujours quelque considĂ©ration, tandis que sous Louis XIV ils ne pouvoient se distinguer du reste de la nation quâen portant de plus prĂšs le joug du mĂȘme maĂźtre Le roi qui a pensĂ© que les propriĂ©tĂ©s de ses sujets lui appartenoient, et qui sâest permis tous les genres dâactes arbitraires ; enfin, le roi ose-t-on le dire, et peut-on lâoublier ! qui vint, le fouet Ă la main, interdire comme une offense le dernier reste de lâombre dâun droit, les remontrances du parlement, ne respectoit que lui-mĂȘme, et nâa jamais pu concevoir ce que câĂ©toit quâune nation. Tous les torts quâon a reprochĂ©s Ă Louis XIV sont une consĂ©quence naturelle de la superstition de son pouvoir, dont on lâavoit imbu dĂšs son enfance. Comment le despotisme nâentraineroit-il pas la flatterie ? et comment la flatterie ne fausseroit-elle pas les idĂ©es de toute crĂ©ature humaine qui y est exposĂ©e ? Quel est lâhomme de gĂ©nie qui se soit entendu dire la centiĂšme partie des Ă©loges prodiguĂ©s aux rois les plus mĂ©diocres ? et cependant ces rois, par cela mĂȘme quâils ne mĂ©ritent pas quâon leur adresse ces Ă©loges, en sont plus facilement enivrĂ©s. Si Louis XIV fĂ»t nĂ© simple particulier, on nâauroit probablement jamais parlĂ© de lui, parce quâil nâavoit en rien des facultĂ©s transcendantes ; mais il entendoit bien cette dignitĂ© factice qui met lâĂąme des autres mal Ă lâaise. Henri IV sâentretenoit familiĂšrement avec tous ses sujets, depuis la premiĂšre classe jusquâĂ la derniĂšre ; Louis XIV a fondĂ© cette Ă©tiquette exagĂ©rĂ©e qui a privĂ© les rois de sa maison, soit en France, soit en Espagne, de toute communication franche et naturelle avec les hommes aussi ne les connut-il pas, dĂšs que les circonstances devinrent menaçantes. Un ministre Louvois lâengagea dans une guerre sanglante, pour avoir Ă©tĂ© tourmentĂ© par lui sur les fenĂȘtres dâun bĂątiment ; et, pendant soixante-huit annĂ©es de rĂšgne, Louis XIV, bien quâil nâeĂ»t aucun talent comme gĂ©nĂ©ral, a pourtant fait cinquante-six ans la guerre. Le Palatinat a Ă©tĂ© ravagĂ© ; des exĂ©cutions atroces ont eu lieu dans la Bretagne. Le bannissement de deux cent mille François protestans, les dragonnades et la guerre des CĂ©vennes, nâĂ©galent pas encore les horreurs rĂ©flĂ©chies qui se trouvent dans les diffĂ©rentes ordonnances rendues aprĂšs la rĂ©vocation de lâĂ©dit de Nantes, en 1685. Le code lancĂ© alors contre les religionnaires peut tout-Ă -fait se comparer aux lois de la convention contre les Ă©migrĂ©s, et porte les mĂȘmes caractĂšres. LâĂ©tat civil leur Ă©toit refusĂ©, câest-Ă -dire que leurs enfans nâĂ©toient pas considĂ©rĂ©s comme lĂ©gitimes, jusquâen 1787, que lâassemblĂ©e des notables a provoquĂ© la justice de Louis XVI Ă cet Ă©gard. Non-seulement leurs biens Ă©toient confisquĂ©s, mais ils Ă©toient attribuĂ©s Ă ceux qui les dĂ©nonçoient ; leurs enfans leur Ă©toient pris de force, pour ĂȘtre Ă©levĂ©s dans la religion catholique. Les ministres du culte, et ce quâon appeloit les relaps, Ă©toient condamnĂ©s aux galĂšres ou Ă la mort ; et, comme enfin on avoit dĂ©clarĂ© quâil nây avoit plus de protestans en France, on considĂ©roit tous ceux qui lâĂ©toient comme relaps quand il convenoit de les traiter ainsi. Des injustices de tout genre ont signalĂ© ce rĂšgne de Louis XIV, objet de tant de madrigaux ; et personne nâa rĂ©clamĂ© contre les abus dâune autoritĂ© qui Ă©toit elle-mĂȘme un abus continuel. FĂ©nĂ©lon a seul osĂ© Ă©lever sa voix ; mais câest assez aux yeux de la postĂ©ritĂ©. Ce roi, si scrupuleux sur les dogmes religieux, ne lâĂ©toit guĂšre sur les bonnes mĆurs, et ce nâest quâĂ lâĂ©poque de ses revers quâil a dĂ©veloppĂ© de vĂ©ritables vertus. On ne se sent pas avec lui la moindre sympathie, jusquâau moment oĂč il fut malheureux ; alors une grandeur native reparut dans son Ăąme. On vante les beaux Ă©difices que Louis XIV a fait Ă©lever. Mais nous savons par expĂ©rience que, dans tous les pays oĂč les dĂ©putĂ©s de la nation ne dĂ©fendent pas lâargent du peuple, il est aisĂ© dâen avoir pour toute espĂšce de dĂ©pense. Les pyramides de Memphis ont coĂ»tĂ© plus de travail que les embellissemens de Paris, et cependant les despotes dâĂgypte disposoient facilement de leurs esclaves pour les bĂątir. Attribuera-t-on aussi Ă Louis XIV les grands Ă©crivains de son temps ? Il persĂ©cuta Port-Royal dont Pascal Ă©toit le chef ; il fit mourir de chagrin Racine ; il exila FĂ©nĂ©lon ; il sâopposa constamment aux honneurs quâon vouloit rendre Ă La Fontaine, et ne professa de lâadmiration que pour Boileau. La littĂ©rature, en lâexaltant avec excĂšs, a bien plus fait pour lui quâil nâa fait pour elle. Quelques pensions accordĂ©es aux gens de lettres nâexerceront jamais beaucoup dâinfluence sur les vrais talens. Le gĂ©nie nâen veut quâĂ la gloire, et la gloire ne jaillit que de lâopinion publique. La littĂ©rature nâa pas Ă©tĂ© moins brillante dans le siĂšcle suivant, quoique sa tendance fĂ»t plus philosophique ; mais cette tendance mĂȘme a commencĂ© vers la fin du rĂšgne de Louis XIV. Comme il a rĂ©gnĂ© plus de soixante ans, le siĂšcle a pris son nom ; nĂ©anmoins les pensĂ©es de ce siĂšcle ne relĂšvent point de lui ; et, si lâon en excepte Bossuet, qui, malheureusement pour nous et pour lui, asservit son gĂ©nie au despotisme et au fanatisme, presque tous les Ă©crivains du dix-septiĂšme siĂšcle firent des pas trĂšs-marquans dans la route que les Ă©crivains du dix-huitiĂšme ont depuis parcourue. FĂ©nĂ©lon, le plus respectable des hommes, sut apprĂ©cier, dans un de ses Ă©crits, la constitution anglaise, peu dâannĂ©es aprĂšs son Ă©tablissement ; et, vers la fin du rĂšgne de Louis XIV, on vit de toutes parts grandir la raison humaine. Louis XIV accrut la France par les conquĂȘtes de ses gĂ©nĂ©raux ; et, comme un certain degrĂ© dâĂ©tendue est nĂ©cessaire Ă lâindĂ©pendance dâun Ă©tat, Ă cet Ă©gard il mĂ©rita la reconnoissance de la nation. Mais il laissa lâintĂ©rieur du pays dans un Ă©tat de dĂ©sorganisation dont le rĂ©gent et Louis XV nâont cessĂ© de souffrir pendant leur rĂšgne. Ă la mort de Henri IV, les finances et toutes les branches de lâadministration Ă©toient dans lâordre le plus parfait, et la France se maintint encore pendant plusieurs annĂ©es par la force quâelle lui devoit. Ă la mort de Louis XIV les finances Ă©toient Ă©puisĂ©es Ă un degrĂ© tel, que jusquâĂ lâavĂšnement de Louis XVI on nâa pu les rĂ©tablir. Le peuple insulta le convoi funĂšbre de Louis XIV, et le parlement cassa son testament. Lâexcessive superstition sous laquelle il sâĂ©toit courbĂ©, pendant les derniĂšres annĂ©es de son rĂšgne, avoit tellement fatiguĂ© les esprits, que la licence mĂȘme de la rĂ©gence fut excusĂ©e, parce quâelle les soulageoit du poids de la cour intolĂ©rante de Louis XIV. Comparez cette mort avec celle de Henri IV. Il Ă©toit si simple bien que roi, si doux bien que guerrier, si spirituel, si gai, si sage ; il savoit si bien que se rapprocher des hommes câest sâagrandir Ă leurs yeux, quand on est vĂ©ritablement grand, que chaque François crut sentir au cĆur le poignard qui trancha sa belle vie. Il ne faut jamais juger les despotes par les succĂšs momentanĂ©s que la tension mĂȘme du pouvoir leur fait obtenir. Câest lâĂ©tat dans lequel ils laissent le pays Ă leur mort ou Ă leur chute, câest ce qui reste de leur rĂšgne aprĂšs eux, qui rĂ©vĂšle ce quâils ont Ă©tĂ©. Lâascendant politique des nobles et du clergĂ© a fini en France avec Louis XIV ; il ne les avoit fait servir quâĂ sa puissance ; ils se sont trouvĂ©s aprĂšs lui sans liens avec la nation mĂȘme, dont lâimportance sâaccroissoit chaque jour. Louis XV, ou plutĂŽt ses ministres, ont eu des disputes continuelles avec les parlemens, qui se rendoient populaires en refusant les impĂŽts ; et les parlemens tenoient Ă la classe du tiers Ă©tat, du moins en grande partie. Les Ă©crivains, qui Ă©loient pour la plupart aussi de cette classe, conquĂ©roient par leur talent la libertĂ© de la presse quâon leur refusoit lĂ©galement. Lâexemple de lâAngleterre agissoit chaque jour sur les esprits, et lâon ne concevoit pas bien pourquoi sept lieues de mer sĂ©paroient un pays oĂč la nation Ă©toit tout, dâun pays oĂč la nation nâĂ©toit rien. Lâopinion, et le crĂ©dit, qui nâest que lâopinion appliquĂ©e aux affaires de finance, devenoient chaque jour plus essentiels. Les capitalistes ont plus dâinfluence Ă cet Ă©gard que les grands propriĂ©taires eux-mĂȘmes ; et les capitalistes vivent Ă Paris, et discutent toujours librement les intĂ©rĂȘts publics qui touchent Ă leurs calculs personnels. Le caractĂšre dĂ©bile de Louis XV, et les erreurs de tout genre que ce caractĂšre lui fit commettre, fortifiĂšrent nĂ©cessairement lâesprit de rĂ©sistance. On voyoit dâune part lord Chatham, Ă la tĂȘte de lâAngleterre, environnĂ© de tous les grands orateurs du parlement, qui reconnoissoient volontiers sa prééminence ; et dans le mĂȘme temps, les maĂźtresses les plus subalternes du roi de France faisant nommer et renvoyer ses ministres. Lâesprit public gouvernoit lâAngleterre ; les hasards et les intrigues les plus imprĂ©vues et les plus misĂ©rables disposoient du sort de la France. Cependant Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Buffon, des penseurs profonds, des Ă©crivains supĂ©rieurs, faisoient partie de cette nation ainsi gouvernĂ©e ; et comment les François nâauroient-ils pas enviĂ© lâAngleterre, puisquâils pouvoient se dire avec raison que câĂ©toit Ă ses institutions politiques surtout quâelle devoit ses avantages ? Car les François comptaient parmi eux autant dâhommes de gĂ©nie que leurs voisins, bien que la nature de leur gouvernement ne leur permĂźt pas dâen tirer le mĂȘme parti. Un homme dâesprit a dit avec raison que la littĂ©rature Ă©toit lâexpression de la sociĂ©tĂ© ; si cela est vrai, les reproches que lâon adresse aux Ă©crivains du dix-huitiĂšme siĂšcle doivent ĂȘtre dirigĂ©s contre cette sociĂ©tĂ© mĂȘme. Ă cette Ă©poque, les Ă©crivains ne cherchoient pas Ă flatter le gouvernement ; ainsi donc ils vouloient complaire Ă lâopinion ; car il est impossible que le plus grand nombre des hommes de lettres ne suive pas une de ces deux routes ils ont trop besoin dâencouragement pour fronder Ă la fois lâautoritĂ© et le public. La majoritĂ© des François, dans le dix-huitiĂšme siĂšcle, vouloit la suppression du rĂ©gime fĂ©odal, lâĂ©tablissement des institutions anglaises, et avant tout, la tolĂ©rance religieuse. Lâinfluence du clergĂ© sur les affaires temporelles rĂ©voltoit universellement ; et, comme le vrai sentiment religieux est ce qui Ă©loigne le plus des intrigues et du pouvoir, ou nâavoit plus aucune foi dans ceux qui se servoient de la religion pour influer sur les affaires de ce monde. Quelques Ă©crivains, et Voltaire surtout, mĂ©ritent dâĂȘtre blĂąmĂ©s, pour nâavoir pas respectĂ© le christianisme en attaquant la superstition ; mais il ne faut pas oublier les circonstances dans lesquelles Voltaire a vĂ©cu il Ă©toit nĂ© sur la fin du siĂšcle de Louis XIV, et les atroces injustices quâon a fait souffrir aux protestans avoient frappĂ© son imagination dĂšs son enfance. Les vieilles superstitions du cardinal de Fleury, les ridicules querelles du parlement et de lâarchevĂȘque de Paris sur les billets de confession, sur les convulsionnaires, sur les jansĂ©nistes et les jĂ©suites ; tous ces dĂ©tails puĂ©rils, qui pouvoient nĂ©anmoins coĂ»ter du sang, devoient persuader Ă Voltaire que lâintolĂ©rance religieuse Ă©toit encore Ă redouter en France. Le procĂšs de Calas, ceux de Sirven, du chevalier de La Barre, etc., le confirmĂšrent dans cette crainte, et les lois civiles contre les protestans Ă©toient encore dans lâĂ©tat de barbarie oĂč les avoit plongĂ©es la rĂ©vocation de lâĂ©dit de Nantes. Je ne prĂ©tends point par-lĂ justifier Voltaire, ni ceux des Ă©crivains de son temps qui ont marchĂ© sur ses traces ; mais il faut avouer que les caractĂšres irritables et tous les hommes Ă talent le sont Ă©prouvent presque toujours le besoin dâattaquer le plus fort ; câest Ă cela quâon peut reconnoĂźtre lâimpulsion naturelle du sang et de la verve. Nous nâavons senti, pendant la rĂ©volution, que le mal de lâincrĂ©dulitĂ©, et de lâatroce violence avec laquelle on vouloit la propager ; mais les mĂȘmes sentimens gĂ©nĂ©reux qui faisoient dĂ©tester la proscription du clergĂ©, vers la fin du dix-huitiĂšme siĂšcle, inspiroient, cinquante ans plus tĂŽt, la haine de son intolĂ©rance. Il faut juger les actions et les Ă©crits dâaprĂšs leur date. Nous traiterons ailleurs la grande question des dispositions religieuses de la nation françoise. Dans ce genre, comme en politique, ce nâest pas une nation de vingt-cinq millions dâhommes quâon doit accuser ; car câest, pour ainsi dire, quereller avec le genre humain. Mais il faut examiner pourquoi cette nation nâa pas Ă©tĂ© formĂ©e, selon le grĂ© de quelques-uns, par dâanciennes institutions qui ont durĂ© toutefois assez long-temps pour exercer leur influence ; il faut examiner aussi quelle est maintenant la nature des sentimens en harmonie avec le cĆur des hommes car le feu sacrĂ© nâest et ne sera jamais Ă©teint ; mais câest au grand jour de la vĂ©ritĂ© seulement quâil peut reparoĂźtre.
LaRĂ©volution française, ligne de partage de la politique intĂ©rieure DĂšs l'origine des Ătats-Unis, la vie politique amĂ©ricaine fut bipolaire. Deux partis principaux s'opposaient : le parti fĂ©dĂ©raliste et le parti rĂ©publicain. Le premier Ă©tait rĂ©putĂ© conservateur et anglophile, dominĂ© par les nantis. Il fut, durant toute la RĂ©volution française l'ennemi farouche de tout ce qui
RĂ©volution française de 1830 » expliquĂ© aux enfants par Vikidia, lâencyclopĂ©die juniorLa colonne de Juillet, place de la Bastille Ă Paris, commĂ©more les Trois Glorieuses. La RĂ©volution française de 1830, dite aussi rĂ©volution de Juillet ou encore Trois Glorieuses, est une rĂ©volution qui s'est dĂ©roulĂ©e Ă Paris du 27 au 29 juillet 1830. Une partie des Parisiens se sont soulevĂ©s contre la politique trĂšs rĂ©actionnaire du gouvernement du roi Charles X. Comme elle a durĂ© trois jours, on l'appelle aussi les Trois Glorieuses. Contrairement aux espoirs d'une partie des rĂ©voltĂ©s qui auraient souhaitĂ© le rĂ©tablissement de la rĂ©publique, la rĂ©volution de Juillet a mis fin Ă la Seconde Restauration, en chassant le roi Charles X, et en Ă©tablissant la monarchie de Juillet, avec le roi Louis-Philippe Ier cousin du roi dĂ©chu. La colonne de Juillet, place de la Bastille, Ă Paris, commĂ©more les Trois Glorieuses. Sommaire 1 Qui sont les acteurs de la rĂ©volution de 1830 ? Quelles sont leurs actions ? DĂ©saccord de l'opinion politique Les provocations du roi 2 Les Trois Glorieuses 27 juillet 1830 28 juillet 1830 29 juillet 1830 Quelques jours aprĂšs 3 Pourquoi la RĂ©volution française de 1830 s'est appelĂ©e "Trois Glorieuses" 4 Dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo 5 Voir aussi Qui sont les acteurs de la rĂ©volution de 1830 ? Quelles sont leurs actions ?[modifier modifier le wikicode] Le roi Charles X en costume de sacre en 1824 Des journaux dâopposition vont donner lâappel Ă lâopposition et des combats ont lieu sur une rĂ©volution anticlĂ©ricale et antimonarchiste Il y a eu une rĂ©volution parisienne en juillet 1830 car les parisiens se soulĂšvent contre la fin de la libertĂ© de la presse. Le peuple, mĂ©content de la politique rĂ©actionnaire de Charles X , une insurrection Ă©clate Ă Paris. DĂ©saccord de l'opinion politique[modifier modifier le wikicode] En aoĂ»t 1829, l'opposition politique devient importante entre le gouvernement royal composĂ© selon les souhaits du roi Charles X et dirigĂ© par le trĂšs rĂ©actionnaire prince de Polignac et les royalistes libĂ©raux. Ces derniers ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s du pouvoir aprĂšs la chute du ministĂšre Martignac, qui avait tentĂ© de libĂ©raliser le rĂ©gime. A la chambre des dĂ©putĂ©s Ă©lus au suffrage censitaire , il y a 250 royalistes opposants pour 170 dĂ©putĂ©s royalistes soutenant le gouvernement. La composition du ministĂšre Polignac est une provocation pour les hommes politiques modĂ©rĂ©s. Polignac, homme incompĂ©tent mais avec l'avantage d'ĂȘtre le fils de la grande amie de l'ancienne reine Marie-Antoinette et du roi lorsqu'il Ă©tait jeune homme ; Polignac incarne la France de l'Ancien rĂ©gime dans ses aspects les plus critiquables le favoritisme et l'argent jetĂ©s par les fenĂȘtres pour le plaisir de quelques privilĂ©giĂ©s. Ă ses cĂŽtĂ©s, comme ministre de la guerre, le marĂ©chal Bourmont qui en juin 1815 a trahi NapolĂ©on Ier dans les ultimes combats prĂ©cĂ©dents la dĂ©faite de Waterloo. Ăgalement comme ministre de l'IntĂ©rieur La Bourdonnais un ancien combattant de l'armĂ©e des ĂmigrĂ©s rĂ©unie Ă Coblence en 1792 puis de la guerre de VendĂ©e en 1793. PrĂ©voyant une aggravation de la politique rĂ©actionnaire menĂ©e depuis l'arrivĂ©e sur le trĂŽne de Charles X en 1824 les modĂ©rĂ©s tentent de priver de financement une possible action du gouvernement. Ils crĂ©ent des ligues de rĂ©sistance lĂ©gale pour ne plus payer l'impĂŽt. Parmi les royalistes modĂ©rĂ©s, certains comme le banquier Jacques Laffitte, le journaliste Adolphe Thiers ou l'Ă©ternel diplomate Talleyrand, pensent que pour sauver la royautĂ© et le systĂšme Ă©lectoral censitaire il faut changer de famille rĂ©gnante. Ils lancent une campagne d'opinion dans la presse pour proposer comme souverain remplaçant Louis-Philippe duc d'OrlĂ©ans, cousin du roi Charles X. Le duc d'OrlĂ©ans a l'avantage de ne jamais avoir combattu les armĂ©es françaises depuis 1792 et il fait savoir qu'il est prĂȘt Ă appliquer loyalement la Charte constitutionnelle de 1814, donc Ă tenir compte de l'avis des reprĂ©sentants des Français les plus aisĂ©s. Par ailleurs, voyant la division du camp royaliste, les journaux rĂ©publicains lus par des Ă©tudiants, des ouvriers qualifiĂ©s des anciens de sociĂ©tĂ©s secrĂštes parlent sans se cacher d'une rĂ©volution souhaitable qui rĂ©tablirait le suffrage universel masculin. Cependant la plus grande partie de la population française, vivant dans les campagnes et Ă©tant pour une grande partie illettrĂ©e et Ă©cartĂ©e des compĂ©titions Ă©lectorales, reste indiffĂ©rente Ă cette agitation parisienne. Les provocations du roi[modifier modifier le wikicode] En Septembre 1829, le gouvernement Polignac ouvre la session annuelle de la Chambre des dĂ©putĂ©s. On y lit le discours du trĂŽne oĂč le gouvernement expose ses intentions. Le roi menace de se passer de l'accord des dĂ©putĂ©s si ceux-ci gĂȘnent l'action de son gouvernement. C'est la menace d'un coup d'Ătat. Deux cent vingt et un dĂ©putĂ©s signent une Adresse au roi ils y rappellent les droits constitutionnels des dĂ©putĂ©s et le fait que le gouvernement ne peut diriger le pays qu'avec l'accord des dĂ©putĂ©s, accord que ceux-ci ne lui donnent pas. Le lendemain le roi suspend les sĂ©ances de la chambre des dĂ©putĂ©s puis le 16 mai il dissout l'assemblĂ©e et dĂ©cide de nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives. Les Ă©lections se dĂ©roulent en juin et juillet 1830. MalgrĂ© le succĂšs militaire de la prise d'Alger par l'armĂ©e française, les Ă©lections sont un triomphe pour l'opposition les OrlĂ©anistes et les rĂ©publicains qui se sont unis qui se renforce elle passe de 221 Ă 274 dĂ©putĂ©s. Charles X refuse de se soumettre Ă la volontĂ© exprimĂ©e dans les urnes par les citoyens environ 100 000 Ă©lecteurs pour toute la France. Le 25 juillet il dĂ©cide de publier quatre ordonnances qui modifient les lois existantes sans l'accord des dĂ©putĂ©s dont c'est pourtant le rĂŽle constitutionnel. La chambre qui vient d'ĂȘtre Ă©lue et qui ne s'est pas encore rĂ©unie est dissoute. De nouvelles Ă©lections sont prĂ©vues en septembre pour Ă©lire une nouvelle chambre. Afin que celle-ci soit plus favorable aux idĂ©es du gouvernement, celui-ci modifie les conditions Ă©lectorales en retirant le droit de vote aux commerçants et aux industriels payant la patente, ainsi le droit de vote est dĂ©sormais rĂ©servĂ© aux plus riches propriĂ©taires terriens qui sont surtout des partisans du roi. Il diminue la libertĂ© de la presse en rĂ©tablissant la dĂ©claration prĂ©alable tout journal pour paraĂźtre doit obtenir l'autorisation gouvernementale. Normalement les modifications de la loi Ă©lectorale et celles concernant la presse relĂšvent de lois votĂ©es par les "reprĂ©sentants du peuple", en ne respectant pas cette obligation Charles X fait un "coup d'Ătat". Les quatre ordonnances paraissent dans le Moniteur, le journal officiel de l'Ă©poque, le 26 juillet. Les Trois Glorieuses[modifier modifier le wikicode] En trois jours, les Parisiens rĂ©voltĂ©s renversent le roi Charles X, qui Ă©tait en vacances dans son chĂąteau de Saint-Cloud Ă proximitĂ© dans l'ouest de Paris. Les Trois Glorieuses sont une rĂ©volte qui a eu lieu du 27 au 29 juillet 1830, d'oĂč le nom des Trois Glorieuses trois jours. Elle a eu lieu car le roi voulait supprimer le droit de presse. Le droit de presse, dĂ©cidĂ© en 1789 pendant la RĂ©volution française, dit qu'on doit pouvoir publier ce qu'on veut libertĂ© d'expression La libre communication des pensĂ©es et des opinions est un des droits les plus prĂ©cieux de l'Homme tout Citoyen peut donc parler, Ă©crire, imprimer librement, sauf Ă rĂ©pondre Ă l'abus de cette libertĂ© dans les cas dĂ©terminĂ©s par la Loi.» article b19 de la DĂ©claration Universelle des Droits de l'homme. D'aprĂšs plusieurs sources diffĂ©rentes le nombre des exĂ©cutĂ©s s'Ă©lĂšve de 8000 Ă 12000 personnes. Les environs du Louvre ont Ă©tĂ© les lieux des combats. Ils se terminent par le dĂ©part de Charles X. Ce dernier est remplacĂ© par un nouveau roi, Louis-Philippe 1er. Ce n'en est pas encore la fin de la monarchie. 27 juillet 1830[modifier modifier le wikicode] Les journaux paraissent sans demander l'autorisation. Dans le journal Le National, fondĂ© par Laffitte, Adolphe Thiers a rĂ©digĂ© un manifeste protestant contre les ordonnances. La police intervient pour briser les presses Ă imprimer du journal. Les commerçants et les industriels de Paris, victimes des modifications Ă©lectorales, mettent en congĂ© leurs salariĂ©s afin qu'ils soient libres de se joindre Ă d'Ă©ventuels mouvements de population contre le gouvernement. Les rĂ©publicains prennent les armes et commencent Ă Ă©difier des barricades. Face Ă l'agitation le marĂ©chal Marmont ne dispose que de 12 000 hommes environ la plus grande partie de l'armĂ©e se trouve alors en AlgĂ©rie. L'armĂ©e, engagĂ©e dans les quartiers populaires du nord et de l'est de Paris, doit combattre dans un dĂ©dale de rues Ă©troites, sinueuses oĂč on ne peut utiliser les canons de l'artillerie. Le fusil des soldats n'est guĂšre supĂ©rieur au fusil de chasse dont disposent les rĂ©voltĂ©s. Des Ă©tages, des toits, on dĂ©verse des meubles, des tuiles, des bouteilles sur les soldats. Les barricades prises par l'armĂ©e sont aussitĂŽt rebĂąties aprĂšs le passage de la troupe, qui peuvent alors se "faire tirer dans le dos". 28 juillet 1830[modifier modifier le wikicode] Les gardes nationaux la bourgeoisie armĂ©e se joignent aux insurgĂ©s. On dĂ©ploie le drapeau tricolore celui de la RĂ©volution de 1789 pour l'opposer au drapeau blanc possĂ©dant une fleur de lys du roi. L'armĂ©e est incapable de progresser dans la capitale. Marmont doit la replier sur les quartiers plus aisĂ©s du Louvre, des Tuileries et de la place VendĂŽme. 29 juillet 1830[modifier modifier le wikicode] Les Parisiens attaquent Ă leur tour. Ils s'emparent du Palais-Bourbon, le siĂšge de la chambre des dĂ©putĂ©s. Deux rĂ©giments de l'armĂ©e royale changent de camp. Marmont doit Ă©vacuer Paris. Le soir le roi, fait savoir qu'il retire les ordonnances. Mais personne ne veut l'entendre. Quelques jours aprĂšs[modifier modifier le wikicode] Louis-Philippe Ă gauche reçoit l'accolade du gĂ©nĂ©ral La Fayette Les insurgĂ©s ont renversĂ© Charles X, mais que mettre Ă la place du roi ? Beaucoup comptaient restaurer la RĂ©publique. Le 30 juillet les dĂ©putĂ©s et les journalistes favorables au duc d'OrlĂ©ans font placarder des affiches qui rappellent le passĂ© "patriote" du duc, et son engagement pour l'avenir il sera "un roi-citoyen". Sans condition les reprĂ©sentants du peuple 95 dĂ©putĂ©s prĂ©sents Ă Paris proposent que le duc d'OrlĂ©ans soit nommĂ© Lieutenant-GĂ©nĂ©ral du royaume. Le 31 juillet le duc d'OrlĂ©ans accepte le poste et se rend Ă l'HĂŽtel de Ville de Paris, le quartier gĂ©nĂ©ral des rĂ©publicains. LĂ , devant la foule rĂ©unie, il reçoit l'accolade de La Fayette, tous les deux enroulĂ©s dans le drapeau tricolore. Ainsi les rĂ©publicains se font voler leur victoire par les OrlĂ©anistes. Le 2 aoĂ»t, repliĂ©s Ă Rambouillet, Charles X et son fils le duc d'AngoulĂȘme abdiquent en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux, fils posthume du duc de Berry. Puis, menacĂ© par une intervention des Parisiens, le roi, soldats fidĂšles dĂ©ployĂ©s, prend le chemin de l'exil. Il se rend Ă Cherbourg oĂč il s'embarque pour le Royaume-Uni. Le 9 aoĂ»t, les dĂ©putĂ©s ayant modifiĂ© la Charte de 1814, le duc d'OrlĂ©ans est proclamĂ© "roi des Français" sous le nom de Louis-Philippe Ier. Commence alors la Monarchie de Juillet. Pourquoi la RĂ©volution française de 1830 s'est appelĂ©e "Trois Glorieuses"[modifier modifier le wikicode] Les Trois Glorieuses symbolisent les trois jours de rĂ©volution 27, 28 et 29 juillet 1830. Dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo[modifier modifier le wikicode] Dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo, Ă la fin de la quatriĂšme partie et au dĂ©but de la cinquiĂšme, la bataille mentionnĂ©e fait Ă©chos aux Trois Glorieuses et au fameux tableau de Delacroix La LibertĂ© guidant le peuple. Victor Hugo semble solidaire des insurgĂ©s. Dans ce passage de livre, le personnage principal est Gavroche le fils des ThĂ©nardier. Il symbolise la libertĂ©. Voir aussi[modifier modifier le wikicode] La RĂ©volution française ou rĂ©volution française de 1789, la plus importante La rĂ©volution française de 1848 La Seconde Restauration La Monarchie de Juillet Les Barricades La RĂ©volution Belge
Considérationssur les principaux événements de la révolution française, écrit par la romanciÚre et philosophe française Germaine de Staël-Holstein (1766 -
La RĂ©volution française Ă©tait un mouvement de masse qui a secouĂ© la France et a eu un impact considĂ©rable sur le monde. Elle a durĂ© de 1789 Ă 1799 et est considĂ©rĂ©e comme lâun des Ă©vĂ©nements les plus importants de lâhistoire mondiale. La RĂ©volution a commencĂ© par la rĂ©bellion du tiers Ă©tat, qui reprĂ©sentait une grande majoritĂ© de la population mais Ă©tait nĂ©gligĂ©. Les reprĂ©sentants du tiers Ă©tat prĂȘtent le serment de la Cour de tennis le 20 juin 1789, sâengageant Ă ne pas se sĂ©parer tant quâils nâauront pas donnĂ© une constitution Ă la France. Sâensuivent la prise de la Bastille et la marche des femmes sur Versailles, incidents par lesquels la RĂ©volution prend de lâampleur. LâexĂ©cution du roi Louis XVI et de sa femme Marie-Antoinette fait entrer la RĂ©volution dans sa phase la plus sanglante, connue sous le nom de rĂšgne de la Terreur. Un coup dâĂtat menĂ© par NapolĂ©on Bonaparte en 1799 a mis fin Ă la RĂ©volution française avec lâĂ©tablissement dâun Consulat, puis dâun Empire. Voici 10 Ă©vĂ©nements majeurs de la RĂ©volution française et leurs dates. 1 Le serment du tennis â 20 juin 1789 Le serment du tennis le 20 juin, 1789 â Peinture de Jacques-Louis David Les Ătats gĂ©nĂ©raux Ă©taient lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la France. Elle Ă©tait divisĂ©e en trois Ă©tats le clergĂ© premier Ă©tat, la noblesse deuxiĂšme Ă©tat et le reste de la population troisiĂšme Ă©tat. Les Ătats gĂ©nĂ©raux se sont rĂ©unis pour la derniĂšre fois en 1614, mais ils ont Ă©tĂ© convoquĂ©s par le roi Louis XVI en mai 1789, car la nation Ă©tait confrontĂ©e Ă une grave crise financiĂšre. Chaque Ătat ne dispose que dâune seule voix. Ainsi, bien que le tiers Ă©tat comprenne plus de 98 % de la population française, il est gĂ©nĂ©ralement dominĂ© par la noblesse et le clergĂ©. Lors de la prĂ©paration de la rĂ©union des Ătats gĂ©nĂ©raux du 5 mai, le TroisiĂšme Ătat rassemble des soutiens en faveur dâune reprĂ©sentation Ă©gale, mais les nĂ©gociations avec les deux autres Ătats Ă©chouent. En rĂ©ponse, le TroisiĂšme Ătat dĂ©cide de former sa propre AssemblĂ©e nationale. Le 20 juin 1789, Louis XVI ordonne la fermeture de la salle des Ătats oĂč se rĂ©unissait lâAssemblĂ©e. Le Tiers Ă©tat sâinstalle dans un court de tennis couvert oĂč il sâengage Ă ne pas se sĂ©parer avant dâavoir donnĂ© une constitution Ă la France. Cet engagement est devenu connu sous le nom de serment du court de tennis. 2 Prise de la Bastille â 14 juillet 1789 Prise de la Bastille le 14 juillet, 1789 â Peinture de Jean-Pierre Houel Alors que lâAssemblĂ©e nationale constituante continue de se rĂ©unir Ă Versailles, des soldats, pour la plupart des mercenaires Ă©trangers, commencent Ă arriver Ă Paris. De plus, Jacques Necker, directeur gĂ©nĂ©ral des finances, considĂ©rĂ© comme sympathique aux gens du peuple, est renvoyĂ© par le roi Louis XVI. Les Parisiens interprĂštent ces actions comme une tentative de faire taire lâAssemblĂ©e nationale constituante. Ils rĂ©pondent en prenant dâassaut la forteresse de la Bastille le 14 juillet 1789, afin de se procurer de la poudre Ă canon et des armes. Les troupes de la Bastille ont rĂ©sistĂ© pendant quelques heures avant de se rendre Ă la foule. La chute de la Bastille, symbole du pouvoir et du rĂ©gime dictatorial de la monarchie, est considĂ©rĂ©e par certains comme le dĂ©but de la RĂ©volution française. Elle a conduit le roi Louis XVI Ă retirer les troupes royales de la capitale française et Ă rappeler le ministre des finances Jacques Necker. En raison de lâimportance de la prise de la Bastille, le 14 juillet est cĂ©lĂ©brĂ© comme la fĂȘte nationale de la France. Il est connu sous le nom de Bastille Day en anglais. 3 Abolition du fĂ©odalisme â 4 aoĂ»t 1789 RĂ©union du 4 aoĂ»t, 1789 au cours de laquelle la fĂ©odalitĂ© est abolie â Peinture de Charles Monnet Les 4 et 11 aoĂ»t 1789, lâAssemblĂ©e constituante abolit lâensemble du systĂšme fĂ©odal. Elle abolit Ă la fois le manorat du second pouvoir et les dĂźmes perçues par le premier pouvoir. Le manorat Ă©tait une partie intĂ©grante de la fĂ©odalitĂ© par laquelle les paysans Ă©taient rendus dĂ©pendants de leur terre et de leur seigneur. La dĂźme Ă©tait un dixiĂšme des produits ou des gains annuels prĂ©levĂ© Ă titre dâimpĂŽt pour le soutien de lâĂ©glise. Ainsi, les paysans obtenaient gratuitement leurs terres et ne payaient plus la dĂźme Ă lâĂ©glise. Dâautres propositions suivirent avec le mĂȘme succĂšs lâĂ©galitĂ© des peines, lâadmission de tous aux fonctions publiques, lâabolition de la vĂ©nalitĂ© dans les fonctions et la libertĂ© de culte. Ainsi au cours de quelques heures, nobles, clergĂ©, villes, provinces, compagnies et citĂ©s perdirent leurs privilĂšges particuliers. 4 DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen â 26 aoĂ»t, 1789 DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen â Peinture de Le Barbier Le 26 aoĂ»t 1789, lâAssemblĂ©e publie la DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen, une charte des libertĂ©s humaines, contenant les principes qui ont inspirĂ© la RĂ©volution française. Le principe de base de la DĂ©claration est que tous les hommes naissent et demeurent libres et Ă©gaux en droits ». Ses 17 articles ont servi de prĂ©ambule Ă la Constitution. La Constitution tant attendue est finalement entrĂ©e en vigueur le 30 septembre 1791. La France est proclamĂ©e monarchie constitutionnelle, tandis que lâAssemblĂ©e nationale est dissoute et remplacĂ©e par un nouvel organe politique appelĂ© AssemblĂ©e lĂ©gislative. Le roi Louis XVI devient un peu plus quâune figure de proue. Il est contraint de prĂȘter serment Ă la constitution et Ă un dĂ©cret qui dĂ©clare que rĂ©tracter le serment, diriger une armĂ©e dans le but de faire la guerre Ă la nation ou permettre Ă quiconque de le faire en son nom Ă©quivaudrait Ă une abdication. 5 Marche des femmes sur Versailles â 5 octobre 1789 Marche des femmes sur Versailles le 5 octobre, 1789 Les mauvaises rĂ©coltes en France avaient fait augmenter le prix de la farine de façon spectaculaire, ce qui a fait augmenter le prix du pain, lâaliment de base de la plupart des citoyens français. De nombreuses personnes Ă Paris avaient donc faim et Ă©taient inquiĂštes. Le 5 octobre 1789, une grande foule de manifestants, principalement des femmes, a commencĂ© Ă se rassembler sur les marchĂ©s parisiens. AprĂšs avoir reçu des rĂ©ponses insatisfaisantes de la part des responsables de la ville, les femmes ont marchĂ© de Paris jusquâau chĂąteau de Versailles. Elles Ă©taient convaincues que la famille royale vivait dans le luxe sans se soucier des problĂšmes des gens du peuple. Elles prennent dâassaut le palais, tuent plusieurs gardes et exigent du roi quâil vive parmi le peuple ». Louis XVI finit par cĂ©der Ă leurs exigences et accepte de se rendre Ă Paris avec la foule. La famille royale Ă Paris est placĂ©e sous la protection » des gardes nationaux, lĂ©gitimant ainsi lâAssemblĂ©e nationale. 6 Vol royal Ă Varennes â 20 juin, 1791 Lâarrestation de Louis XVI et de sa famille Ă Varennes le 21 juin, 1791 Le roi Louis XVI se mĂ©fie de la direction que prend la RĂ©volution française et craint pour la sĂ©curitĂ© de sa famille. Cependant, il est incapable dâadopter une position ferme, car il refuse de prendre une mesure qui le verrait se ranger ouvertement du cĂŽtĂ© des puissances Ă©trangĂšres contre lâAssemblĂ©e. Il dĂ©cide finalement de quitter la France et de se rĂ©fugier en Autriche, dans lâespoir dâĂȘtre rĂ©tabli sur le trĂŽne. Dans la nuit du 20 juin 1791, la famille royale sâenfuit du palais des Tuileries dĂ©guisĂ©e en serviteurs avec leurs domestiques habillĂ©s en nobles. Cependant, le lendemain, le roi est reconnu, arrĂȘtĂ© avec sa famille Ă Varennes et ramenĂ© Ă Paris. Il est alors suspendu provisoirement par lâAssemblĂ©e et maintenu sous bonne garde. La fuite du roi a un impact important sur lâopinion publique. Le sentiment populaire se retourne encore plus contre la royautĂ© et le roi est considĂ©rĂ© comme un traĂźtre prĂȘt Ă accepter lâaide Ă©trangĂšre pour revenir au pouvoir. 7 ExĂ©cution du roi Louis XVI â 21 janvier 1793 ExĂ©cution de Louis XVI le 21 janvier, 1793 â Peinture de Georg Heinrich Sieveking En 1792, la France est sous pression en raison de lâattaque de lâarmĂ©e autrichienne et de ses alliĂ©s prussiens. Le peuple considĂšre le roi Louis XVI comme un traĂźtre car il a tentĂ© de fuir secrĂštement le pays. Le 10 aoĂ»t 1792, environ 20 000 Parisiens assiĂšgent les Tuileries, la rĂ©sidence officielle du roi Louis XVI. Craignant de nouvelles violences, lâAssemblĂ©e lĂ©gislative place le roi et la reine en Ă©tat dâarrestation. Le 21 septembre 1792, la monarchie est abolie et la France est dĂ©clarĂ©e RĂ©publique. Le roi Louis XVI est accusĂ© de trahison et reconnu coupable le 15 janvier 1793. Le 21 janvier, il est conduit dans les rues de Paris Ă la guillotine et dĂ©capitĂ©. La reine Marie-Antoinette est Ă©galement reconnue coupable de nombreux crimes le 16 octobre et guillotinĂ©e le mĂȘme jour. 8 Le rĂšgne de la Terreur â du 5 septembre 1793 au 28 juillet, 1794 ExĂ©cution de Robespierre et de ses partisans le 28 juillet 1794 Avant lâexĂ©cution de Louis XVI, lâAssemblĂ©e lĂ©gislative sâĂ©tait dissoute et remplacĂ©e par un nouveau corps politique nommĂ© la Convention nationale. En mars 1793, la Convention nationale crĂ©e le ComitĂ© de salut public dont le rĂŽle est de protĂ©ger la rĂ©publique nouvellement Ă©tablie contre les attaques Ă©trangĂšres et les rĂ©bellions intĂ©rieures. ComposĂ© de 12 membres, dont le plus Ă©minent est Maximilien Robespierre, le comitĂ© devient le gouvernement exĂ©cutif de facto de la France pendant une pĂ©riode allant du 5 septembre 1793 au 28 juillet 1794 et connue sous le nom de rĂšgne de la Terreur. Afin de dĂ©barrasser la nation des ennemis de la RĂ©volution, on estime que 500 000 suspects ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, 17 000 ont Ă©tĂ© officiellement exĂ©cutĂ©s et 25 000 sont morts lors dâexĂ©cutions sommaires, câest-Ă -dire sans bĂ©nĂ©ficier dâun procĂšs complet et Ă©quitable. Le bilan total sâĂ©lĂšve donc Ă environ 40 000 morts. Au milieu de lâannĂ©e 1794, Robespierre devient la cible de conspirations, car les membres craignent dâĂȘtre guillotinĂ©s ensuite. Il est arrĂȘtĂ© et exĂ©cutĂ© le 28 juillet 1794 mettant ainsi fin au rĂšgne de la Terreur. 9 Coup du 18 Brumaire â 9-10 novembre 1799 Le gĂ©nĂ©ral Bonaparte encerclĂ© lors du Coup du 18 Brumaire les 9-10 novembre, 1799 AprĂšs la chute de Robespierre, la Convention nationale approuve la nouvelle Constitution de lâan III » le 22 aoĂ»t 1795. La nouvelle constitution crĂ©e le Directoire. Le pouvoir exĂ©cutif est placĂ© entre les mains des cinq membres directeurs du Directoire avec un mandat de cinq ans. Le Directoire est impliquĂ© dans la corruption, les conflits politiques et les problĂšmes financiers. En outre, il devient de plus en plus dĂ©pendant de lâarmĂ©e pour les affaires Ă©trangĂšres et intĂ©rieures, ainsi que pour les finances. Lors dâun coup dâĂtat les 9 et 10 novembre 1799, les cinq directeurs sont Ă©vincĂ©s et remplacĂ©s par trois consuls » le cĂ©lĂšbre chef militaire NapolĂ©on Bonaparte, le directeur Emmanuel Joseph SieyĂšs et lâhomme politique Roger Ducos. Ce coup, connu sous le nom de Coup du 18 Brumaire, en rĂ©fĂ©rence Ă la date selon le calendrier rĂ©volutionnaire, est considĂ©rĂ© par beaucoup comme la fin de la RĂ©volution française. 10 Guerres rĂ©volutionnaires françaises â 20 avril 1792 au 25 mars, 1802 NapolĂ©on Bonaparte Ă la tĂȘte de ses troupes Ă la bataille dâArcole pendant les guerres rĂ©volutionnaires françaises La France rĂ©volutionnaire Ă©tait considĂ©rĂ©e comme dangereuse par les autres monarchies europĂ©ennes qui la voyaient avec crainte et colĂšre. Cela a conduit aux guerres rĂ©volutionnaires françaises, une sĂ©rie de conflits militaires qui ont durĂ© de 1792 Ă 1802. Elles opposent la RĂ©publique française Ă la Grande-Bretagne, Ă lâAutriche et Ă plusieurs autres monarchies. Elles commencent lorsque la France, anticipant une attaque, dĂ©clare la guerre Ă la Prusse et Ă lâAutriche au printemps 1792. Bien quâelle ait subi plusieurs revers au dĂ©part, la France, sous la direction de NapolĂ©on Bonaparte, a pu conquĂ©rir un large Ă©ventail de territoires en 1802, de la pĂ©ninsule italienne et des Pays-Bas en Europe au territoire de la Louisiane en AmĂ©rique du Nord. Le succĂšs français dans les guerres rĂ©volutionnaires a permis la diffusion des principes rĂ©volutionnaires dans une grande partie de lâEurope.
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considérations sur les principaux événements de la révolution française